Drapeau de l'Inde
État d'Haryana

Haryana

(Inde)

Capitale: Chandigarh
Population:
21,0 millions (2001)
Langue officielle: hindi
Groupe majoritaire: hindi (87,4 %)
Groupes minoritaires: panjabi (5,5 %), ourdou 1,2 %), bengali (0,1 %), lahnda (0,1 %), népali (0,09 %), malayalam (0,06 %), maithili (0,05 %), oriya (0,05 %), tamoul (0,05 %), marathi (0,04 %), télougou (0,02 %), gujarati (0,02 %), sindhi (0,02 %), munda (0,02 %), kashmiri (0,01 %), dogri (0,01 %), kannada (0,01 %), assamais (0,01 %).
Système politique: État de l'Union indienne
Articles constitutionnels (langue): art. 15, 29, 30, 120, 210, 343 à 350 de la Constitution de 1956 (en vigueur)
Lois linguistiques de l'Union:
Code de procédure civile (1908); Ordonnance présidentielle de 1960; Loi sur les langues officielles (1963/1967); Loi sur les textes autorisés (lois fédérales) (1973); Règlements sur les langues officielles (1976/1987); Ordonnance n° 18 sur l'audition du procès et l'examen des témoins (1976); Loi sur la Commission nationale pour les minorités (1992); Loi sur les réseaux câblés de télévision (Réglementation) (1995); Loi sur la Commission nationale pour les établissements d'enseignement minoritaires (2004); Loi sur le droit à l'information (2005); Règlement sur la Commission nationale pour les établissements d'enseignement minoritaires (procédure d'appel) (2006); Directives relatives à la langue officielle de 2009; Loi sur le droit des enfants à une éducation gratuite et obligatoire (2009).
Loi de l'État: Loi sur la langue officielle de l'Haryana (1969).

1 Situation générale

L'Haryana est un État indien d'une superficie de 44 212 km² (Inde: 3 287 590 km²) situé au nord-ouest. L'État est limité au nord par le Panjab et l'Himachal Pradesh, à l'est par l'Uttaranchal et surtout l'Uttar Pradesh et au sud et à l'ouest par le Rajasthan. La capitale de l'Haryana est Chandigarh, que cet État partage avec le Panjab. L'Haryana est divisé administrativement en 21 districts. La capitale fédérale, New Delhi, est située à l'ouest de l'Haryana.

Rappelons que l'État de l'Haryana faisait partie intégrante, jusqu'à l'indépendance de l'Inde, du Panjab. Toutefois, la coexistence entre les sikhs du Panjab et les hindouistes de l'actuel Haryana fut passablement difficile, notamment parce que les sikhs revendiquaient un «État séparé» (Panjab), qu'ils ont obtenu en 1966. Par le fait même, l'Haryana fut créé comme État indien le 1er novembre 1966. Aujourd'hui, l'Haryana regroupe des régions de l'ancien Panjab à majorité hindouiste. C'est ce qui explique aussi le partage de la capitale commune, Chandigarh.

2 Données démolinguistiques

Selon le recensement de 2001, la population de l'Haryana était de 21,1 millions (exactement 21 100 316) d'habitants. Comme dans beaucoup d'États indiens, l'Haryana est une région multiethnique, multilingue et de confessions religieuses multiples, comptant une vingtaine de langues différentes, et plusieurs petites langues en voie de disparition. La langue largement majoritaire est l'hindi parlé par 87,4 % de la population. La langue minoritaire la plus importante est le panjabi (5,5 %), suivie de l'ourdou (1,2 %). Toutes les autres langues ne sont parlée que par un petit nombre de locuteurs.

Langue maternelle Locuteurs (2001) Pourcentage Groupe linguistique
hindi    18 460 843 87,4 % langue indo-iranienne
panjabi      1 173 342 5,5 % langue indo-iranienne
ourdou         260 687 1,2 % langue indo-iranienne
bengali          39 199 0,1 % langue indo-iranienne
lahnda          26 985  0,1 % langue indo-iranienne
népali          20 362 0,09 % langue indo-iranienne
malayalam          13 938 0,06 % famille dravidienne
maithili          11 799 0,05 % langue indo-iranienne
oriya          10 932 0,05 % langue indo-iranienne
tamoul          10 207 0,05 % famille dravidienne
marathi           8 794 0,04 % langue indo-iranienne
télougou           6 246 0,02 % famille dravidienne
gujarati           5 734 0,02 % langue indo-iranienne
sindhi           5 510 0,02 % langue indo-iranienne
munda           5 494 0,02 % famille austro-asiatique
kashmiri           3 717 0,01 % langue indo-iranienne
dogri           2 613 0,01 % langue indo-iranienne
kannada           2 062 0,01 % famille dravidienne
assamais           2 048 0,01 % langue indo-iranienne
anglais           1 290 0,00 % langue germanique

Le tableau qui précède ne présente que les langues parlées par plus de 1000 locuteurs; il ne témoigne pas des petites langues sino-tibétaines parlées par quelques dizaines de locuteurs (ou encore moins). En général, les locuteurs parlent des langues indo-iraniennes et des langues dravidiennes. Ce sont des raisons historiques qui expliquent la présence d'une minorité relativement forte parlant le panjabi, le Panjab et l'Haryana ayant fait partie d'un même État au moment de l'indépendance de l'Inde. Quant à la minorité ourdoue, elle est de confession musulmane.

Il convient de préciser aussi que 13 millions de locuteurs parlent une forme dialectale de l'hindi, appelée haryanvi (autres appellations: hariani, hariyani, haryani, bangaru, banger, bangri, bangru, chamarwa, desari et jatu. Cette variété de l'hindi, propre à l'Haryana, est aussi employée par de plus petites communautés au Rajasthan, au Punjab, à Delhi, en Himachal Pradesh et en Uttar Pradesh ainsi qu'au Karnataka, pour un total de 16 millions de locuteurs. Au point de vue statistique, les locuteurs de l'haryanvi ont été comptabilisés parmi les locuteurs de l'hindi.  Au moins 50 % des locuteurs de l'État de l'Haryana parlent cette variété de l'hindi, qui utilise aussi l'alphabet devanagari dans l'écriture. Évidemment, l'hindi et l'ourdou sont considérés comme des langues distinctes (voir l'hindoustani).

3 Données historiques

L'Haryana est devenu un État de l'Inde le 1er novembre 1966. Mais l'histoire de cette région a commencé bien avant, car c'est l'une des régions les plus anciennement peuplées de l'Inde. En effet, certaines villes de la vallée du Ghaggar datent d'avant 3000 ans avant notre ère. À partir de 1600 avant notre ère, des tribus aryennes (indo-européennes) envahirent la région. C'est en Haryana que la civilisation védique a commencé et que naquit la langue sanskrite, la langue mère de l'hindi. C'est en sanskrit que fut rédigé le récit sacré Mahabharata, qui raconte la grande épopée de la dynastie Bharata, d'où l'Inde tire son nom Bharat. Il s'agit là d'une œuvre immense du début de la littérature indienne: elle compte 100 000 couplets, soit sept fois l'Iliade et l'Odyssée, trois fois la Bible, et raconte la lutte pour le pouvoir de deux branches rivale d'une famille royale, les Kauravas et les Pandavas (quelque 2000 ans avant notre ère). L'histoire de la vallée de Saraswati a donné lieu à de longues guerres. Le mot Haryana apparut pour le première fois en 1328 avant notre ère dans un inscription en sanskrit, conservée au Delhi Museum et qui réfère à la région de l'Haryana comme étant «le ciel sur la terre».

Au fil des siècles, divers envahisseurs occupèrent la région: les Huns, les Turcs et les Afghans gagnèrent des batailles décisives pour l'histoire de la région. Après la chute de l'empire des Gupta au milieu du VIe siècle de notre ère (535), le nord de l'Inde fut à nouveau fragmenté en plusieurs royaumes. Les Huns établirent leur suprématie sur le Panjab. Ce fut après cette période que l'un des plus grands empereurs de l'Inde antique, Harshvardhan ou Harsha (590-648), a commencé un règne qui dura plus d'une quarantaine d'années. Son empire s'étendit sur tout le nord de l'Inde.

3.1 La domination moghole

La région passa entre les mains des Moghols à partir de 1526, lorsque Babur défit Ibrahim Lodi, le dernier sultan de Delhi à la bataille de Panipat. Les Moghols avaient été «persanisés» et islamisés; ils introduisirent en Inde une littérature et une culture persanes, ainsi qu'une architecture dont le Taj Mahal  — dans l'État de l'Uttar Pradesh  — est l'exemple le plus connu. L'empire moghol marqua l'apogée de l'expansion musulmane en Inde. Toutefois, si la culture musulmane exerça une grande influence en Inde, l'islamisation de la population fut toujours relativement limitée, les Indiens demeurant de fervents hindous et seule une minorité de la population indienne s'étant convertie à l'islam. Après que la mort de l'empereur moghol Aurangzeb en 1707,  les Marathes commencèrent à affaiblir l'Empire moghol et à étendre leur emprise dans la région qui est aujourd'hui le Maharashtra, puis entre 1720 et 1760 la plus grande partie du territoire du Madhya Pradesh actuel. Puis la région se fractionna de nouveau en petits États, ce qui allait favoriser la colonisation britannique.

3.2 La colonisation britannique

Les Britanniques entreprirent trois guerres contre l'Empire marathe, guerres appelées «guerres anglo-marathes». La chute des Marathes entraîna la mainmise des Britanniques sur toute l'Inde. Par la suite, la plupart des régions sont devenues les États princiers de l'Inde britannique.

La seconde guerre anglo-sikh de 1848 à 1849 a entraîné la bataille de Gujrat le 21 février 1849, alors que les Britanniques ont vaincu les Sikhs. Par la suite, les Britanniques annexèrent, le 2 avril 1849, le Panjab en tant que nouvelle province de l'Inde britannique, ce qui comprenait la plus grande partie de l'Haryana. Les États princiers du nord (Loharu, Nabha, Jind et Patiala) furent administrés par l'Agence centrale de l'Inde ("Central India Agency"). Dans ces «provinces», l'Administration britannique avait alors juridiction sur 22 districts et 16 principautés; la capitale était Nagpur.

En 1853, les Britanniques annexèrent l'État du Nagpur, ce qui comprenait le Madhya  Pradesh, le Maharashtra oriental et le Chhattisgarh, le tout ayant été combiné avec le Saugor et les territoires du Nerbudda pour former les «Provinces centrales et Berar» ("Central Provinces and Berar") en 1861. En 1857, les habitants de l'Haryana se révoltèrent contre l'occupation britannique. Les Anglais réprimèrent avec succès les rébellions indiennes. En 1858, le Parlement britannique transféra le pouvoir politique détenue par la Compagnie des Indes orientales à la Couronne.

L'Haryana fut incorporée au Panjab. Le Royaume-Uni administra ensuite la majeure partie de l'Inde, tout en contrôlant le reste au moyen de traités passés avec les rois et princes locaux. La reine Victoria fut déclarée «impératrice des Indes» en 1876, neuf ans avant la fondation du Parti du Congrès (1885). La région de Berar avec ses locuteurs du marathi de la principauté d'Hyderabad a été annexée aux Provinces centrales en 1903.

Le XXe siècle fut celui de la décolonisation à la suite des nombreux mouvements indépendantistes qui eurent lieu dans toute l'Inde. Dès 1927, le Congrès indien réclama l'indépendance. La fin de la Seconde Guerre mondiale amena les Britanniques à réaliser que l'indépendance était inévitable: ils n'avait plus le pouvoir ou la volonté de maintenir un si vaste empire, le «joyau de la Couronne britannique». Le 15 août 1947, l'Inde obtint son indépendance et Nehru devint premier ministre. La même année, eut lieu la partition des Indes, qui créait l'Inde et le Pakistan, auparavant la province de l'Inde britannique du Panjab. La partie occidentale, peuplée majoritairement de musulmans, revint au Pakistan, ce qui sera le Panjab pakistanais, tandis que la partie orientale, le Panjab indien, majoritairement sikhe et hindoue, revint à l'Inde. La capitale de l'ancienne province, Lahore, étant maintenant sur le territoire pakistanais, une nouvelle capitale, Chandigarh, fut donc construite pour le Panjab indien. En 1958, l'Haryana fut incorporée au Panjab, mais les sikhs réclamèrent un État unilingue propre. En 1966, la Punjab Reorganization Act (Loi de réorganisation du Pandjab) créait deux États unilingues, le Panjab (panjabi) à l'ouest et l'Haryana (hindi) à l'est. Chandigarh, qui se trouvait alors à la frontière des deux nouveaux États accéda au statut de territoire de l'Union et devint la capitale commune du Panjab et de l'Haryana, tout en constituant un territoire administré par le gouvernement central. 

4 La politique linguistique

L'État de l'Haryana a élaboré une politique linguistique destinée à valoriser la langue officielle locale, l'hindi, tout en assurant certains droits limités au panjabi à d'autres langues de moindre importance. En fait, le commissaire aux minorités linguistiques («Commissioner Linguistic Minorities») a été informé que si l'hindi est la langue officielle, le panjabi est la «seconde langue officielle de l'État» ("Second Official Language for the State"). En effet, l'article 3 de la Loi sur la langue officielle énonce que le gouvernement peut, par avis, précis les fins officielles pour lesquelles le panjabi (ou toute autre langue)peut être employé, mais aucun avis n'a été publié jusqu'ici.

4.1 L'hindi comme langue officielle

Les dispositions linguistiques de l'article 3 de la Loi sur la langue officielle de l'Haryana de 1969 apparaissent ambiguës quant au statut de l'hindi comme langue officielle. L'expression «langue officielle» est employée, mais elle est associée à toute autre langue qui serait utilisées à des fins officielles. On peut penser qu'il s'agit, d'une part, de l'anglais, d'autre part, d'une langue minoritaire tel que le panjabi. En ce qui a trait à l'hindi, il est affirmé que «l'hindi doit, au jour désigné, devenir la langue employée pour toutes les fins officielles de l'État de l'Haryana».

Article 3

Langue officielle à des fins officielles de l'État

Sous réserve des dispositions de la présente loi, l'hindi doit, à partir du jour désigné, être la langue employée pour toutes les fins officielles de l'État de l'Haryana, sauf celles que le gouvernement de l'État peut préciser, par avis, ainsi que la langue en usage pour ces mêmes fins, sauf les langues utilisées immédiatement avant le jour désigné et pouvant être employées comme langue officielle.

L'article 4 de la Loi sur la langue officielle de l'Haryana précise quels sont les textes autorisés en hindi à des fins officielles de l'État:
 

Article 4A

Les textes autorisés en hindi des lois de l'État


Une traduction en hindi publié sous l'autorité du gouverneur de l'État de l'Haryana dans le Journal officiel:

(a) d'une loi de l'Haryana adoptée en anglais, ou

(b) d'une loi du Panjab encore en vigueur dans l'État de l'Haryana, ou

(c) d'une ordonnance promulguée en anglais par le gouverneur de l'Haryana en vertu de l'article 213 de la Constitution, ou

(d) d'une ordonnance, d'une réglementation ou d'un règlement formulé en anglais par le gouverneur de l'Haryana ou par le gouverneur du Panjab en en vigueur dans l'État de l'Haryana, est considérée comme le texte faisant foi en hindi.

Cet article 4A de la Loi sur la langue officielle ne concerne que les ordonnances, décrets, règlements, projets de loi ou lois adoptés par l'État de l'Haryana. La loi ne traite ni de la justice, ni de l'administration auprès des citoyens, ni de l'éducation.

L'article 5 énonce que l'anglais peut continuer à être utilisé en plus de l'hindi dans les procédures de la Législature:

Article 5

Continuité de l'emploi de l'anglais dans la Législature de l'État


À moins que et jusqu'à ce que le gouvernement de l'État n'en décide autrement par avis, la langue anglaise, à partir du jour désigné, peut continuer à être employée, en plus de l'hindi, pour la transaction des affaires dans la Législature de l'État.

4.2 Les langues minoritaires

Cela étant dit, la loi ne prévoit aucune disposition concernant le domaine de la législation auprès des minorités linguistiques. L'hindi est la langue officielle et il n'existe aucune procédure concernant la traduction des règlements et des lois dans la langue des minorités. Dans les services gouvernementaux, seul l'hindi est employé, tant à l'oral qu'à l'écrit. Toutefois, le gouvernement de l'État affirme que les requêtes reçues en panjabi font l'objet d'une réponse dans cette langue. Pour tout recrutement dans les services publics, la maîtrise de l'hindi est obligatoire.

Dans l'enseignement, l'hindi demeure pratiquement l'unique langue employée. Aucune langue minoritaire n'est enseignée, sauf l'anglais, l'ourdou et le panjabi dans certains districts. Toutefois, il n'existe aucun fonctionnaire désigné pour exercer un quelconque contrôle sur l'admission d'élèves dans ces écoles minoritaires. D'ailleurs, toute la publicité à cet effet ne paraît qu'en hindi. 

Dans l'enseignement des langues secondes, l'Haryana privilégie, comme d'autres États, un régime fondé sur la «formule des trois langues» ou régime trilingue: l'hindi au premier cycle; ensuite le panjabi, le télougou ou le sanskrit comme deuxième langue; puis l'anglais comme comme troisième langue. En somme, les minorités, pourtant relativement nombreuses en Haryana, sont presque complètement laissées pour compte.

L'Haryana compte deux organisations pour le rayonnement des langues: la Haryana Punjabi Sahitya Academy pour le panjab et la Urdu Sahitya Academy pour l'ourdou. Les deux académies réclament auprès du gouvernement d'élaborer des programmes destinés à la diffusion des langues minoritaires (ourdou et panjabi) en organisant des classes, en publiant des manuels pour les analphabètes et des magazines, plutôt qu'en prévoyant des activités intellectuelles réservées exclusivement à des universitaires. Nous pouvons affirmer que ce sont là à peu près les seules prérogatives dont peuvent se prévaloir les minorités linguistiques en Haryana. Pour le reste, c'est l'apathie complète de la part du gouvernement.

4.3 Les médias

Les journaux importants de l'Haryana sont les suivants: Punjab Kesari, Jag Bani, Dainik Jagran, The Tribune, Amar Ujala, Hindustan Times, Dainik Bhaskar, The Times of India et Hari-Bhumi. Tous sont en hindi, sauf The Tribune et The Times of India. Il n'existe pas de journaux spécifiques destinés aux minorités. Les stations de radio sont davantage multilingues, car si la plupart des stations de radio sont en hindi, il en existe un certain nombre en anglais et en panjabi, mais aussi en ourdou, en bengali et en népali. Quant aux canaux de télévision, ils sont pratiquement tous en hindi, rarement en anglais, et en panjabi en provenance de Chandigarh.

L'État de l'Haryana a développé une politique de valorisation de la langue officielle, l'hindi, en omettant quasi complètement les droits des minorités linguistiques. Autrement dit, l'Haryana ne respecte pas les prescriptions constitutionnelles qui ordonne, par exemple, que tous les enfants doivent recevoir leur instruction dans leur langue maternelle. Cette responsabilité semble être non respectée pour des motifs inconnus en Haryana. En somme, la politique linguistique de cet État ne respecte pas les dispositions (art. 350A) de la Constitution indienne:

Article 350

Facilities for instruction in mother-tongue at primary stage

It shall be the endeavour of every State and of every local authority within the State to provide adequate facilities for instruction in the mother-tongue at the primary stage of education to children belonging to linguistic minority groups and the President may issue such directions to any State as he considers necessary or proper for securing the provision of such facilities.

Article 350A

Installations pour l'enseignement en langue maternelle au niveau primaire

Chaque État et chaque autorité locale de cet État devra faire en sorte de fournir aux enfants appartenant à des groupes linguistiques minoritaires des installations adéquates pour l'enseignement dans leur langue maternelle au primaire; et le président, s'il juge nécessaire ou approprié que ces installations soient fournies, pourra donner des directives à cet effet à tout État.

Dans un rapport fédéral du commissaire aux minorités linguistiques («Commissioner Linguistic Minorities», 42e rapport, juillet 2003 - juin 2004), nous pouvons lire ce qui suit de la part du gouvernement de l'Haryana:

All the residents of Haryana State live as brothers. No linguistic minority has any kind of complaint. There is no problem regarding the safeguards for the linguistic minorities. Tous les résidents de l'État de l'Haryana vivent comme des frères. Aucune minorité linguistique n'a porté un quelconque type de plainte. Il y a aucun problème concernant les garanties à l'égard des minorités linguistiques.

L'Haryana prouve qu'un État peut être de mauvaise foi dans une politique linguistique. Contrairement à d'autres États, l'Haryana n'éprouve pas une grande sympathie à l'égard de ses minorités. Il faut dire que l'Haryana est l'un des États les plus homogènes (87 %) au point de vue linguistique. C'est l'un des États les plus hindiphones de l'Inde. Les langues minoritaires ne se voient reconnaître parfois que des droits minimaux, ce qui apparaît plutôt exceptionnel en Inde.

Dernière mise à jour: 21 févr. 2024

L'Inde

 

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