Afrique du Sud

Politique linguistique cadre pour l'enseignement supérieur
en Afrique du Sud
Language Policy Framework
for South African Higher Education

Juillet 2001

Ce document officiel du ministère sud-africain de l'Éducation présente la politique linguistique cadre pour les établissements d'enseignement supérieur.  Il est divisé en huit chapitres. La version française n'est qu'une traduction (de Jacques Leclerc) et n'a qu'une valeur informative.  

1. INTRODUCTION

In pursuance of its mandate in terms of the Higher Education Act of 1997 to advise the Minister for Education around language policy for higher education, the Council on Higher Education (CHE) established in 1999 an internal working group on Language in Higher Education.

The working group recommended to the CHE that a national Task Group be established to produce a report on a language policy framework for higher education for consideration by the CHE. A Task Group consisting of distinguished specialists in language policy under the chairpersonship of Dr Neville Alexander undertook the task of producing the report, which was submitted to the CHE in July 2000.

This document incorporates the views of the Task Group as well as those of the CHE and is submitted as a combination of information, arguments and recommendations to the Minister for Education.

1. INTRODUCTION

Dans exécution de son mandat en vertu de la Loi sur l'enseignement supérieur de 1997 pour conseiller le ministre de l'Éducation sur la politique linguistique pour l'enseignement supérieur, le Conseil de l'enseignement supérieur (CES) a créé en 1999 un groupe de travail interne sur la langue dans l'enseignement supérieur.

Le groupe de travail a recommandé au CES qu'un groupe national de travail soit créé afin de produire un rapport sur une politique linguistique cadre pour l'enseignement supérieur à des fins d'examen par le CES. Un groupe de travail composé d'éminents spécialistes distingués de politique linguistique sous la présidence du Dr Neville Alexander a entrepris la tâche de produire un rapport, qui a été soumis au CES en juillet 2000.

Ce document reprend les idées du groupe de travail ainsi que celles du CES et est présenté comme une combinaison d'informations, d'arguments et de recommandations au ministre de l'Éducation.

2. BASIS OF LANGUAGE POLICY FOR SOUTH AFRICAN HIGHER EDUCATION

2.1 The language policy framework for South African Higher Education is based on the following constitutional and legislative provisions:

2.1.1 The constitutional provisions in respect of language in education, especially Sections 6; 29(2); 30; and 31(1)(a) of Act 108 of 1996.
2.1.2 The South African Languages Draft Bill.
2.1.3 Government Notice (No. 383, Vol. 17797) on language policy in (school) education of 14 July 1997.
2.1.4 The legislation guaranteeing the academic autonomy of Higher Education institutions. (The Higher Education Act, 1997 (No. 101 of 1997), especially Sections 26-33).
2.1.5 The recommendations concerning language policy in Higher Education as contained in the Organisation of African Unity's Language Plan of Action for Africa of 1986 and in the Harare Declaration of March 1997.

2. BASE DE POLITIQUE LINGUISTIQUE POUR L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR SUD-AFRICAIN

2.1 La politique linguistique cadre pour l'enseignement supérieur sud-africain est basée sur les dispositions constitutionnelles et législatives suivantes:

2.1.1 Les dispositions constitutionnelles dans respect des langues en éducation, particulièrement les articles 6; 29 (2); 30; et 31 (1) (a) de la loi 108 de 1996.
2.1.2 Le projet de loi sur les langues sud-africaines.
2.1.3 l'Avis du gouvernement (no 383, vol. 17797) sur la politique linguistique dans l'enseignement scolaire du 14 juillet 1997.
2.1.4 La législation garantissant l'autonomie scolaire des établissements d'enseignement supérieur. (Loi sur l'enseignement supérieur de 1997, no 101 de 1997, particulièrement les articles 26 à 33).
2.1.5 Les recommandations concernant la politique linguistique dans l'enseignement supérieur comme contenu dans l'Organisation du programme d'action de l'Unité africaine pour l'Afrique de 1986 et dans la Déclaration de Harare de mars 1997.

3. MULTILINGUALISM IN A DEMOCRATIC SOUTH AFRICA

3.1
The ability to speak more than one of South Africa's official languages and the development and promotion of respect for all languages used by South Africans constitute foundational values of our post-apartheid society.

3.1.1 The South African Languages Draft Bill postulates, among others, the following objectives of a democratic language policy in a multilingual South Africa:
3.1.2 To facilitate individual empowerment and national development by promoting the equitable use of the official languages and thus ensuring that all South Africans have the freedom to exercise their language rights by using the official language/s of their choice in a range of contexts. This applies in particular to equality of access to government services and programmes, and to knowledge and information through using language and speech technology.
3.1.3
To develop and promote the official African languages and Sign Language/s of South Africa, i.e., Sepedi, Sesotho, Setswana, siSwati, Tshivenda, Xitsonga, Afrikaans, isiNdebele, isiXhosa and isiZulu.
3.1.4 To support economic development through the promotion of multilingualism.
3.1.5 To provide for the learning of South African languages by all South African citizens in order to promote national unity and multiculturalism.

3.2 The Working Group on Values in Education, in their report to the Minister of Education entitled Values, Education and Democracy, identify multilingualism as one of the six basic values that have to be promoted through the educational system. Among other important propositions, they state that :

- There are two main values we wish to promote in the area of language, which are, firstly, the importance of studying through the language one knows best, or as it is popularly referred to, mother-tongue education, and secondly, the fostering of multilingualism.

- We do believe that an initial grounding in mother-tongue learning is a pedagogically sound approach to learning. We also believe that multicultural communication requires clear governmental support and direction (Page 15, Italics in original).

3.3 The ethos of the African Renaissance demands that special attention be given to the development and use of the languages of Africa. The simple fact is that there can be no serious talk of a regeneration of Africa without the full development of the African languages. Higher Education institutions are bound in terms of their traditional research and development function to take the initiative in this regard.

3.4 It is recognised that tough choices and decisions have to be made on the merits and cost factors associated with the adoption of mother-tongue education. However, research evidence and current practice point strongly to the advantages of mother-tongue education.

3. MULTILINGUISME EN AFRIQUE DU SUD DÉMOCRATIQUE

3.1 La capacité de parler plus d'une des langues officielles de l'Afrique du Sud et le développement et la promotion du respect pour toutes les langues employées par des Sud-Africains constitue des valeurs fondamentales de notre société post-apartheid.

3.1.1 Le projet de loi des langues langues sud-africaines postule, entre autres, les objectifs suivants concernant une politique linguistique démocratique dans l'Afrique du Sud multilingue :
3.1.2 Faciliter l'autorisation individuelle et le développement national en promouvant l'usage équitable des langues officielles et en s'assurant ainsi que tous les Sud-Africains aient la liberté d'exercer leurs droits linguistiques en employant la langue officielle de leur choix dans différentes situations. Ces droits s'appliquent en particulier par l'égalité de l'accès aux services et programmes gouvernementaux et à la connaissance et l'information au moyen de la technologie de la parole et de la langue.
3.1.3 Développer et promouvoir les langues officielles africaines et la langue des signes sud-africaine, c'est-à-dire le sepedi, le sotho, le tswana, le swati, le venda, le songa, l'afrikaans, le ndébélé, le xhosa et le zoulou.
3.1.4 Soutenir le développement économique par la promotion du multilinguisme.
3.1.5 Prévoir l'étude des langues sud-africaines par tous les citoyens sud-africains afin de promouvoir l'unité nationale et le multiculturalisme.

3.2 Le Groupe de travail sur les valeurs en éducation, dans son rapport au ministre de l'Éducation intitulé «Valeurs, Éducation et Démocratie», identifie le multilinguisme comme l'une des six valeurs de base qui doivent être encouragées par le système d'éducation. Parmi d'autres propositions importantes, le groupe de travail préconise:

- Il y a deux grandes valeurs que nous voulons promouvoir dans le domaine linguistique: premièrement, l'importance des études par la langue, ce qu'on connaît le mieux, ou comme il est communément appelé, l'enseignement de la langue maternelle et, deuxièmement, la promotion du multilinguisme.

- Nous croyons qu'une base initiale dans la langue maternelle est un approche pédagogiquement saine pour l'apprentissage. Nous croyons aussi que la communication multiculturelle exige un appui et une gestion gouvernementale claire (page 15, italique dans l'original).

3.3 Le système de valeur de la renaissance africaine exige que l'on accorde une attention spéciale au développement et à l'utilisation des langues de l'Afrique. Le simple fait est qu'il ne peut y avoir de travail sérieux sur une régénération de l'Afrique sans le plein développement des langues Africaines. Les établissements d'enseignement supérieur sont liés aux termes de leur fonction traditionnelle de recherche et de développement pour prendre l'initiative à cet égard.

3.4 Il est reconnu que des choix et des décisions difficiles doivent être faits sur les mérites et les causes des coût associés à l'adoption de l'enseignement dans la langue maternelle. Cependant, la recherche et les pratiques actuelles indiquent fortement les avantages de l'éducation dans la langue maternelle.

4. THE STATUS QUO IN HIGHER EDUCATION INSTITUTIONS

On the basis of a survey reflecting the position as at April 2000, the following relevant practices and trends have been identified in respect of language policy at the 21 universities and 15 technikons operating in South Africa.

4.1 LANGUAGES OF TUITION

Of the 21 universities, 16 use English as the language of tuition. In the other five institutions, English-medium tuition is steadily and often rapidly increasing alongside, and perhaps at the expense of, Afrikaans-medium tuition. This trend is largely due to the demographic shift in the student population at all South African educational institutions, i.e., the fact that increasing numbers of African-language speakers are enrolling at formerly white and formerly coloured or Indian institutions. Stellenbosch is the only university where, at the level of policy, Afrikaans is the only Language of Tuition at undergraduate level. However, even there, it would appear that concessions to English-medium tuition are routinely allowed.

4.1.1 Although the same trend can be observed at technikons, much more Afrikaans-medium tuition takes place in these institutions. Only five technikons offer tuition exclusively in one medium, namely English.

4.1.2 Of the universities that returned the questionnaire on which the survey was based, hardly any can be said to be promoting the use of any African language as a Language of Tuition (except, in most cases, in the relevant language taught as a subject). Only at five universities does there appear to be some informal use of an African language in a limited number of tutorials. As at the end of April 2000, not a single university was officially exploring the possibility of using African languages as language of tuitions except in the relevant language and literature studies.

4.1.3 More use is made of African languages as Language of Tuition in technikons but here, too, such use is extremely limited. At two of the technikons, there appears to be a firm commitment to extend the use of the relevant African languages as Languages of Tuition.

4.2 DEVELOPMENT OF AFRICAN LANGUAGES

4.2.1 Besides existing and projected dictionary projects, only a few universities and technikons have the development of African languages as an explicit policy objective. However, the tone and generalised style in which this commitment is usually couched indicate that this is in most cases no more than politically correct rhetoric, which is considered to be opportune in the present dispensation. At two universities and one technikon, there are explicit and carefully argued commitments to the development of isiXhosa, Sesotho and isiZulu respectively, for use in higher order functions, including their use as Languages of Tuition at tertiary educational institutions. In at least one of these cases, there is some indication of an implementation plan with time frames.

4.3 GENERAL TRENDS

4.3.1 Most Higher Education institutions see the obvious solution to their language of tuition problems in a remedial perspective, i.e., what is necessary is that students should be afforded better access to English as a Second Language and academic development or support programmes. In a few cases, especially Historically Black Universities, there appears to be an aggressive attitude in favour of retaining an English-only approach. All the Higher Education institutions have specialised courses for improving students' proficiency in English with a view to promoting academic literacy.

4.3.2 While most institutions are committed in their language policy documents to the development of the relevant indigenous languages, only two or three can be said to be doing something practical in order to promote their use as Languages of Tuition.

4.3.3 With the exception of Stellenbosch, all formerly Afrikaans institutions have become, to greater or lesser extent, parallel medium in practice, if not in theory.

4.3.4 With the exception of two universities, there appears to have been a noticeable decline in the number of both First Languages and Second Language students of the African languages. A similar trend is discernible in respect of Afrikaans. Investigation into the causes for this decline is recommended.

4.3.5 Although the survey did not elicit any information regarding the pass rates at the 36 Higher Education institutions, on the basis of the data available there is reason to believe that these are generally unacceptably low. While the language-medium factor cannot be isolated as decisive for the explanation of this state of affairs, there is little doubt in the minds of most educators that it is one of the most important factors. If policy were framed in terms of costeffectiveness, the present situation would be untenable.

4.4 INTERNATIONAL EXPERIENCE

4.4.1 No investigations or studies of comparable multilingual countries were commissioned, and it is proposed that before a final policy on language in higher education is formulated and implemented such studies be commissioned.

Experiences of multilingual countries such as Nigeria, Kenya, Zambia and India would be instructive. The European Union has a very vigorous multilingual agenda and though the European model might not be appropriate for emulation, its framework for promoting multilingualism could be adapted. The Pan South African Language Board is prepared to explore the possibilities of joint investigations with the Council on Higher Education and the Department of Education.

4.5 RATIONALE FOR MONOLINGUALISM

It is often asserted simplistically that all economically successful countries are monolingual. There is in fact no empirical evidence for this view. On the basis of both first principles and intuitive observation, we believe that research will demonstrate that far from being costly in economic terms, a policy of functional multilingualism is the optimal one for the South African economy. It will also demonstrate that the social and political benefits of this model justify the unavoidable initial costs of such a vast project. This is a task that all South African universities and technikons ought to tackle with vigour and foresight as a matter of urgency.

4.6 ROLE OF HIGHER EDUCATION INSTITUTIONS IN THE PROMOTION OF MULTILINGUALISM

4.6.1 In multilingual settings the emerging trend is to have variants of dual-medium delivery at post-graduate level. As a rule, this involves the First Language and English in one or other combination and it affects some disciplines, such as natural science, engineering, technology, more than others. Owing to the colonial legacy in South Africa, the danger that the African languages (other than Afrikaans) will never be developed for use as Language of Tuition at tertiary level is a real one. This implies that for generations the entire educational system will be based on English Second Language or even on English as a Third Language, with possibly more disastrous consequences than what we already have today. Consequently, while recognising the increasingly hegemonic status of English in business and communication globally, it is necessary to establish the foundations for the use of African languages as Languages of Tuition at all levels of the system, however long the process of doing so might take.

4. LE STATU QUO DANS LES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Sur la base d'une enquête reflétant la position du mois d'avril 2000, les pratiques concernées et les tendances suivantes ont été identifiées dans le respect de la politique linguistique dans les 21 universités et les 15 technikons (universités techniques) en opération en Afrique du Sud.

4.1 LA LANGUE D'ENSEIGNEMENT

Parmi les 21 universités, 16 d'entre elles utilisent l'anglais comme langue d'enseignement. Dans les cinq autres établissements, des cours d'anglais intermédiaire sont régulièrement dispensés et ils sont souvent en augmentation croissante par rapport et peut-être en remplacement des cours d'afrikaans intermédiaire. Cette tendance est en grande partie due au changement démographique dans la population étudiante dans tous les établissements d'enseignement sud-africains, c'est-à-dire le fait qu'un nombre croissant de locuteurs d'une langue africaine soit inscrit dans des établissements autrefois considérés comme blancs, colorés ou indiens. Stellenbosch est la seule université où, au niveau de la politique, l'afrikaans est la langue d'enseignement pour les étudiants préparant une licence. Cependant, même là, il semblerait que des autorisations soient accordées par habitude à des cours d'anglais intermédiaire.

4.1.1 Bien que la même tendance puisse être observée dans les universités techniques, beaucoup plus de cours d'afrikans intermédiaire ont lieu dans ces établissements. Seulement cinq universités techniques offrent des cours exclusivement en intermédiaire, à savoir en anglais.

4.1.2 Parmi les universités qui ont renvoyé le questionnaire sur lequel l'enquête était basée, à peine peut-on dire que chacune promeut l'usage d'une langue africaine comme langue d'enseignement (sauf, dans la plupart des cas, dans la langue concernée apprise comme matière). Seulement cinq universités semblent avoir recours à un usage informel d'une langue africaine dans un nombre limité de classes lors de travaux dirigés. Comme à la fin d'avril 2000, aucune université n'explorait officiellement la possibilité d'employer des langues africaines comme langue d'enseignement, sauf dans une langue concernée et dans les études de littérature.

4.1.3 Les langues africaines sont davantage utilisées comme langue d'enseignement dans les universités techniques, mais ici aussi cet usage est extrêmement limité. Dans deux technikons, il semble y avoir une obligation ferme d'étendre l'utilisation des langues africaines comme langues officielles d'enseignement.

4.2 LE DÉVELOPPEMENT DES LANGUES AFRICAINES

4.2.1 En plus des projets de dictionnaire existants ou projetés, seulement quelques universités et technikons ont comme objectif une politique explicite de développement des langues africaines. Cependant, le ton et le style généralisé dans lesquels cet engagement est habituellement formulé indiquent que c'est dans la plupart des cas pas davantage qu'une rhétorique politiquement correcte considérée comme appropriée pour être opportune dans la présente dispense. Dans deux universités et une technikon, il existe des prescriptions explicites et soigneusement discutées pour le développement respectivement du xhosa, du sotho et du zoulou, pour leur usage dans des fonctions d'ordre plus élevé, y compris leur usage comme langue d'enseignement dans les établissements d'enseignement tertiaires. Dans au moins l'un des cas, il y a une indication d'un plan de mise en oeuvre avec encadrement dans le temps.

4.3 LES TENDANCES GÉNÉRALES

4.3.1 La plupart des établissements d'enseignement supérieur voient la solution évidente de leurs problèmes linguistiques dans l'enseignement dans une perspective réparatrice, c'est-à-dire qu'il apparaît nécessaire que les étudiants doivent être autorisés à avoir un meilleur accès à l'anglais comme langue seconde ainsi qu'à un développement scolaire ou à des programmes d'appui. Dans certains cas, particulièrement les universités historiquement noires, il semble y avoir une attitude belliqueuse en faveur de la conservation d'une approche du tout-anglais. Tous les établissements d'enseignement supérieur ont développé des cours spécialisés pour l'amélioration de la connaissance des étudiants en anglais en vue de la promotion de l'instruction universitaire.

4.3.2 Tandis que la plupart des établissements se sont engagés dans leurs documents de politique linguistique à développer les langues indigènes concernées, seulement deux ou trois peuvent dire qu'ils mettent des mesures en pratique pour promouvoir leur emploi comme langue d'enseignement.

4.3.3 À l'exception de Stellenbosch, tous les anciens établissements en afrikaans sont devenus, dans une plus ou moins grande mesure, un moyen parallèle mis en pratique, non pas en théorie.

4.3.4 À l'exception de deux universités, il semble y avoir une baisse considérable dans le nombre à la fois des premières langues et des langues secondes dans les langues africaines. Une tendance semblable est perceptible dans le respect de l'afrikaans. Une enquête est recommandée dans les causes de cette baisse.

4.3.5 Bien que l'enquête n'aie pas mis à jour de l'information quant aux taux de passage dans les 36 établissements d'enseignement supérieur, il y a lieu de croire, sur la base des données disponibles, que ceux-ci sont généralement bas de façon inacceptable. Tandis que le facteur linguistique moyen ne peut pas être considéré comme décisif pour expliquer les questions nationales, il y a peu de doute que, de l'avis de la plupart des éducateurs, il s'agit là de l'un des facteurs les plus importants. Si la politique était formulée en termes de rentabilité, la situation présente ne serait pas défendable.

4.4 L'EXPÉRIENCE INTERNATIONALE

4.4.1 Aucune enquête ni étude pour des pays multilingues comparables n'a été commandée et il est proposé que, avant qu'une politique linguistique finale dans l'enseignement supérieur ne soit formulée et mise en oeuvre, ces études devraient être commandées. Les expériences de pays multilingues comme la Nigeria, le Kenya, la Zambie et l'Inde pourraient être instructives. L'Union européenne a un solide agenda multilingue et, bien que le modèle européen ne puisse être utilisé comme fonctionnement, sa structure pour la promotion du multilinguisme pourrait être adaptée. Le Conseil sud-africain des langues est préparé pour explorer les possibilités d'enquêtes communes avec le Conseil de l'enseignement supérieur et le ministère de l'Éducation.

4.5 ARGUMENTATION EN FAVEUR DE L'UNILINGUISME

Il est souvent affirmé de façon simpliste que tous les pays économiquement couronnés de succès sont unilingues. Il n'y a en fait aucune preuve empirique pour ce point de vue. Sur la base à la fois de l'observation intuitive et des premiers principes, nous croyons que la recherche démontre qu'une politique de multilinguisme fonctionnelle est loin d'être coûteuse au point de vue économique et qu'elle peut être meilleure pour l'économie sud-africaine. Il sera aussi démontré que les bénéfices sociaux et politiques de ce modèle justifient les coûts premiers inévitables pour un projet si vaste. C'est une tâche que toutes les universités et technikons sud-africaines doivent aborder avec l'énergie et la prévoyance comme une urgence.

4.6 RÔLE DES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DANS LA PROMOTION DU MULTILINGUISME

4.6.1 Dans les formules de multilinguisme, la tendance émergente se doit d'avoir des variantes de distribution au niveau des étudiants du troisième cycle. En règle générale, cela implique la première langue et l'anglais dans l'une ou l'autre combinaison, et touche certaines disciplines plus que d'autres telles que les sciences naturelles, l'ingénierie et la technologie. Par suite du legs colonial en Afrique du Sud, le danger que les langues africaines (autres que l'afrikaans) ne soient jamais développées comme langue d'enseignement au niveau tertiaire est réel. Cela implique que, pour des générations, le système d'éducation en entier doit être basé sur l'anglais langue seconde ou même sur l'anglais comme troisième langue, avec des conséquences probablement plus désastreuses que ce que nous vivons déjà aujourd'hui. Par conséquent, en reconnaissant le statut de plus en plus hégémonique de l'anglais dans les affaires et les communications en général, il est nécessaire d'établir les bases de l'emploi des langues africaines comme langues d'enseignement à tous les niveaux du système, mais le processus pourrait prendre beaucoup de temps.

5. NATIONAL LANGUAGE POLICY AND EDUCATION LANGUAGE POLICY

5.1 It has been indicated that several pieces of legislation spell out in general and specific terms provisions for language rights. All national institutions are required to promote these rights.

To give substance and meaning to these rights the Department of Arts, Culture, Science and Technology has tabled a language policy and plan for South Africa that is currently being subject to a costing exercise.

An education language policy can have meaning and validity only when it is firmly grounded in the overall provisions of the national plan. Further, a language policy for Higher Education can only be successfully formulated as part of a comprehensive language policy to cover all levels of the education system. If a policy is proposed for one sector of the system only, it could have unintended consequences for the other sectors.

5.2 The financial implications of the introduction of new language policies must also be fully examined. The appropriation of new funding for newly proposed policies and directives has proved problematic. It is essential, therefore that a mechanism to fund new language initiatives be worked out by the National Treasury, and the Ministries of Education and Arts, Culture, Science and Technology.

5. POLITIQUE LINGUISTIQUE NATIONALE ET POLITIQUE LINGUISTIQUE EN ÉDUCATION

5.1 Il a été signalé que plusieurs dispositions législatives expliquent clairement en général et en des termes spécifiques les droits linguistiques. Toutes les institutions nationales sont dans l'obligation de promouvoir ces droits.

Pour donner une substance et un sens à ces droits le ministère des Arts, de la Culture, de la Science et de la Technologie a présenté une politique linguistique et un programme pour l'Afrique du Sud, qui sont soumis actuellement à un examen sur les coûts. 

Une politique linguistique en éducation peut avoir un sens et une validité seulement si elle repose solidement sur les dispositions complètes du programme national. Par ailleurs, une politique linguistique pour l'enseignement supérieur peut être formulée avec succès seulement en tant que partie d'une politique linguistique globale afin de couvrir tous les niveaux du système d'éducation. Si une politique est proposée seulement pour un secteur du système, il pourrait y avoir des conséquences non désirées pour les autres secteurs.

5.2 Les implications financières de l'introduction d'une nouvelle politique linguistique doivent également être entièrement examinées. Des directives et l'appropriation d'un nouveau financement pour la nouvelle politique proposée ont démontré la problématique. Il est donc essentiel qu'un mécanisme pour financer les nouvelles initiatives linguistiques soient sous la responsabilité de la Trésorerie nationale et les ministères de l'Éducation, des Arts, de la Culture, de la Science et de la Technologie.

6. COLONIAL BILINGUAL EDUCATION

6.1
In this document no specific comments have been made on the use of either English or Afrikaans in Higher Education, because legally their status is no different from the other languages recognised by the Constitution. However, as South Africa is emerging from a culture of colonial bilingual education, reference to the status of the two languages and their role in education is appropriate. Rather than referring to the past, it will be more helpful for all concerned if we look to the future.
The survey conducted by the Task Group in April 2000 revealed that the number of Higher Education institutions using Afrikaans was decreasing whilst those using English was increasing. Research needs to be conducted to establish what learner groups are responsible for the increase in the use of English, and what has happened to the learners who are Afrikaans-speaking. In the absence of this data, hasty decisions and policies are inadvisable. Data showing the linguistic distribution of learners in Higher Education institutions with projections for the future should assist in determining what policies should be advocated.
6. L'ÉDUCATION COLONIALE BILINGUE

6.1
Dans ce document, aucun commentaire spécifique n'a été fait sur l'emploi ni de l'anglais ni de l'afrikaans dans l'enseignement supérieur, parce que leur statut n'est légalement aucunement différent des autres langues reconnues par la Constitution. Cependant, comme l'Afrique du Sud émerge d'une culture coloniale bilingue en éducation, la référence au statut des deux langues et leur rôle dans l'éducation sont appropriés. Plutôt que se référer au passé, il apparaît plus utile pour tout ce qui concerne de regarder vers l'avenir.

L'enquête menée par le Groupe de travail en avril 2000 a révélé que le nombre des établissements d'enseignement supérieur employant l'afrikaans diminuait pendant que ceux qui employaient l'anglais augmentaient. La recherche doit être menée de façon à établir quels groupes d'étudiants sont responsables de l'augmentation de l'emploi de l'anglais et ce qui est arrivé aux étudiants qui sont des locuteurs de l'afrikaans. En absence de ces données, des décisions et des politiques hâtives paraissent non souhaitables. Les données montrant la distribution linguistique des étudiants dans des établissements d'enseignement supérieur avec des projections pour l'avenir doivent aider à savoir quelle politique doit être préconisée.

7. NATIONAL LANGUAGE PLAN AND POLICY

7.1
In order to assess the cost of implementing the South African Languages Bill, the Department of Arts, Culture, Science and Technology (DACST) is conducting a costing exercise. The results of such an exercise will, undoubtedly, be of immense use to many other departments and sectors. Generally, policies and plans for language in education must be informed by the adopted and implemented national language Act(s). Quite clearly the country has not formulated a final language policy, apart from the recognition and protection of the languages spelt out in the Constitution and general legislation. For this and other reasons, such as the harmonization of language policy across the whole educational system, any policy that is adopted should be an interim policy.
7. PROGRAMME ET POLITIQUE LINGUISTIQUE NATIONALES

7.1
Pour évaluer le coût de la mise en oeuvre du projet de loi sur les langues sud-africaines, le ministère des Arts, de la Culture, de la Science et de la Technologie (MACST) prévoit une évaluation des coûts. Les résultats d'un tel exercice seront sans aucun doute d'un usage important à plusieurs autres ministères et des services. Généralement, des politiques et des programmes pour la langue dans l'éducation doivent être communiqués par la mise en oeuvre et l,adoption d'une législation linguistique nationale. De façon très claire, le pays n'a pas formulé de politique linguistique finale, sauf l'identification et la protection des langues orthographiées selon la Constitution et la législation générale. Pour cela et d'autres raisons, telle l'harmonisation de la politique linguistique à travers le système d'éducation en entier, toute politique qui sera adoptée doit être une politique provisoire.

8. RECOMMENDED LANGUAGE POLICY FRAMEWORK FOR SOUTH AFRICAN HIGHER EDUCATION

The recommendations below are divided into three categories:

- Steps that can be implemented immediately.
- Measures that can be undertaken in the short term.
- Proposals for medium to long term implementation.

8.1 MEASURES THAT CAN BE IMPLEMENTED IMMEDIATELY

8.1.1 All Higher Education institutions must submit full statistics reflecting the position of Languages of Tuition and Formal Academic Languages over the past 3-5 years.

8.1.2 All Higher Education institutions must submit a language policy document indicating the steps being taken to provide language proficiency and access to language users of other than e designated Language(s) of Tuition.

8.1.3 The role of indigenous South African languages vis-à-vis other dominant and foreign languages must be spelt out as an outcome of institutional consultation.

8.1.4 The Ministry of Education must make available to all Higher Education institutions a comprehensive list of documents relating to language education policies in Higher Education.

8.1.5 The Ministry of Education jointly with Pan South African Language Board should commission a study of best practice from comparable multilingual countries, such as India and Nigeria.

8.1.6 Funds for the implementation of language-related activities must be earmarked.

8.2 MEASURES THAT CAN BE UNDERTAKEN IN THE SHORT TERM

8.2.1 All Higher Education institutions should develop, in the spirit of the Constitution (see especially section 6(3)) and in accordance with this policy framework as well as in terms of section 27(2) of the Higher Education Act, a specific language policy document with the participation of all stakeholders. This document shall be submitted to the Ministry of Education for evaluation in terms of the policy framework by 31 December 2002.

8.2.2 All Higher Education institutions should participate in facilitating and promoting the goal of the national language policy to develop all South African languages in such a manner that they can be used in all high-status functions, including especially their use as Formal Academic Languages at Higher Education level.

8.2.3 Centres for the acquisition and study of South Africa's main languages of regional and international interaction and trade should be identified so that the necessary resources for promoting the most effective ways of harnessing these languages for promoting interaction and trade, can be concentrated in the appropriate Higher Education institutions. The Ministry of Education should call on Higher Education institutions to submit proposals and budgets towards the realisation of this objective.

8.2.4 One of the tasks of the Higher Education institutions is to promote communicative competence among all students and staff in all the relevant South African languages. For this purpose, besides its Formal Academic Languages, each Higher Education institution should identify and promote the learning of one additional or supportive Language of Tuition. (In some cases, it may be necessary to identify more than one supportive Language of Tuition). In this connection, the use of language and speech technology for facilitating the acquisition and use of languages other than the home language or the Formal Academic Language should be considered. Funds for the realisation of the necessary training programmes will have to be provided or leveraged by the Ministry of Education.

8.2.5 Since all learning is conditioned and facilitated by means of language, policy in Higher Education institutions should ensure access to meaningful, i.e., effective, education to all South Africans studying, or wishing to study, at Higher Education institutions. In certain cases, for example, effective learning will be facilitated through the translation of examination question papers into other South African languages even if the actual language of assessment happens to be a different (South African) language.

8.2.6 Language policy in Higher Education institutions should also ensure access to appropriately qualified foreign students and academics who wish to study and work at South African Higher Education institutions.

8.2.7 Higher Education institutions will normally have one predominant Formal Academic Language for purposes of tuition and assessment but, subject to the provisions of Section 29(2) of the Constitution (Act No. 108 of 1996), if resources and numbers permit, more than one Formal Academic Language may be instituted.

This proviso accommodates the constitutional requirement (see Articles 9(3) and 9(5)) that language proficiency ought not to be used as a means of excluding would-be students from any educational institution in South Africa.

8.2.8 As long as pre-university education does not prepare students adequately for higher learning, Higher Education institutions should make special provision for the attainment of academic literacy in their Formal Academic Language(s) to accommodate students who require such support.

Once the situation in the primary and secondary school system improves and stabilises, academic development and support programmes may be adapted or phased out.

8.3 MEASURES THAT CAN BE IMPLEMENTED IN THE MEDIUM TO LONG TERM

The recommendations under this section are for long term implementation. Certain actions and activities may be undertaken in the short term as preparatory work, but the implementation of these measures must be carefully considered and due regard given for their financing in the long term.

8.3.1. As part of the facilitation and promotion of the national language policy in Higher Education, Centres for Language Development should be identified and be located in designated Higher Education institutions. The Centre should undertake the research and development work required in the case of each of the marginalised official and endangered South African languages. Such a "Centre" could be distributed across various Higher Education institutions in a region, or in several regions, depending on whether the particular language is a disciplinary focus of the institution or whether it has the relevant expertise. The distribution of tasks as well as of the resources that would go with the development projects should be negotiated between the Ministry of Education and the Higher Education institutions concerned.  These Centres should be established and funded by the Ministry of Education in collaboration with the Department of Arts, Culture, Science and Technology and the Pan South African Language Board (PANSALB) and should of necessity liaise with these organs.

8.3.2. A step-by-step development and implementation plan should be formulated for each of the relevant languages such that among other things, it will be clear when they will be able to be used as Languages of Tuition in specific disciplines and fields. However, the decision about when to begin using the languages concerned for specific functions should be the prerogative of the relevant Higher Education institutional community.

8.3.3. Academic and administrative staff should be encouraged to acquire proficiency in relevant South African languages in order to enhance the quality of their communication with students and with colleagues as well as with the rest of the relevant institutional community.

The need for academic excellence precludes prescription in respect of language proficiency as a criterion for the selection of academic staff (except in language subjects themselves) but practice should give preference to suitably qualified multilingual staff at all levels and in all aspects of institutional life. Appropriate methodologies for teaching in multilingual contexts should be encouraged.

8.3.4. Language surveys of both students and staff should be conducted regularly in order to ascertain shifts in the language profile of the relevant Higher Education institutions so that language policy and practice can be adapted, if necessary. This task can be facilitated if Higher Education institutions build an appropriately designed linguistic component into their databases.

8. POLITIQUE LINGUISTIQUE CADRE RECOMMANDÉE POUR L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR SUD-AFRICAIN

Les recommandations ci-dessous sont divisées en trois catégories :

- les étapes qui peuvent être mises immédiatement en oeuvre;
- les mesures qui peuvent être entreprises à court terme;
- les propositions pour une mise en oeuvre à moyen et à long terme.

8.1 MESURES POUVANT ÊTRE MISES EN OEUVRE IMMÉDIATEMENT

8.1.1 Tous les établissements d'enseignement supérieur doivent soumettre des données statistiques complètes reflétant la situation des langues d'enseignement et des langues scolaires officielles au cours des trois à cinq années dernières.

8.1.2 Tous les établissements d'enseignement supérieur doivent soumettre un document de politique linguistique indiquant les étapes choisies pour fournir les connaissances linguistiques et l'accès aux utilisateurs des langues autres que celles utilisées dan l'enseignement.

8.1.3 Le rôle de langues indigènes sud-africaines vis-à-vis des autres langues dominantes et étrangères doit être défini comme le résultat d'une consultation institutionnelle.

8.1.4 Le ministère de l'Éducation doit rendre accessibles à tous les établissements d'enseignement supérieur une liste complète de documents relatifs à la politique linguistique en éducation dans l'enseignement supérieur.

8.1.5 Le ministère de l'Éducation, conjointement avec le Conseil sud-africain des langues, doit commander une étude des meilleures pratiques de pays multilingues comparables tels l'Inde et le Nigeria.

8.1.6 Des fonds doivent être alloués pour la mise en oeuvre des activités liées à la langue.

8.2 MESURES POUVANT ÊTRE ENTREPRISES À COURT TERME

8.2.1 Tous les établissements d'enseignement supérieur doivent se développer dans l'esprit de la Constitution (voir particulièrement l'article 6.3) et conformément à la politique-cadre ainsi que selon les dispositions de l'article 27.2 de la Loi sur l'enseignement supérieur comme un document de politique linguistique spécifique avec la participation de toutes les parties prenantes. Ce document sera soumis au ministère de l'Éducation pour l'évaluation en termes de la structure de politique vers le 31 décembre 2002.

8.2.2 Tous les établissements d'enseignement supérieur doivent participer à la facilitation et la promotion des objectifs de la politique linguistique nationale pour développer toutes les langues sud-africaines de telle sorte qu'elles puissent être employées dans toutes les fonctions de statut élevé, y compris leur emploi particulier comme langues officielles scolaires au niveau de l'enseignement supérieur.

8.2.3 Les centres pour l'acquisition et l'étude des principales langues de l'Afrique du Sud relativement au commerce et à l'interaction régionale et internationale doivent être identifiés comme des ressources nécessaires pour promouvoir les moyens les plus efficaces de mettre à profit ces langues pour promouvoir le commerce et l'interaction et le commerce, ces moyens pouvant être concentrés dans les établissements d'enseignement supérieur concernés. Le ministère de l'Éducation doit inviter les établissements d'enseignement supérieur à soumettre des propositions et des budgets en vue de la réalisation de cet objectif.

8.2.4 Une des tâches des établissements d'enseignement supérieur doit promouvoir l'aptitude à communiquer à tous les étudiants et le personnel dans toutes les langues sud-africaines pertinentes. À cette fin, en plus de ses langues scolaires officielles, chaque établissement d'enseignement supérieur doit identifier et promouvoir l'étude d'une langue d'enseignement supplémentaire ou langue de soutien. (Dans certains cas, il peut être nécessaire d'identifier et de promouvoir plus d'une langue supplémentaire ou de soutien comme langue d'enseignement). Dans ce contexte, l'emploi d'une langue et d'une technologie de la parole pour faciliter l'acquisition et l'usage de langues autres que la langue du foyer ou la langue scolaire officielle doit être envisagée. Des fonds pour la réalisation des programmes de formation nécessaires devront être prévus ou optimalisés par le ministère de l'Éducation.

8.2.5 Puisque toute étude est conditionnée et facilitée par le moyen de la langue, la politique dans les établissements d'enseignement supérieur doit assurer l'accès à une éducation singificative, c'est-à-dire efficace, pour tous les Sud-Africains qui étudient, ou qui souhaitent étudier dans les établissements d'enseignement supérieur. Dans certains cas, par exemple, un apprentissage efficace sera favorisée par la traduction de divers documents dans d'autres langues sud-africaines même si la langue réelle d'évaluation se trouve à être dans une langue (sud-africaine) différente.

8.2.6 La politique linguistique dans les établissements d'enseignement supérieur doit aussi assurer l'accès aux étudiants universitaires étrangers suffisamment qualifiés qui veulent étudier et travailler dans des établissements d'enseignement supérieur sud-africains.

8.2.7 Les établissements d'enseignement supérieur devront avoir normalement une langue scolaire officielle prédominante pour les fins de l'enseignement et de l'évaluation, mais, en conformité avec les dispositions de l'article 29.2 de la Constitution (loi no 108 de 1996) et si les ressources et le nombre le permettent, plus d'une langue scolaire officielle peut être instituée. Cette clause restrictive concilie la prescription constitutionnelle (voir les articles 9.3 et 9.5) au fait que les connaissances linguistiques ne doivent pas être employées comme un moyen d'exclusion des étudiants potentiels d'un établissement d'enseignement en Afrique du Sud.

8.2.8 Tant que l'enseignement pré-université ne prépare pas des étudiants en juste proportion pour des études plus avancées, les établissements d'enseignement supérieur devraient prévoir des dispositions particulières pour l'acquisition d'une instruction scolaire dans leur langue(s) officielle(s) afin d'accommoder les étudiants qui exigent un tel soutien. Une fois que la situation dans le réseau primaire et secondaire se sera améliorée et stabilisée, le développement scolaire et les programmes d'appui pourront être adaptés ou éliminés progressivement.

8.3 MESURES POUVANT ÊTRE MISES EN OEUVRE À MOYEN ET À LONG TERME

Les recommandations en vertu du présent article sont prévues pour la mise en oeuvre à long terme. Certaines interventions et activités peuvent être entreprises à court terme comme travail préparatoire, mais la mise en oeuvre de ces mesures doit être soigneusement considérée avec le respect dû pour leur financement à long terme.

8.3.1. Dans le cadre de la facilitation et de la promotion de la politique linguistique nationale dans l'enseignement supérieur, les centres de développement linguistique devraient être identifiés et situés dans les établissements d'enseignement supérieur désignés. Le centre doit entreprendre le travail de recherche et de développement exigé dans le cas de chacune des langues sud-africaines marginalisées et menacées. Un tel "centre" pourrait être prévu dans divers établissements d'enseignement supérieur dans une ou plusieurs régions, selon que la langue particulière est une orientation disciplinaire de l'établissement ou si elle a l'expertise concernée. La répartition des tâches ainsi que des ressources qui seraint joints aux projets de développement doit être négociée entre le ministère de l'Éducation et les établissements d'enseignement supérieur concernés. Ces centres doivent être créés et financés par le ministère de l'Éducation en collaboration avec le ministère des Arts, de la Culture, de la Science et de la Technologie ainsi que le Conseil sud-africain des langues (PANSALB) et doivent par nécessité se concerter avec ces organismes.

8.3.2. Un élaboration étape par étape et un programme de mise en oeuvre devraient être formulés pour chacune des langues concernées de façon, à ce que, entre autres, il sera clair lorsqu'il sera possible de les employer comme langues d'enseignement dans certaines disciplines et certains domaines. Cependant, la décision sur le momoent de commencer à utiliser les langues concernées pour des fonctions spécifiques doit être la prérogative de la communauté institutionnelle concernée par l'enseignement supérieur.

8.3.3. Le personnel universitaire et administratif doit être encouragé à acquérir la compétence dans les langues sud-africaines concernées pour augmenter la qualité de leur communication avec les étudiants et les collègues ainsi qu'avec le reste de la communauté institutionnelle concernée. La nécessité de l'excellence universitaire exclut les exigences dans le domaine des connaissances linguistiques comme critère pour le choix du personnel universitaire (sauf dans les matières linguistiques elles-mêmes), mais les pratiques devraient accorder la préférence au personnel multilingue convenablement qualifié à tous les niveaux et dans tous les aspects de la vie institutionnelle. Des méthodologies appropriées pour l'enseignement dans des contextes multilingues devraient être encouragées.

8.3.4. Les enquêtes linguistiques à la fois des étudiants et du personnel devraient être effectuées régulièrement pour vérifier les changements dans le profil linguistique des établissements d'enseignement supérieur concernés afin que la politique et les pratiques linguistiques puissent être adaptées, si nécessaire. Cette tâche peut être facilitée si les établissements d'enseignement supérieur prévoient une composante linguistique adéquatement conçue dans leurs bases de données.

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