United Kingdom
Territoire britannique de l'Antarctique

(British Antarctic Territory)

Territoire d'outre-mer

 

Capitale: aucune, mais l'île King George sert de chef-lieu
Population: env. 190 habitants
Langue officielle: anglais
Groupe majoritaire: anglais (100 %) 
Groupes minoritaires: aucun 
Système politique: territoire britannique d'outre-mer (PTOM)
Articles constitutionnels (langue): aucune disposition linguistique dans la British Antarctic Territory Order of 1989 (Ordonnance sur le Territoire britannique de l'Antarctique de 1989)
Lois linguistiques: sans objet

1 Données géographiques

Le Territoire britannique de l'Antarctique (ou British Antarctic Territory en anglais) fait partie de l'Antarctique. Le nom Antarctique vient du grec antarktikos, qui signifie «opposé à l’Arctique».  La superficie totale de l'Antarctique couvre près de 14 millions de kilomètres carrés. Quatre-vingt-quinze pour cent de l'Antarctique sont recouverts de glace et le continent détient environ 90 % des réserves d'eau douce du monde. Pourtant, aucun être humain n'a déjà résidé de façon permanente en Antarctique. C'est le continent le plus froid et la température la plus basse jamais enregistrée sur terre atteignait - 88,3 °C, le 24 août 1960, à la station Vostok.

Le Territoire britannique de l'Antarctique constitue une dépendance du Royaume-Uni, ce qu'on appelle dans l'Union européenne un PTOM («Pays et territoire d'outre-mer»). Sa superficie est de 1,7 million de kilomètres carrés, ce qui comprend les îles Malouines (Falkland) les îles Shetland du Sud, les îles Orcades du Sud et l'extrémité de la péninsule Antarctique. Ce territoire constitue une dépendance britannique, qui a été fondée en 1962.

Les îles Shetland du Sud forment un archipel du sud de l'océan Atlantique, à 600 km au sud-est du cap Horn et à 160 km au large de l'extrémité de l' Antarctique; ses principales îles sont Deception, Elephant, Penguin, Greenwich, Livingstone et King George, dont la superficie des terres est d'environ 4660 km². Les îles furent découvertes en 1819 par le marin britannique William Smith et furent ensuite revendiquées par le Royaume-Uni.

Quant aux îles Orcades du Sud, elles forment également un archipel (inhabité) du sud de l'océan Atlantique, au sud-est de la Terre de Feu; les îles Laurie, Signy, Powel et l'île du Couronnement (Coronation) sont les plus importantes de l'archipel, qui compte une superficie totale d'environ 620 km². Les Orcades du Sud furent découvertes en 1821 par l'explorateur britannique George Powell et l'explorateur américain Nathaniel Palmer.

Les deux archipel des Shetland et des Orcades (Orcadas en espagnol) sont revendiquées par l'Argentine et le Chili. Dans cette zone se situe le point le plus froid du globe, avec une température moyenne annuelle de - 50 °C. Il n'y a pas de capitale proprement dite, sauf à Port Stanley (Malouines), mais les stations de l'île King George servent de chef-lieu.

2 Un peu d'histoire

L'Antarctique ne fut découvert qu'au début des années 1740 en raison de la distance qui le sépare des autres continents. Toutefois, ce ne fut que dans les années 1840 que l'on comprit que l'Antarctique était un continent. Trois expéditions de nationalité différente — une expédition française dirigée par Jules Dumont d'Urville, une expédition britannique dirigée par James Ross et une expédition américaine dirigée par Charles Wilkes — longèrent la côte sur une distance assez importante pour réaliser que cette terre recouverte de glace qu'ils voyaient était réellement une masse de terre continentale. Aujourd'hui, on sait que ce vaste continent n'a pas toujours été couvert de glace.

Il y a 70 millions d'années, l'Antarctique était couvert d'une grande forêt comme on en retrouve aux États-Unis. Après s'être disloqué de l'ancien vaste continent du Gondwana, l'Antarctique a commencé à se former en glace il y a 35 millions d'années, puis il y a cinq millions d'années, l'Antarctique était à peu près ce qu'il est aujourd'hui.

3  Le contexte juridique

C’est en 1962 que le Royaume-Uni a créé ce nouveau territoire d'outre-mer doté d’une autonomie administrative et financière. Déjà, en 1980, les découvertes et explorations avaient abouti à des revendications territoriales de la part des Britanniques sur la péninsule Antarctique, sur la banquise Ross en 1923 (transférées à la Nouvelle-Zélande) et sur l'Antarctique-Est en 1933 (transférées à l'Australie). En en 1916, des membres de l'expédition transatlantique de sir Ernest Shackleton s'étaient réfugiés pendant plusieurs semaines sur l'île Elephant, alors qu'un groupe d'entre eux avaient ramé sur environ 1400 km en direction de l'Amérique du Sud pour chercher de l'aide. En 1943, l'Argentine et le Chili enregistrèrent des prétentions rivales sur la Péninsule, déjà réclamée par les Britanniques. En 1944, donc durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement britannique a établi ses premières stations dans l'Antarctique. Le Royaume-Uni a obtenu par la suite un domaine maritime exclusif autour des Terres australes d'une superficie de 1 700 000 km².

Ce territoire britannique, du moins en ce qui a trait à l’Antarctique, est soumise à un régime juridique international depuis le Traité sur l'Antarctique de 1959. Le traité, rédigé en anglais, en français, en russe et en espagnol, a été conclu le 1er décembre 1959 et est entré en vigueur le 23 juin 1961, après la ratification par les douze premiers États signataires: l’Afrique du Sud, l’Argentine, l’Australie, la Belgique, le Chili, les États-Unis, la France (ratifié le 16 septembre 1960), le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, la Grande-Bretagne et l’URSS. Ce traité a alors gelé les revendications territoriales pour une période de trente ans et organisé une gestion en commun du continent antarctique. Mentionnons que ce sont le Chili et l'Argentine qui revendiquent les possessions du Royaume-Uni. Signalons qu'aucune des revendications territoriales n'est reconnue, excepté par les États suivants: l'Argentine, l'Australie, le Chili, la France, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni. Certains d'entre eux ont même des prétentions superposées.

Depuis la signature du traité par les 12 pays «consultatifs originaux» en 1961, de très nombreux pays l'ont également signé et se sont déclarés participants à la protection de l'Antarctique. On compte 44 pays, dont 27 pays consultatifs, c'est-à-dire des pays ayant des activités scientifiques en Antarctique (les 12 pays fondateurs, plus le Brésil, la Bulgarie, la Chine, l’Équateur, la Finlande, l’Allemagne, l’Inde, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la Corée du Sud, le Pérou, la Suède, l’Espagne et l’Uruguay).

Le 4 octobre 1991, le Traité sur l'Antarctique a été reconduit pour une durée supplémentaire de cinquante ans et complété par un protocole — le Protocole de Madrid — relatif à la protection de l'environnement. L'antarctique a été ainsi solennellement déclaré Réserve naturelle consacrée à la paix et à la science. Le Traité sur l'Antarctique n'impose à aucun des États possédant un territoire antarctique — Argentine, Chili, Grande-Bretagne, France, Nouvelle-Zélande, Norvège et Australie — de renoncer à son secteur délimité, mais interdit toute nouvelle prétention territoriale. Rappelons que le partage entre ces sept États ne fut jamais reconnu ni par les États-Unis ni par l'URSS (aujourd'hui la Russie). Même si l'URSS et les États-Unis n'avaient pas de secteurs propres, ils se réservaient néanmoins le droit d'en revendiquer. Russes et Américains y ont toujours possédé de nombreuses stations de recherche.

Cela dit, le traité international de 1959 considère le continent Antarctique comme un «pays indivisible et neutre» où aucune nationalité n’a besoin de visa. Les revendications du Royaume-Uni, de la France, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de l’Argentine et du Chili ne sont pas reconnues par la communauté internationale; il s’agirait d'une sorte d'«autoproclamation». De ce fait, le Royaume-Uni ne peut juridiquement prétendre que les îles Shetland du Sud et les Orcades du Sud lui appartiennent, car il n’a pas légalement de pouvoir pour autoriser les autres pays à installer leurs bases scientifiques. Selon le traité de 1959, toutes les îles qui se trouvent au dessus de 60° de latitude n’appartiennent à personne. Par contre, les îles Géorgie du Sud et Sandwich du Sud peuvent être revendiquées, car elles se trouvent au-dessous de 60° de latitude, que le Royaume-Uni contrôle d'ailleurs actuellement.

4  La population de l'Antarctique britannique

Sur le continent de l'Antarctique, le Territoire de l'Antarctique britannique est dépourvu de population autochtone. La seule population est principalement constituée de scientifiques et de techniciens, ainsi que du personnel des stations de surveillance britanniques de l'Antarctique et d'autres bases scientifiques installées dans la région. Une grande partie de l'île fut utilisée comme un poste temporaire des expéditions de pêche aux phoques et des baleiniers jusqu'en 1890. Les premières bases permanentes furent installées à des fins scientifiques en 1943-1944. Actuellement, la Britanic Antartic Survey (BAS) gère plusieurs  bases permanentes dans les stations de Rothera, Halley V et Signy. Moins de 200 scientifiques y résident de façon permanente. Pour les philatélistes, l'Antarctique britannique est connue pour les nombreux timbres représentant des animaux de ces régions polaires.

La langue officielle de ce territoire britannique est l'anglais. Cependant, on ne peut parler de politique linguistique au sujet du territoire pour la simple raison que ce n'est pas nécessaire, si ce n'est d'appliquer les pratiques en vigueur dans tout le Royaume-Uni.

Cependant, avec le réchauffement de la planète, l'Antarctique dégèle plus rapidement que tout autre continent. «L'hiver antarctique ressemble maintenant à l'hiver montréalais», de dire l'explorateur canadien Jean Lemire. Les hivers où la glace couvre de très vastes surfaces de l'océan sont de moins en moins fréquents. Par voie de conséquence, les écosystèmes de l'Antarctique commencent aussi à changer. Une expédition océanographique allemande vient de découvrir de la flore et de la faune marines dans une zone de l'océan Antarctique recouverte par les glaces, il y a moins de 15 ans. Non seulement l'océan Antarctique devient la cible des pêcheries industrielles, mais les îles australes attirent aussi le tourisme. Bref, l'isolement initial qui avait permis une co-évolution originale des organismes vivants est rompu, alors que les bouleversements écologiques apparaissent considérables.

Dernière mise à jour: 19 déc. 2015
 
 

 

Bibliographie 

GIRAUD, Philippe et Hélène LEPRISÉ. La France outre-mer, Lyon, Les Créations du Pélican SA, 1996, 157 p. 

HUNT, Rex. My Falkland Days, Londres, Politico's Publishing Limited, 2002, 431p.

Les territoires britanniques d'outre-mer

Terres australes et antarctiques françaises (TAAF)

 

L'Amérique du Sud et les Antilles

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