[Flag of Georgia]
République de Géorgie

Géorgie

Les territoires autonomes

La Géorgie comprend les territoires autonomes suivants:

1) la République autonome d'Abkhazie, au nord-ouest (capitale: Soukhoumi);
2) la République autonome d'Adjarie, au sud-ouest (capitale: Batoumi);
3) la Région autonome d'Ossétie du Sud, au nord (capitale: Tskhinvali).

De ces trois territoires, seule l'Adjarie peut être considérée comme étant entièrement intégrée politiquement dans les structures de l'État géorgien.

En Abkhazie et en Ossétie du Sud, la situation est différente, car les deux républiques autonomes refusent de faire partie de la Géorgie: l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud veulent s'intégrer au sein de la fédération de Russie.  

L'Abkhazie

(Ap'khazet'is Avtonomiuri Respublika)

En 1989, la population de l'Abkhazie (8600 km²) se composait d'environ 240 000 Géorgiens (68 %), 93 000 Abkhazes (26,7 %) et 7000 Russes (2 %). Au sein de cette république autonome, située au pied du Caucase, les Abkhazes ne formeraient aujourd'hui que 17 % de la population, la majorité étant représentée par les Géorgiens (47 %); suivraient les Arméniens (18 %) et les Russes (13 %). Lors du recensement de 2011, la répartition de la population se présentait ainsi:

Année Abkhazes Géorgiens Arméniens Russes Grecs Total
Recensement 2011 50,7 %
(122 069)
19,2 %
(46 367)
17,4 %
(41 864)
9,1 %
(22 077)
0,6 %
(1380)
(100 %)
240 705
Malgré tout, il est encore difficile de déterminer avec précision la composition de cette population, car les conflits ont entraîné et continuent d'entraîné d'immenses brassages ethniques. Les Abkhazes sont majoritaires dans une faible proportion de 50,7 %. Il sont suivis des Géorgiens (19,2 %), des Arméniens (17,4 %), des Russes (9,1 %) et des Grecs (0,6 %). Les langues autochtones, l'abkhaze et l'abaze, appartiennent au groupe du nord-ouest de la famille caucasienne. On considère le peuple abkhaze comme l'un des plus anciens de cette région située au bord de la mer Noire, et son histoire, de l’Empire romain à celui des Russes, avec les dominations successives des Ottomans et des Russes, ressemble à celle de leurs voisins européens. Tous les habitants de l'Abkhazie pratiquent en principe le christianisme orthodoxe.

Le conflit

À la fin du XIXe siècle, de nombreux Abkhazes musulmans ont été déportés en Turquie et y ont péri. La république d'Abkhazie acquit un statut d'autonomie en 1931 au sein de la Géorgie. Pendant la période soviétique, le sentiment national «abkhaze» semblait peu existant. Ainsi, ni la langue ni l’histoire abkhazes n’étaient enseignées dans les écoles géorgiennes. Ce sentiment a fortement été attisé, sinon créé, après l’indépendance de la Géorgie en 1991. Dès ce moment, les indépendantistes abkhazes soutinrent que les politiques nationalistes géorgiennes, notamment en matière de langue, violaient leurs droits de minorités ethniques et religieuses; les Abkhazes sont majoritairement musulmans, alors que les Géorgiens sont chrétiens orthodoxes. Devant les refus répétés du gouvernement russe d'accepter d'intégrer l'Abkhazie à son territoire, les représentants abkhazes proclamèrent l'indépendance en juillet 1992, ce qui entraîna un conflit avec la Géorgie. Le conflit armé entre les sécessionnistes abkhazes et les autorités géorgiennes a éclaté en août 1992 et les combats ont théoriquement pris fin, le 14 mai 1994, par la signature d'un accord de cessez-le-feu à Moscou. Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2014_08_18/La-guerre-entre-lAbkhazie-et-la-Georgie-longue-histoire-du-conflit-6579/
 

Les Abkahzes sont sortis vainqueurs du conflit grâce au soutien de la «Confédération des montagnards» composée notamment de Tchétchènes. Par ailleurs, des contingents de l'armée russe et l'ancien Parlement de Russie ont soutenu pendant quelques mois la rébellion abkhaze Depuis, les forces d'interposition de la Communauté des États indépendants (CEI), composées principalement d'unités de l'armée russe, ont été déployées dans la zone de séparation, c'est-à-dire le long du fleuve Ingouri. 

Non seulement de vastes territoires ont été dévastés — l'Abkahzie n'est plus qu'un champ de ruines et tout est à reconstruire —, mais des milliers de personnes ont été tuées, tant parmi les militaires que parmi les civils, alors que 250 000 personnes ont été chassées de la région. Ces actes ont été condamnés en tant que «nettoyage ethnique» dans les documents des Sommets de l'OSCE de Budapest et de Lisbonne. Jusqu'à mai 1998, des 250 000 personnes déplacées, environ 50 000 sont rentrées de façon spontanée dans les territoires proches de la zone de séparation où le contrôle des Abkhazes était assez faible (région de Gali). Cependant, de nouvelles hostilités ont éclaté à la fin de mai 1998, causant de nombreuses pertes en vies humaines. Le président géorgien, Édouard  Chevardnadzé, s'est refusé à recourir à une intervention militaire de l'armée géorgienne lors de la crise de mai 1998.

L'indépendance autoproclamée

En 1992, l'Abkhazie a fait sécession de la Géorgie. Au cours de cette période, la population géorgienne, composée alors de quelque 250 000 personnes, fut expulsée du territoire; cette opération a été qualifiée par les Géorgiens de «purification ethnique». Ces actes ont été condamnés par le Conseil de sécurité des Nations unies en tant que violation de la souveraineté géorgienne et de son intégrité territoriale. L'indépendance n'a été reconnue ensuite que par six États: la Russie, le Nicaragua, le Venezuela, Nauru, les Tuvalu et le Vanuatu. Toutefois, le Vanuatu et les Tuvalu se sont ensuite rétractés. De son côté, la Géorgie a dénoncé «une annexion» de la part de la Russie. Après la guerre qui s'est déroulée en 1992 et en 1993, les Abkhazes représentaient 29 % de la population, ainsi que les Géorgiens. Les Arméniens formaient 20 % de la population, alors que les Russes atteignaient 16 %, les Grecs10 % avec d'autres peuples caucasiens.

Puis les Abkhazes ont entrepris des efforts pour donner à leur «État autoproclamé» une certaine légitimité. Une constitution a été adoptée en décembre 1994 et M. Ardzinba a été nommé président. La Constitution autoproclamée de l'Abkhazie (26 novembre 1994) déclare ce qui suit en matière de langue:

Article 6

1) La langue officielle de la république d'Abkhazie est la langue abkhaze.
2) La langue russe, à égalité avec la langue abkhaze, est reconnue comme une «langue d'État», ainsi que dans d'autres institutions. 
3) L'État garantit le droit d'employer librement la langue maternelle pour tous les groupes ethniques résidant en Abkhazie.

De son côté, la Constitution de la république de Géorgie précise dan son article 8 ce qui suit à propos de la République autonome d'Abkhazie:

Article 8

La langue officielle de la Géorgie est le géorgien; en Abkhazie, l’abkhaze est aussi la langue officielle.

Pour le moment, la situation des communautés non abkhazes en Abkhazie, principalement des Géorgiens et des Russes âgés et isolés, apparaît comme une source de préoccupation majeure. Beaucoup d'entre eux sont victimes de mesures discriminatoires, voire d'actes de violence physique. Les observateurs continuent de recueillir et de transmettre aux autorités abkhazes les allégations de harcèlement et de mauvais traitements commis à l'encontre de ces groupes.

La situation économique

La situation économique et sociale en Abkhazie est restée très difficile. Les deux tiers de la population d'avant le conflit ont quitté l'Abkhazie, principalement pour la Russie. Une bonne partie de la population restante dépend de l'assistance humanitaire internationale. Le système de santé est à l'image de la décrépitude matérielle du pays et les hôpitaux ressemblent plus à de froids mouroirs qu'à des centres hospitaliers. Les écoles manquent à ce point de livres que la norme y serait d'un manuel... par école. Le niveau d'enseignement est si bas que les parents qui en ont les moyens préfèrent envoyer leurs enfants en Russie ou en Géorgie. L'État abkhaze est resté totalitaire, sans posséder les moyens matériels d'imposer ses vues aux diverses populations. Les responsables politiques locaux sont figés dans la corruption et la contrebande, en lutte incessante entre clans de toutes sortes, alors que la violence est à ce point valorisée qu'un enfant naît avec un poignard dans les mains.

Quant aux relations entre l'Abkhazie et les autorités géorgiennes, elles demeurent tendues. Les négociations se poursuivent à Genève sous les auspices des Nations unies, sans qu'il n'y ait de résultat tangible à ce jour. Les dirigeants abkhazes croient que l'incorporation de l'Abkhazie dans la Géorgie signifierait «l'assimilation du peuple abkhaze et, à terme, sa disparition». Ils considèrent que l'Abkhazie est «un État indépendant», n'ayant plus aucun lien juridique avec la Géorgie. De leur côté, les autorités géorgiennes ont déclaré qu'elles étaient prêtes à accorder à l'Abkhazie le plus grand degré d'autonomie, y compris le droit de veto sur la législation nationale concernant l'Abkhazie. 

Alors que la Russie a tout fait pour soulever les Abkhazes contre la Géorgie, c'est elle qui, ensuite, a fait office de «pacificateur neutre» pour régler le conflit. Ainsi, les intentions de Mikhaïl Souslov (1902-1982), le gardien intransigeant de l'idéologie communiste sous Brejnev, se concrétisent: «Nous devons dresser la Géorgie occidentale contre la Géorgie orientale et jouer le rôle de conciliateurs.» Depuis 2008, le Kremlin alloua aux Abkhazes d’importantes sommes et distribua passeports et nationalité. Ainsi, 80 % de la population serait devenue russe, des nouveaux citoyens qui votent pour le président Poutine et rêvent d’un homme fort pour les défendre. La région fonctionne avec des roubles et elle ne vit plus économiquement que par le tourisme... russe. L’Abkhazie semble lasse de sa dépendance financière complète envers la Russie dont l'ombre est partout; la région ne respire qu’à travers son puissant voisin tout en éprouvant à son égard à la fois méfiance et gratitude. 

En 2014, une crise politique interne voyait le jour entre les partisans du président Alexandre Ankvab (autoproclamé en 1994 et victime de six tentatives d'assassinat entre 2005 et 2012) et des groupes d'opposition dirigés par Raul Khadjimba, ce dernier accusant le président Ankvad d'avoir pratiqué une politique trop libérale à l'égard des Géorgiens de souche, ce qui pourrait mettre en péril l'identité ethnique abkhaze de l'Abkhazie. Le président Ankvad dut donner sa démission le 31 mai 2014. De son côté, la Géorgie a accusé la Russie de déplacer sa frontière de 11 kilomètres à l'intérieur du territoire abkhaze afin d'accroître son territoire, une initiative dénoncée comme «illégale», puisqu'elle violerait la souveraineté géorgienne. C’est, semble-t-til, la spécificité de l’Abkhazie : rien ne change durant des années, mais en quelques jours tout peut basculer.


L'Ossétie du Sud

Samkhret' Oset'is
Avtonomiuri Olk'i

Hego Osetia: eskualde autonomoa

Depuis longtemps, les Ossètes sont répartis en deux États: d'une part, la Géorgie à laquelle l'Ossétie du Sud (Hego Osetia) appartient juridiquement, d'autre part, la Russie dont l'Ossétie du Nord (Ipar Osetia ou maintenant Alania) est une république autonome constitutive. Les Ossètes sont parmi les derniers descendants des grands peuples nomades d'origine iranienne, comme les Squithiens, les Sarmats et les Alans. La langue ossète fait partie des langues indo-iraniennes.

L'Ossétie du Sud  comprend 3900 km², soit 5,5 % du territoire de la Géorgie. Avant les conflits, la population était de 99 000 habitants, dont 66 % d'Ossètes et 28 % de Géorgiens. On comptait au total quelque 40 nationalités, dont des Russes, des Arméniens, des grecs, etc. En 1989, dans la mouvance de la Glasnost et de la Perestroïka, le sentiment nationaliste des Géorgiens a effrayé les Ossètes du Sud qui ont alors exigé leur unification avec l'Ossétie du Nord (en Russie).  En Ossétie du Nord (Ipar Osetia), la petite république autonome de 8000 km2, appelée maintenant Alania, compte une population de 634 000 habitants. La capitale est Vladikavkaz (Ordzhonikidze). Avant les conflits de 1992, les Ossètes constituaient 50,5 % de la population, les Russes 33,9 %, les Ingouches 8,1 % et de nombreux autres nationalités. La brève guerre dans la région Prigorodny en Ossétie du Nord a été fatale pour les Ingouches puisque 50 000 d'entre eux ont dû fuir en Ingouchie. 
En décembre de l'année suivante, le Parlement géorgien a supprimé l'autonomie de l'Ossétie du Sud et interdit les manifestations. Le litige reposait en partie sur la question linguistique. Le géorgien a été déclaré «langue officielle»; les Ossètes ont aussitôt déclaré que l'ossète était leur langue officielle. Suite à une aggravation des relations entre les Ossètes et le régime nationaliste du président géorgien Gamsakhourdia, l'Ossétie du Sud a déclaré son indépendance en 1990 sous le nom de «République démocratique d'Ossétie du Sud». En 1992, les nationalistes ossètes ont proclamé l'indépendance de l'Ossétie du Sud en se basant sur les résultats d'un référendum qui n'a jamais été reconnu au plan international. Ce nouvel État s'est rapproché de la République d'Ossétie du Nord, avec laquelle elle a une frontière et une culture communes. Évidemment, il s'en est suivi un conflit armé qui s'est arrêté à la fin de 1992 par la signature d'un accord de cessez-le-feu. Quelque 53 000 personnes, dont environ 39 000 Ossètes et 11 000 Géorgiens, ont été déplacées par ce conflit; 10 000 réfugiés ont gagné la région russe voisine d'Ossétie du Nord.

La composition de la population est difficile à établir, mais certaines estimations de 2007 indiqueraient 47 000 (67,1 %), 17 500 Géorgiens (25 %), 2100 Russes (3 %), 900 Arméniens (1,3 %0, 650 Juifs (0,9 %), etc. En août 2008, plus de 70 % des citoyens de l'Ossétie du Sud avaient obtenu la citoyenneté russe et 54,5 % de ces 70 % avaient la double citoyenneté (géorgienne et russe). On estime aussi que plus de 60 000 Ossètes ont fui la Géorgie pour la Russie. La région dépend totalement de l'aide économique russe.

Année Ossètes Géorgiens Russes Arméniens Juifs Autres Total
Estimation de 2007 47 000 17 500 2100 900 650 1850 70 000
Pourcentage 67,1 % 25 % 3 % 1,3 % 0,9 % 2,6 % 100 %

En 1993, l'Ossétie du Sud a adopté une constitution qui respecte l'intégrité territoriale de la Géorgie. Mais la petite république d'Ossétie du Sud a tenu un deuxième référendum sur son indépendance, le 12 novembre 2006 : plus de 90 % des votants s'y sont prononcés pour l'indépendance. Or, le gouvernement géorgien, les États-Unis et l'Union européenne ont considéré ce référendum comme «illégal». Quant à la Russie, elle reconnaissait ce référendum sans toutefois reconnaître l'indépendance de la République. En 2008, un deuxième conflit armé commençait avec une offensive géorgienne, ce qui entraîna une réaction de la Russie et la destruction d'une partie de la capitale, Tskhinvali. Le 16 août de la même année, un cessez-le-feu fut signé, du moins temporairement, pour mettre fin au conflit, sans régler pour autant les questions ossètes et abkhazes. Une dizaine de jours plus tard, la Russie reconnaissait officiellement l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.

Suite au conflit armé, on compterait 158 600 personnes déplacées, soit 30 000 personnes qui ont fui l'Ossétie du Sud (Géorgie) pour l'Ossétie du Nord (Russie), plus de 12 000 autres se sont déplacées à l'intérieur même de la région autonome ossète, alors qu'environ 68 000 personnes se sont déplacées en Géorgie même, dont 56 000 habitants de Gori, la plus grande ville géorgienne proche de l'Ossétie du Sud, qui ont quitté la ville. Avant la guerre, l'Ossétie du Sud comptait un fort mélange de villages ossètes et de villages géorgiens, dont les habitants travaillaient souvent ensemble, et où les mariages inter-ethniques étaient fréquents.

La Géorgie a introduit devant la Cour internationale de justice une instance contre la Russie pour «violations de la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale», en prenant prétexte des expulsions et prétendues exactions commises à l'encontre des Géorgiens vivant en Ossétie du Sud. Quant à la Russie, elle a lancé une enquête judiciaire pour prouver que l'armée géorgienne a pratiqué un génocide à l'égard du peuple ossète.

Le gouvernement de la Géorgie a reconnu que les politiques nationalistes de M. Gamsakhourdia avaient largement contribué à l'éclatement du conflit entre l'Ossétie du Sud et la Géorgie. À présent, les autorités géorgiennes semblent dans un effort visant à un règlement politique.

 


[Adjaria]

L'Adjarie

(Acharis Avtonomiuri Respublika)

Le territoire autonome d'Adjarie (2900 km², soit 4,2% de la Géorgie) est le seul des trois territoires n'ayant pas été en conflit armé avec les autorités centrales. Il jouit d'une importante autonomie garantie par sa propre constitution. Même si des tensions dans les relations avec Tbilissi existent, l'Adjarie fait pleinement partie des structures de l'État géorgien.

Le recensement de 2002 révélait que le territoire comptait 376 000 habitants, dont 93,3 % de Géorgiens, 2,3 % d'Arméniens, 2,4 % de Russes, 0,1 % d'Azéris, 0,5 % de Grecs, etc. 

Population totale Géorgiens Arméniens Russes Azéris Grecs Abkhazes Ossètes
376 016 351 132  8 848 9 073     542 2 168 1 558      208
100 % 93,3 % 2,3 % 2,4 % 0,1 % 0,5 % 0,4 % -

Depuis 2002, beaucoup de Turcs, quelques Ossètes et quelques Ukrainiens, sont venus s'ajouter à la population. La langue officielle est le géorgien, mais la plupart des Géorgiens étaient de confession musulmane jusqu'à récemment; aujourd'hui, ils seraient chrétiens orthodoxes. La loi sur l'autonomie de la région (en anglais: Organic Law of the Autonomous Republic of Ajara 2004) ne porte aucune disposition sur la langue.

Contrairement aux  deux autres régions sécessionnistes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, l'Adjarie a repris sa place au sein de l'État géorgien. D'une part, on ne trouve pas en Adjarie un composante ethnique non géorgienne d'importance significative; d'autre part, l'identité religieuse musulmane, fondement de l’autonomie de la région, ne semble pas très marquée après soixante-dix ans d'athéisme imposé sous le régime soviétique. De plus, l'Adjarie n'a pas de frontières communes avec la Russie.

Aujourd'hui, l'Adjarie dispose d'un statut de «République autonome» au sein de la Géorgie et de sa propre constitution; celle-ci est placée dans son préambule sous l'autorité de la Constitution géorgienne et respecte les principes fondamentaux de la démocratie. L'article premier précise que l'Adjarie est une unité territoriale qui fait partie intégrante de la Géorgie. 

Néanmoins, la République autonome d'Adjarie, située dans le sud de la Géorgie, subit de plus en plus l’influence de la Turquie voisine. Selon certains représentants des dirigeants turcs, l'Adjarie se trouve depuis 1878 «sous occupation géorgienne». Avant cette date, le territoire faisait partie de l’Empire ottoman, et ce, pendant trois siècles. Puis à l’issue de la guerre russo-turque de 1877-1878 les troupes russes libérèrent l’Adjarie et la rattachèrent à l’Empire russe, tout en préservant l’identité nationale, culturelle et religieuse musulmane des Adjars.

De façon générale, le pouvoir central de la Géorgie ne semble pas toujours apte à gérer les relations politiques et économiques avec les régions, notamment l'Adjarie. Celle-ci a néanmoins été épargnée grâce à une politique pacifiste des dirigeants adjares. Par comparaison avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, l'Adjarie s'en tire presque bien. Le tourisme se développe en Adjarie grâce aux capitaux turcs. En raison des investissements d'Ankara, l'Adjarie se transforme en une région contrôlée presque entièrement par la Turquie. Il s'agit aujourd'hui de trouver une langue commune pour toutes les régions géorgiennes qui ont des intérêts différents, voire parfois divergents, d'adhérer à la Géorgie.

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