L'aire des langues indo-iraniennes

1 La branche indienne

La branche indienne est composée de plus de 500 langues pratiquées par plus de 600 millions de locuteurs dans les régions du nord et du centre du sous-continent indien. Elle comprend le sanskrit, une langue disparue au premier millénaire (avant notre ère), et de nombreuses langues modernes qui en sont issues. En Inde, il faut mentionner l’hindi (182 millions), le marathi (65 millions), le bihari (40 millions), le goudjarati (44 millions), le pendjabi (25,7 millions), l’oriya (31 millions), le radjashatni (20 millions), l’assamais (14,6 millions), le bundeli (8 millions), le konkani (2 millions), le pahari (6 millions), le santali (5,8 millions), etc. À ces langues s’ajoutent le sindhi (19,6 milllions) et l'ourdou (54 millions) au Pakistan, le bengali (189 millions) au Bengladesh, le singhalais (13,2 millions) au Sri Lanka et le népali (16 millions) au Népal.

Malgré leurs noms différents, l'hindi et l'ourdou constituent deux variétés dialectales très proches l'une de l'autre, car ils ont déjà constitué la même langue. Aujourd'hui, le vocabulaire hindi tend à dériver principalement du sanskrit, tandis que l'ourdou contient de nombreux mots d'origine persane et arabe. De plus, l'hindi utilise l'alphabet devanâgarî alors que l'ourdou privilégie un alphabet arabe modifié d’influence persane. Enfin, en Inde comme au Pakistan, l'hindi est parlé principalement par les hindous, tandis que l'ourdou est utilisé essentiellement par les musulmans. Quant au terme d'hindoustani, il désigne le mélange d'ourdou et d'hindi occidental qui s’est développé dans les camps et les marchés autour de Delhi, s’est répandu dans toute l'Inde au cours des XVIIe et XVIIIe siècles et a joué un rôle de langue véhiculaire parmi les différents groupes ethniques de l'Empire mongol. En Inde, il existe deux grands groupes linguistiques: les langues indo-européennes au nord et les langues dravidiennes au sud. Les premières représentent près des trois quarts de la population; les langues dravidiennes, près du quart.

2 La branche iranienne

Les langues iraniennes regroupent essentiellement l’avestique, une langue morte, mais aussi plusieurs autres langues (moins d'une centaine) qui en sont issues: le persan moderne ou farsi (26,5 millions) en Iran, l’afghan ou pashtou (8,1 millions) en Afghanistan, le kurde (6 millions) en Turquie, en Syrie, en Iran et en Irak, le baloutchi (1,6 million) au Pakistan, le tadjik (4,3 millions) au Tadjikistan, ainsi qu’un certain nombre de petites langues en Azerbaïdjan (kurmandji, talysh, tat, etc.). Au total, on estime que les langues iraniennes sont parlées par quelque 60 millions de locuteurs.

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