Drapeau du Val d'Aoste par Mello Luchtenberg

Vallée d'Aoste

Loi régionale no 18 du 1er août 2005, portant dispositions
relatives à l’organisation scolaire et au personnel

2005

La Loi régionale no 18 du 1er août 2005 fournit un cadre normatif de la spécificité valdôtaine concernant le premier cycle du système scolaire, c'est-à-dire de l’enfance, en passant par le primaire, jusqu'au secondaire du premier degré. Cette loi souligne notamment l’importance des «particularités, des traditions et des valeurs culturelles et linguistiques de la Vallée d’Aoste, ainsi que de l’originalité du modèle scolaire valdôtain». La loi veut aussi encourager «la connaissance de la langue et de la culture franco-provençale» et assurer l’enseignement de l’allemand dans les institutions scolaires des communes de la Vallée du Lys où vivent des populations walser. Selon les autorités valdôtaines, la loi no 18/2005 constitue un élément fondamental dans le contexte juridique et culturel du fait qu'elle accentue la voie vers le plurilinguisme.

La loi régionale no 18 du 1er août 2005

Loi régionale no 18 du 1er août 2005, portant dispositions relatives à l’organisation scolaire et au personnel y afférent, ainsi que modifications de la loi régionale no 12 du 8 mars 1993 (Vérification de la maîtrise du français du personnel d’inspection, de direction, enseignant et éducatif des institutions scolaires de la Région)

CHAPITRE Ier

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article 1er

(Finalités et objet)

1) Dans le respect du Statut spécial et conformément aux principes constitutionnels et à l’ordre juridique de l’Union européenne, la présente loi fixe les outils et les parcours propres à garantir aux élèves des écoles maternelle, élémentaire et secondaire du premier degré la formation culturelle et l’apprentissage, et ce, selon des critères et des objectifs visant à la croissance culturelle et psychologique des jeunes générations, dont les connaissances, les compétences, l’autonomie et le sens de la responsabilité doivent être valorisés.

2) La Région et les institutions scolaires assurent les niveaux essentiels des prestations relatives au droit-devoir à l’éducation et œuvrent pour leur amélioration progressive, compte tenu, entre autres, des particularités, des traditions et des valeurs culturelles et linguistiques de la Vallée d’Aoste, ainsi que de l’originalité du modèle scolaire valdôtain.

3) Au sens des art. 39 et 40 de la loi constitutionnelle n° 4 du 26 février 1948 (Statut spécial pour la Vallée d’Aoste), l’école valdôtaine facilite et assure la protection active et la valorisation des particularités culturelles et linguistiques qui caractérisent la réalité régionale, en tant que composantes à part entière des plus importants mouvements culturels et de pensée du continent européen.

4) Le caractère bilingue de l’école valdôtaine représente la garantie du développement d’une éducation plurilingue, ouverte à l’Europe et visant également au respect des différences culturelles et linguistiques.

5) La Région, dans le cadre de ses compétences, encourage la connaissance de la langue et de la culture franco-provençales.

6) Au sens de l’art. 40 bis de la loi constitutionnelle n° 4/1948, introduit par l’art. 3 de la loi constitutionnelle n° 2 du 23 septembre 1993, l’enseignement de l’allemand est assuré dans les institutions scolaires des communes de la vallée du Lys indiquées dans la loi régionale n° 47 du 19 août 1998 (Sauvegarde des caractéristiques ainsi que des traditions linguistiques et culturelles des populations walser de la Vallée du Lys), telle qu’elle a été modifiée par la loi régionale n° 1 du 20 janvier 2005, conformément aux nécessités locales.

7) Les écoles paritaires doivent assurer la poursuite des objectifs de la présente loi.

CHAPITRE II

DISPOSITIONS EN MATIÈRE D’ORGANISATION SCOLAIRE

Article 2

(Activités éducatives et formatives à l’école maternelle)

1) L’horaire annuel de l’école maternelle doit être compris entre un minimum de 1026 heures, pour les écoles disposant d’un seul enseignant, et un maximum de 1700 heures.

2) Aux fins de la réalisation des objectifs éducatifs et formatifs de l’école maternelle, dans le cadre de l’horaire d’enseignement, des espaces temporels sont destinés à la programmation collégiale, qui doit être définie selon les modalités visées au premier alinéa de l’art. 7 de la présente loi.

3) Dans le respect des objectifs éducatifs et formatifs de l’école maternelle, aux fins du maintien des niveaux de prestation découlant des adaptations des orientations de l’activité éducative aux exigences socioculturelles et linguistiques de la Vallée d’Aoste et à titre de garantie des droits des usagers, les inscriptions anticipées à l’école maternelle sont régies par un accord passé entre l’assessorat compétent en matière d’éducation, le Conseil permanent des collectivités locales et les organisations syndicales du secteur de l’école.

Article 3

(Activités éducatives et pédagogiques)

1) L’horaire annuel de l’école élémentaire est fixé à 990 heures.

2) Pour les élèves dont les familles présentent une requête formelle au moment de l’inscription, l’horaire peut comprendre le temps cantine pour un maximum de 231 heures par an, en sus des heures prévues par le premier alinéa du présent article.

3) Aux fins de la définition des effectifs des enseignants de l’école élémentaire, sont pris en compte l’horaire d’enseignement pour tous les élèves, le temps cantine visé au deuxième alinéa du présent article, le nombre d’heures de coprésence des enseignants dans les classes et les besoins horaires dérivant de l’enseignement de l’anglais et de l’application du sixième alinéa de l’art. 1er de la présente loi.

Article 4

(Activités éducatives et pédagogiques à l’école secondaire du premier degré)

1) L’horaire annuel de l’école secondaire du premier degré est compris entre un minimum de 1056 heures et un maximum de 1188 heures.

2) Aux fins de la définition des effectifs des enseignants de l’école secondaire du premier degré, sont pris en compte l’horaire visé au premier alinéa du présent article et les besoins dérivant de l’application du sixième alinéa de l’art. 1er de la présente loi, sans préjudice des dispositions de l’art. 2 de la loi régionale n° 53 du 22 août 1994 (Dispositions visant à l’application des art. 39 et 40 du Statut spécial dans les écoles secondaires du premier degré de la Vallée d’Aoste).

Article 5

(Amélioration et élargissement de l’offre de formation)

1) Dans le cadre de l’amélioration des niveaux de l’offre de formation de l’école valdôtaine, le Gouvernement régional établit chaque année les effectifs, globaux et fonctionnels, sur la base des critères susmentionnés, les organisations syndicales du secteur de l’école entendues, aux fins de l’assistance pendant le temps cantine, de la coprésence des enseignants, de l’enseignement de l’anglais dans les écoles élémentaires, de la couverture des absences de courte durée à l’école maternelle et à l’école du premier cycle scolaire, de la réalisation de projets novateurs particuliers, au sens de l’art. 19 de la loi régionale n° 19 du 26 juillet 2000 (Autonomie des institutions scolaires), du fonctionnement des écoles dans les communes de montagne et de l’intégration des élèves handicapés et des élèves étrangers.

2) Au sens de l’art. 17 de la LR n° 19/2000, l’offre de formation peut être élargie en vue du déroulement d’activités complémentaires à caractère facultatif ou optionnel.

Article 6

(Dispositions relatives à la continuité éducative et à la coordination pédagogique)

1) Dans le cadre du plan de l’offre de formation (POF) visé par l’art. 8 de la loi régionale n° 19/2000, les institutions scolaires définissent et adoptent, dans l’exercice de leur autonomie et sur la base des orientations du Gouvernement régional, la documentation relative à l’évaluation des élèves et en établissent les modalités de conservation et de transmission aux degrés d’école suivants.

2) Afin de garantir la réalisation des objectifs fixés par le POF, les institutions scolaires, dans l’exercice de leur l’autonomie, peuvent désigner, parmi les enseignants, des responsables de la coordination et du système, dans le respect des limites fixées par la convention collective de travail.

[…]

Fait à Aoste, le 1er août 2005.

Le président,
Luciano CAVERI

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