Cette loi adoptée en 2013 constitue une promesse électorale des deux partis formant le gouvernement aragonais: le PP (Parti populaire) et le PAR (Partido Aragonés : Parti aragonais). Ce faisant, le gouvernement voulait consolider le statut du castillan, sans lui opposer de véritable concurrence linguistique. Il voulait seulement promouvoir de façon minimale l'aragonais et bannir toute référence au catalan.

Par le fait même, l'Académie de la langue aragonaise (Academia de la Lengua Aragonesa) et l'Académie aragonaise du catalan (Academia Aragonesa del Catalán) furent supprimées au profit de la seule Académie aragonaise de la langue (Academia Aragonesa de la Lengua). Il en est ainsi du Conseil supérieur des langues d'Aragon (Consejo Superior de las Lenguas de Aragón), dont la loi ne fait aucune allusion. Alors que la loi n° 10/2009 sur les langues reconnaissait quatre zones linguistiques, la loi de 2013 n'en compte que deux et pour l'aragonais seulement, excluant totalement le catalan:

1) une zone d'usage historique prédominant de la langue aragonaise distinctive dans les aires pyrénéennes et pré-pyrénéennes de la Communauté autonome, avec ses particularités linguistiques;

2) une zone d'usage historique prédominant de la langue aragonaise distinctive dans l'aire orientale de la Communauté autonome, avec ses particularités linguistiques.

Ce projet de loi a été adopté en mai 2013, mais il est mieux connue comme la Ley de Lenguas de Aragón ("Loi sur les langues d'Aragon").