Traité de Rapallo
1920
Le traité de Rapallo fut signé le 12 novembre 1920, entre la Yougoslavie (alors le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes) et l'Italie (alors le Royaume d'Italie). Parce qu'elle était insatisfaite des clauses des traité de paix, qui ne lui accordaient pas les territoires qu'elle revendiquait, l'Italie négocia avec la Yougoslavie monarchiste un autre traité à Rapallo (1922), une petite ville située dans l'agglomération métropolitaine de Gênes, dans la région Ligurie au nord-ouest de l'Italie.
Dans ce traité, l'Italie et le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes ont convenu des frontières des deux États et de leur souveraineté respective, dans le respect mutuel des principes de la nationalité et de l'autodétermination des peuples. Il s'agissait d'annexer au Royaume d'Italie les territoires de Gorizia, de Trieste, de Pola et de Zara. une rectification des nouvelles frontières entre les deux États.
Le second traité de Rapallo (1922) accordait à l'Italie d'importants territoires croates et slovènes, soit quelque 10 000 km².
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Sur la carte ci-contre, le
Royaume d'Italie est identifié par
«Italie»; le Royaume des Serbes, des
Croates et des Slovènes par «Yougoslavie». L'article 1 modifiait les frontières d'avant la guerre à l'est: les villes de Trieste, de Gorizia et de Gradisca, ainsi que toute l'Istrie et certains districts de la Carniole (Postojna, Ilirska Bistrica, Idria, Vipava, Ajdovšcina) étaient annexés à l'Italie. L'article 2, l'Italie recevait aussi l'enclave de Zadar (Zara en italien). L'article 3 attribuait les îles Cres, Veglia (Krk), Losinj, Pelagia et Lastovo à l'Italie, alors que les autres îles de l'archipel, qui appartenaient auparavant à l'Empire austro-hongrois, allaient dorénavant à la Yougoslavie (Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes). L'article 4, la ville de Fiume (ou Rijeka en croate) devenait pour un temps une «ville libre»; ce nouvel État avait pour territoire un corpus separatum (en latin dans le texte) délimité par la ville et le district de Fiume, et une partie de territoire en Istrie. |
Les nouvelles frontières placèrent sur le territoire italien une population de langue slovène (à Trieste, à Gorizia, à Capo d'Istria/Koper) et croate (dans toute l'Istrie, les îles dalmates et Zara), c'est-à-dire 700 000 Slaves du Sud.
Seul l'article 7.3 faisait allusion à la langue. Les Italiens résidant sur le territoire de l'ancienne monarchie austro-hongroise eurent le droit d'opter pour la nationalité italienne et de conserver le libre usage de leur langue et le libre exercice de leur religion:
Trattato di Rapallo del 1920 Articolo 7 Il Regno dei Serbi, Croati e
Sloveni dichiara di riconoscere a favore dei cittadini
italiani e degli interessi italiani in Dalmazia quanto segue: 2°) II Regno dei Serbi, Croati e Sloveni conviene che gli Italiani, pertinenti fino al 3 novembre 1918 al territorio della cessata Monarchia austro-ungarica il quale in virtù dei trattati di pace con l’Austria e con l’Ungheria e del presente trattato è riconosciuto come facente parte del Regno dei Serbi, Croati e Sloveni, avranno il diritto di optare per la cittadinanza italiana, entro un anno dall’entrata in vigore del presente trattato, e li esenta dall’obbligo di trasferire il proprio domicilio fuori del territorio del Regno predetto. Essi conserveranno il libero uso della propria lingua ed il libero esercizio della propria religione, con tutte le facoltà inerenti a queste libertà. 3°) Le lauree o altri titoli universitari già conseguiti da cittadini del Regno dei Serbi, Croati e Sloveni in università o in altri istituti di studi superiori del Regno d’Italia saranno riconosciuti dal Governo dei Serbi, Croati e Sloveni come validi nel suo territorio e conferiranno diritti professionali pari a quelli derivanti dalle lauree e dai titoli ottenuti presso le università e gli istituti di studi superiori del Regno dei Serbi, Croati e Sloveni. |
Traité de Rapallo de 1920 Article 7 Le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes déclare reconnaître ce qui suit en faveur des citoyens italiens et des intérêts italiens en Dalmatie : 1°) Les concessions économiques accordées par le gouvernement et les organismes publics des États auxquels le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes a succédé, aux sociétés ou citoyens italiens, ou appartenant à ces derniers en vertu de titres juridiques de cession jusqu’au 12 novembre 1920, sont pleinement respectées, le gouvernement du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes étant tenu de maintenir tous les engagements pris par les gouvernements précédents. 2°) Le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes accepte que les Italiens résidant jusqu'au 3 novembre 1918 sur le territoire de l'ancienne monarchie austro-hongroise, reconnu comme partie intégrante du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes en vertu des traités de paix avec l'Autriche et la Hongrie et du présent traité, aient le droit d'opter pour la nationalité italienne dans un délai d'un an à compter de l'entrée en vigueur du présent traité, et les exempte de l'obligation de transférer leur domicile hors du territoire dudit Royaume. Ils conserveront le libre usage de leur langue et le libre exercice de leur religion, avec toutes les facultés inhérentes à ces libertés. 3°) Les diplômes ou autres titres universitaires déjà obtenus par les citoyens du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes dans les universités ou autres instituts d'enseignement supérieur du Royaume d'Italie seront reconnus par le gouvernement des Serbes, des Croates et des Slovènes comme valides sur son territoire et confèreront des droits professionnels égaux à ceux découlant des diplômes et titres obtenus dans les universités et instituts d'enseignement supérieur du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes. |