Land Sint-Maarten
Sint Maarten
(État de Saint-Martin)

(Partie néerlandaise)

 

Capitale: Philipsburg
Population:  32 800 habitants (2004)
Langues officielles:  néerlandais et anglais
Groupe majoritaire: anglais des îles (ou anglais saint-martinois)
Groupes minoritaires: 
néerlandais, français, créole haïtien, créole guadeloupéen, papiamento, néerlandais, créole martiniquais, espagnol, portugais et italien
Système politique: territoire néerlandais d'outre-mer au sein du royaume des Pays-Bas
Articles constitutionnels (langue):  art. 1, 16, 27 et 28 de la Constitution saint-martinoise du 10 août 2010
Lois linguistiques: 
Loi sur l'enseignement primaire (1981) ; Loi sur les médias (1987) ; Décret sur les médias (1987) ; Convention relative aux peuples indigènes et tribaux (1989) ; Loi du 4 juin 1992, relative aux règles générales du droit administratif (1992) ; Loi du 15 octobre 1995 sur l'enseignement professionnel (1995) ; Loi du 15 septembre 2005 sur l'orthographe.

1 Situation géographique

Sint Maarten / Saint-Martin est une île (l'une des îles Sous-le-Vent) des Petites Antilles située entre les îles Anguilla et Saint-Barthélemy (voir la carte des Petites Antilles). L'île de Sint Maarten / Saint-Martin paraît particulière au point de vue géopolitique, car elle est partagée, depuis 1648, entre la France (53 km²) et les Pays-Bas (34 km²).

La partie néerlandaise est appelée Sint Maarten (en néerlandais), avec Philipsburg comme chef-lieu. Depuis 2010, sa forme longue est désignée comme l'État de Saint-Martin, mais en néerlandais c'est Land Sint Maarten et en anglais Country of Sint Maarten. C'est l'un des quatre États qui, avec les Pays-Bas, Aruba et Curaçao, forment le Royaume des Pays-Bas en tant que pays.

La partie française, appelée Saint-Martin, occupe la partie nord avec Marigot comme chef-lieu, tout en constituant une collectivité territoriale française. Il n'existe pas de frontière matérialisée entre les territoires français et néerlandais, la circulation des biens et des personnes étant entièrement libre.  La principale ville néerlandaise, Philipsburg, et la principale ville française, Marigot, sont toutes les deux des ports francs.

Au point de vue politique, depuis le 10 octobre 2010, Sint Maarten possède un gouvernement autonome (comme Aruba et Curaçao) tout en faisant partie des Territoires néerlandais d'outre-mer au sein du royaume des Pays-Bas.

Le drapeau de la Sint Maarten reprend les couleurs des Pays-Bas (rouge, blanc et bleu) avec une banderole portant l'inscription latine «Semper pro grediens» signifiant «Toujours aller de l'avant».

2 Données démolinguistiques

La population estimée de la partie néerlandaise de l'île de Saint-Martin serait de 35 800 habitants et 32 000 dans la partie française. Ces Saint-Martinois proviennent de nombreuses régions au point où l'on croit que 70 nationalités sont représentées dans l'île. Certains des immigrants n'ont pas de statut légal. On compte surtout des Haïtiens créolophones, des Dominicains hispanophones, des Jamaïcains, Dominicains et Guyanais anglophones, des néerlandophones originaires des Antilles néerlandaises, des Indiens originaires du Sud-Est asiatique, des Européens français ou néerlandais, etc. Les langues les plus parlées sont, dans l'ordre, l'anglais, le français, le créole haïtien, le créole guadeloupéen, le papiamento, le néerlandais, le créole martiniquais, l'espagnol, le portugais et l'italien; à Marigot, on compte un grand nombre de Noirs anglophones.

La langue de communication dans les deux parties de l'île est l'anglais, mais ce n'est pas l'anglais standard. Il s'agit plutôt de l'«anglais des îles», c'est-à-dire une variété d'anglais caraïbéen employé comme comme langue maternelle; ce n'est ni l'anglo-américain, ni le «Black English», mais un anglais saint-martinois (en anglais: West Indian English). À Saint-Martin même, cet anglais est parfois qualifié de «patois» ou d'«English patois», d'«anglais-pays» et de «broken English». Il s'agit d'un anglais caractérisé par de nombreux écarts par rapport à l'anglais standard, et ce, sur les plans de la phonétique, de la phonologie, de la morphologie et du vocabulaire.

Saint-Martin

Le néerlandais demeure la langue de l'école et de l'Administration au sud, mais c'est le français au nord. La langue officielle est le néerlandais au sud et le français au nord. Dans la vie quotidienne des habitants de Sint Maarten, le néerlandais n'est que très rarement employé, y compris dans la rue. Au plan de l'apparence extérieure, Sint Maarten apparaît comme un pays unilingue anglais, l'affichage commercial étant massivement unilingue anglais.

3 Données historiques

Avant l'arrivée des Européens, l'île de Saint-Martin était habitée par les Arawaks; ils appelaient leur île Sualouiga («Terre de sel» ou Oualichi («Terre de femmes». C'est Christophe Colomb qui, lors de son second voyage, la baptisa Saint-Martin, le 11 novembre 1493, parce que c'était le jour de la fête de saint Martin (évêque de Tour). Il évita d'accoster sur l'île de peur des Indiens qu'il supposa féroces. Par la suite, l'île de Saint-Martin ne fut guère exploitée par les Espagnols, mais elle commença néanmoins à figurer comme possession espagnole sur les cartes du Nouveau-Monde. Beaucoup d’Européens évitèrent l'île jusqu’à ce que le trafic maritime s'intensifia au nord des Petites Antilles, ce qui invita les explorateurs à s’intéresser à cette terre verdoyante et à ses lagons salés. Tout au long du XVIe siècle, Saint-Martin fut visitée par les Espagnols, les Hollandais, les Portugais, les Anglais et les Français à la recherche de mouillages ou de ports protégés. Ce fut la grande époque des corsaires et des flibustiers, qui réduisirent les Caraïbes autochtones en esclavage et les arrachèrent à leur île pour les faire travailler dans les îles voisines. Les mauvais traitements et les maladies les décimèrent jusqu’au dernier.

Entre 1627 et 1631, la Hollande prit l'initiative de s'installer à Saint-Martin avec comme objectif d'y exploiter les gisements naturels de sel dont elle avait besoin pour elle-même et ses établissements sur le continent nord-américain. Elle y construisit un premier fort, ce qui provoqua une vive réaction de la part de l'Espagne. Une occupation militaire espagnole s'ensuivit à partir de 1638. Finalement, en 1648, les Espagnols abandonnèrent complètement l’île Saint-Martin, jugée trop petite (86 km²) et d’un intérêt limité.

3.1 L'administration franco-hollandaise

En 1648, l’île de Saint-Martin n’était occupée que par quatre Français et cinq Hollandais. Le 23 mars de la même année, les Français et les Hollandais réglèrent le problème de leur «souveraineté nationale» par la signature du Traité du mont des Accords (ou Mons Concordia). Ils se partagèrent l’île en deux parties: les Français occupèrent la partie nord (52 km²), les Hollandais, la partie sud (34km²). Dans l’accord de 1648, il était convenu d’assurer la libre circulation des habitants sur toute l’île. Toutes les dispositions de 1648 sont demeurées en vigueur jusqu’à aujourd’hui.

Lorsqu’en 1656 des colons hollandais furent chassés du Brésil par les Portugais, ils se réfugièrent avec leurs esclaves en Martinique, mais surtout en Guadeloupe et à Saint-Martin. Parce que les Hollandais étaient réputés être les détendeurs de la technique de fabrication du sucre, le gouverneur français, Charles Houël, avait considéré que l’arrivée de ces nouveaux immigrants allait favoriser l’essor économique. Dans les siècles qui suivirent, l’île de Saint-Martin se peupla de colons et de corsaires anglais, et de quelques esclaves noirs, tout en demeurant sous la double administration franco-hollandaise.

Cependant, les Français et les Hollandais durent se défendre pour contrer les incessantes attaques anglaises. L'île de Saint-Martin / Sint Maarten fut successivement occupée, abandonnée, évacuée, pillée, attaquée, prise et restituée au traité de Versailles, occupée encore, puis libérée sous la Révolution par Victor Hugues.

Lors du traité d'Utrecht de 1713, la France perdit l’île de Saint-Christophe (aujourd'hui, l'État de Saint-Kitt-et-Nevis) au profit de l’Angleterre. Or, la partie française de Saint-Martin (ainsi que l’île de Saint-Barthélemy) était reliée administrativement à Saint-Christophe (dont elle dépendait). La perte de Saint-Christophe, qui coupait tout lien naturel avec la France, fit que la partie française de Saint-Martin dut ne compter que sur elle-même pendant un certain temps (1713-1763).

Ce n’est qu’en 1763 que la partie française fut rattachée administrativement à la Guadeloupe (distante de 250 km). Entre 1775 et 1784, la population blanche passa de 300 habitants à 500, mais la masse servile, essentiellement noire, déversée par le commerce ou amenée des îles voisines (surtout des Anguillais anglophones) s'éleva brutalement de 1000 à 2500.

En 1816, la signature du traité de Vienne mit fin aux luttes coloniales et assura définitivement la prédominance franco-hollandaise. En réalité, entre le milieu du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle, l’île de Saint-Martin / Sint Maarten subit l’influence de la France, des Antilles néerlandaises, des Antilles anglaises, des îles Vierges américaines, de Porto Rico (espagnol), des États-Unis et de la Suède. On peut imaginer le degré de multilinguisme et de multiculturalisme chez la population insulaire.

Autour de 1843, l'amiral Alphonse-Louis-Théodore de Moges (1789-1850), alors qu'il était commandant en chef de la station des Antilles et du golfe du Mexique et gouverneur de la Martinique, écrivit au ministre de la Marine française: «Malgré la double occupation (française et hollandaise), c'est la langue anglaise qui est la seule familière à l'ensemble de la population. Cette circonstance s'explique par le peu d'intérêt que la Hollande accorde à cette possession et par l'abandon où nous-mêmes l'avons laissée pendant de longues années.» Remarquons que la situation linguistique n'a guère changé depuis cette époque, bien que l'île soit envahie annuellement par un demi-million de touristes, dont surtout des Américains, puis des Français, des Canadiens, des Néerlandais, etc. 

Alors que la France avait aboli l’esclavage lors du décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848, les Pays-Bas conservèrent encore cette pratique jusqu'en 1863. Les «esclaves hollandais» n’avaient qu’à franchir la frontière séparant les deux zones pour devenir libres. Mais l’abolition de l’esclavage fit décliner les échanges commerciaux, car la production sucrière de l'île cessa en 1875 et celle du coton en 1923. Le déclin économique força de nombreux Saint-Martinois néerlandais et français à l'exil; beaucoup émigrèrent vers les îles d’Aruba et de Curaçao, attirés par les raffineries de pétrole que la Dutch-British Shell Oil Company avait installées dans les années 1919-1920. Les historiens signalent une baisse de 18 % de la population de l’île de Saint-Martin / Sint Maarten entre 1920 et 1929. En 1939, les Pays-Bas et la France abolirent les droits de douane et des contributions indirectes entre les deux zones (néerlandaise et française), ce qui permit de développer sans entraves les relations commerciales et économiques entre les deux parties de l'île.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Américains devinrent le fournisseur unique de toute l’île, car l’Administration française de l’île avait reconnu officiellement le gouvernement français de Vichy et, de ce fait, avait subi le blocus des forces alliées. Dès 1943, Washington fit de Juliana (partie hollandaise) une base aérienne importante et un élément-clé de son dispositif de lutte contre les sous-marins allemands. La guerre contribua ainsi à américaniser et angliciser grandement la population de Saint-Martin / Sint Maarten. Par la suite, l'anglais devint la grande langue véhiculaire sur l'ensemble de l'île et concurrença le français au nord, le néerlandais au sud.

En 1946, la France décida d'inclure Saint-Martin et Saint-Barthélemy sous la dépendance de la Guadeloupe. La nouvelle administration départementale se montra aussi peu présente que celle de l'ancienne colonie. L'île forma un arrondissement («commune de Saint-Martin») de la Guadeloupe jusqu'en 2004, alors que les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy devinrent une «collectivité française d'outre-mer». Pendant ce temps, Sint Maarten avait acquis une autonomie politique au sein des Antilles néerlandaises. Toute l'île est devenue un endroit touristique parmi les plus recherchés des Antilles. La plupart des grandes infrastructures économiques (p. ex., l'aéroport international et le port principal) se trouvent en territoire hollandais. Le gouverneur de Sint Maarten est nommé par la Couronne néerlandaise et réside à Curaçao située dans le groupe des îles proches du Venezuela.

Cet ensemble a bénéficié depuis 1954, d'une large autonomie par rapport aux Pays-Bas. La première Constitution des Antilles néerlandaises avait été adoptée par le Parlement néerlandais en 1865; elle fut plusieurs fois modifiée depuis cette époque. La modification la plus importante fut celle de 1954, qui aboutit à l'établissement de la Charte du royaume des Pays-Bas, l'organisme législatif principal qui réglemente l'autonomie interne pour les îles des Antilles néerlandaises, à l’exception d’Aruba. Seul le Surinam, devenu un État indépendant en 1975, a coupé tous les ponts avec les Pays-Bas, mais a conservé le néerlandais comme langue officielle. Le 10 octobre 2010, Sint Maarten est devenu l'État de Saint-Martin, officiellement Land Sint Maarten (en néerlandais) et Country of Sint Maarten (en anglais), avec deux langues officielles, le néerlandais et l'anglais.

5 La politique linguistique néerlandaise

La Constitution de 2010 de Sint Maarten énonce que les langues officielles sont le néerlandais et l'anglais (art. 1.2):

CONSTITUTION DE L'ÉTAT DE SINT MAARTEN

Article 1er

1)
Le territoire de Saint-Martin comprend la partie de l'île de Saint-Martin, qui fait partie du royaume des Pays-Bas, avec les zones marines qui s'y rapportent.

2) Les langues officielles sont le néerlandais et l'anglais.

3) Le drapeau, les armoiries et l'hymne national de Sint Maarten sont déterminés par un règlement national.

Article 16

Tous à Sint Maarten doivent être traités dans de façon équivalente. La discrimination fondée sur la religion, la croyance, l'opinion politique, la race, la couleur de la peau, le sexe, la langue, l'origine nationale ou sociale, l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, ou tout autre motif que ce soit, est interdite.

Article 27

3)
Quiconque est privé de sa liberté a le droit:

a. de demander une sentence de la cour afin que celle-ci prenne position dans un bref délai sur la légalité de la privation de sa liberté et ordonne sa libération si la privation de la liberté est illégale;

b. d'être informé immédiatement, dans une langue qu'il comprend, de la nature et des motifs de la privation de sa liberté, de son droit de s'abstenir de répondre aux questions et de son droit d'être assisté par un avocat.

Article 28

4)
Quiconque est poursuivi pour une infraction pénale a les droits spécifiques suivants:

a. d'être informé immédiatement, en détail et dans une langue qu'il comprend, de la nature et des motifs des accusations portées contre lui, de son droit de s'abstenir de répondre aux questions et de son droit d'être assisté par un avocat;

b. d'être assisté gratuitement par un interprète, s'il ne comprend pas ou ne parle pas la langue employée à l'audience;

[...]

Les élites locales n’utilisent que le néerlandais dans la rédaction et la promulgation des règlements et des lois; la seule langue écrite est le néerlandais. En principe, les tribunaux ne reconnaissent que le néerlandais, mais dans les communications orales l'anglais et le papiamento sont également utilisés. Les articles 27 et 28 de la Constitution saint-martinoise précisent que quiconque est poursuivi pour une infraction pénale a le droit d'être informé immédiatement, en détail et dans une langue qu'il comprend, de la nature et des motifs des accusations portées contre lui, et d'être assisté gratuitement par un interprète, s'il ne comprend pas ou ne parle pas la langue employée à l'audience. Cependant, dans les tribunaux de haute instance, dont la Cour commune de justice d’Aruba et des Antilles néerlandaises ainsi que la Cour suprême des Pays-Bas, seul le néerlandais est admis.

Dans les services administratifs, le système fonctionne à peu près de la même façon. Bien que le néerlandais soit la langue officielle de l’Administration de Sint Maarten, l'anglais est concurremment employé avec la langue officielle. Évidement, dans l’Administration du royaume des Pays-Bas, le néerlandais reste la seule langue d’usage. Dans l'affichage commercial, l'anglais est omniprésent, le néerlandais étant rarissime, pour ne pas dire inexistant, alors que dans la partie française c'est l'anglais qui demeure pratiquement inexistant. 

Dans les écoles de Sint Maarten, l'anglais et le néerlandais étaient jusqu'à récemment utilisés comme langues d’enseignement dans les deux premières années du primaire. Ensuite, seul le néerlandais était enseigné jusqu’à la fin du secondaire. Toutefois, les administrations scolaires ont constaté un taux d’échec très élevé chez les élèves. En effet, 76 % des élèves échouaient à un moment donné de leur cursus scolaire. On croit que l’utilisation du néerlandais comme unique langue d’enseignement empêchait la majorité des élèves, qui ont l'anglais ou le créole comme langue maternelle, de réussir leurs études sans difficulté majeure. De plus, les méthodes d’enseignement de la langue sont réputées comme étant trop conditionnées par la réalité et le contexte néerlandais plutôt que par la culture de l'île. Pour remédier à la situation, un nouveau programme a été élaboré par les administrations scolaires des Antilles néerlandaises. Dans le cadre de ce nouveau programme, la langue maternelle de la majorité de la population sous contrôle néerlandais devra être la langue véhiculaire, c’est-à-dire l’anglais à Sint Maarten (et le papiamento dans les îles «Sous-le-Vent» : Aruba, Bonaire et Curaçao). Afin de garantir aux élèves la possibilité de poursuivre des études supérieures, on ajoute, dès le primaire, l’enseignement de trois langues secondes: le néerlandais, l’anglais et le français (ou l’espagnol) qui sont toutes obligatoires.

On sait que les îles néerlandaises attirent beaucoup de touristes venant de toutes les parties du monde, surtout à Aruba, Curaçao et Sint Maarten. On peut donc s’attendre à ce que les activités économiques se déroulent à la fois en néerlandais, en anglais, en papiamento (à l’oral), en espagnol, mais aussi en français dans les «Îles-du-Vent» (Saba, Sint Eustatius et Sint Maarten).

Dans les médias, c’est le pragmatisme qui prime. En effet, à concurremment aux journaux officiels publiés en néerlandais, on trouve des journaux non seulement en espagnol, en anglais et en français (Sint Maarten), mais aussi en papiamento (ce dernier cas étant rare dans le monde). Les stations de radio-télévision diffusent en néerlandais mais aussi en papiamento, en anglais, en espagnol et en français (Sint Maarten). La Radio Pays-Bas Internationale (Radio Nederland Wereld Omroep), une station publique indépendante des Pays-Bas, diffuse dans le monde entier, notamment aux Antilles néerlandaises, des programmes de radio et de télévision à l'intention des néerlandophones et étrangers intéressés par les Pays-Bas et la culture néerlandaise. Elle émet quotidiennement des programmes non seulement en en néerlandais, mais aussi en papiamento, en anglais, en espagnol (et en indonésien).

La politique linguistique du gouvernement néerlandais se veut pragmatique. Bien que la langue officielle soit le néerlandais, il a paru nécessaire de rendre compte de la langue véhiculaire de l'île: l'anglais (comprendre l'«anglais des îles»). Autrement dit, l'État forme des individus bilingues qui sauront s'exprimer autant en néerlandais qu'en anglais. Le problème, c'est que l'anglais risque de prendre le pas sur le néerlandais, mais pour le moment cette perspective ne semble pas préoccuper les dirigeants locaux. Au plan de l'affichage, n'importe quel visiteur pourrait se croire dans un pays unilingue anglais, ce qui d'ailleurs contraste avec l'affichage français dans la partie française. Au nord, c'est un pays français; au sud, un pays anglais.

Dernière mise à jour: 19 déc. 2015

Bibliographie

BURAC, Maurice. Les Petites Antilles — Étude géographique des disparités régionales de développement, Presses Universitaires de Bordeaux, Bordeaux, 1989, tomes I (585 p.) et tome III (363 p.).

LECLERC, Jacques. Langue et société, Laval, Mondia Éditeur, coll. "Synthèse", 1992, 708 p.

LECLERC, Jacques. Recueil des législations linguistiques dans le monde, tome III: «La France, le Luxembourg et la Suisse», Québec, Les Presses de l'Université Laval, Ciral, 1994, 204 p.

MOREAU, Jean-Pierre. Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu, Éditions Karthala, Paris, 1992, 320 p.

 

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