[Flag of the Cook Islands]

Territoire de libre association avec la Nouvelle-Zélande

Îles Cook

(Nouvelle-Zélande)

Capitale: Avarua (sur l’île de Rarotonga)
Population: 21 000 habitants (2012)
Langues officielles: anglais et maori de
Rarotonga (de jure)
Groupe majoritaire: maori de
Rarotonga ou maori de
s îles Cook (88,6 %)
Groupes minoritaires: pukapuka (4,3 %), anglais (3,8 %), penrhyn (3,2 %)
Système politique: territoire autonome d'outre-mer associé à la Nouvelle-Zélande
Articles constitutionnels (langue): aucune disposition linguistique dans la Constitution de 1965
Lois linguistiques: Loi sur le Conseil des Ariki (1966); Loi modifiant la Loi sur les crimes (1977);
Loi sur la procédure criminelle (1980-1981); Loi sur le Te Reo Maori (2003).

1 Situation géographique

Les îles Cook (ou Cook Islands), qui forment un territoire autonome associé à la Nouvelle-Zélande, sont situées en Polynésie dans le Pacifique-Sud, entre les Samoa occidentales et les Samoa américaines (à l’ouest), le royaume des Tonga (au sud-ouest), la république de Kiribati (au nord) et la Polynésie française (à l’est). On peut visualiser la carte d’ensemble de la région en cliquant ICI, s.v.p.. En fait, le territoire des îles Cook fait partie d’un ensemble plus vaste couvrant une grande partie du Pacifique et formant ce qu’on appelé le «triangle polynésien» dont les sommets sont Hawaï au nord, l’île de Pâques au sud-est et la Nouvelle-Zélande au sud-ouest.

Cet immense archipel de 15 îles étalé sur 2,2 millions de km² soit presque de la taille de l’Europe sans la Russie, compte une population moins nombreuse que celle d’une petite ville provinciale de la Nouvelle-Zélande (18 000 habitants). En guise de comparaison, rappelons que la superficie de l’Australie est de 7,6 millions km²; l’Indonésie, 1,9 million km²; la France, 534 000 km²; le Canada, 9,9 millions km²; la Nouvelle-Zélande, 267 844 km² (sans les territoires); la Grande-Bretagne, 244 046 km².

L’archipel est constitué de deux groupes d’îles: d’une part, les îles méridionales (en angl.: Southern Cook Islands) qui comprennent Rarotonga (la plus grande), Aitutaki, Atiu, Mangaïa, Mauke, Mitiaro, Manuae et Takutea; d’autre part, les îles septentrionales (en angl.: Northern Cook Islands) qui comprennent Pukapuka, Tongareva (également appelée Penrhyn), Manihiki, Palmerston, Rakahanga, Suwarrow et Nassau. La surface totale de ces îles n’est que de 236 km². Le port d'Avarua sur l'île de Rarotonga est le centre administratif des îles Cook.

2 Données démolinguistiques

Les habitants des îles Cook sont des Polynésiens, culturellement et linguistiquement apparentés aux Maoris de Nouvelle-Zélande, mais aussi aux Maohi de la Polynésie française, aux Rapanui de l'île de Pâques et aux Maoli Kanaka d'Hawaï. La composition ethnique révèle que les Polynésiens forment la grande majorité de la population avec 81,3 %. On distingue deux groupes de «sang mêlé»: les Polynésiens/Européens (7,7 %), et les Polynésiens/autres ethnies océaniennes (7,7 %). Les Européens, pour leur part, ne forment que 2,4 % de l’ensemble.

Les langues autochtones des îles Cook sont des langues de la famille austronésienne rattachées au groupe polynésien. La grande majorité des habitants parlent le maori des îles Cook (88 %) appelé aussi le rarotongien ou maori de Rarontonga. La variété du rarotonga est considérée comme le maori standard des îles Cook et se parle dans les îles Rarotonga, Mangaia, Aitutaki, Mahihiki, Rakahanga, Mitiaro et Ma'uke. Cependant, cette appellation de «rarotongien» suscite une certaine controverse, car les locuteurs des autres îles accusent les habitants de l'île de Rarotonga de «rarotongo-centrisme». Cette langue constitue une variante dialectale du maori de la Nouvelle-Zélande, mais elle est elle-même fragmentée en quelques variétés locales: le mitiaro, le mauke, l’atiu, le mangaia, le rarotonga et l’aitutaki. Ces différentes variétés dialectales sont facilement intelligibles entre les usagers. Par ailleurs, le «maori des îles Cook» est aussi utilisé comme langue maternelle à l’extérieur de l’archipel: en effet, on compterait au moins 45 000 locuteurs de cette langue (îles Cook, Samoa, Polynésie française, Tonga, Niue, Australie, etc.), dont 25 000 juste en Nouvelle-Zélande.

Ethnie

Population

Langue maternelle

Affiliation linguistique

Maoris de Rarotonga 12 000 rarotongan (maori des îles Cook) langue polynésienne
Rakahanga-Manihiki   2 300 rakahanga-manihiki langue polynésienne
Pukapuka   1 200 pukapuka langue polynésienne
Euronésiens (Métis)   1 000 anglais langue germanique
Anglo-Néo-Zélandais     800 anglais langue germanique
Penrhyn     400 penrhyn langue polynésienne
Niuéens     200 niuéen langue polynésienne
Autres   3 000

-

-
Total 21 000

-

-

Le rakahanga-manihiki est une variante dialectale du maori des îles Cook: il appartient au groupe des langues polynésiennes est parlé par environ 2300 locuteurs dans les îles Rakahanga et Manihiki. Il existe aussi quelque 2500 autres locuteurs du rakahanga-manihiki dans d'autres pays, principalement en Nouvelle-Zélande et en Australie. Le rakahanga-manihiki est considéré comme une langue distincte du maori des îles Cook en raison de son intelligibilité limitée.

Les autres langues autochtones comptent peu de locuteurs: il s'agit du penrhyn et du pukapuka. Le penrhyn (appelé aussi le tongareva) est une langue apparentée au maori des îles Cook; il est parlé par environ 400 individus dans l’île de Penrhyn et il se distingue suffisamment des autres variétés locales du maori pour être considéré comme une langue à part; c’est une langue en voie d’extinction. Quant au pukapuka parlé dans les île de Pukapuka et de Nassau par environ 1200 locuteurs (une autre langue en voie d’extinction), il possède plus d'affinités avec le samoan et d’autres langues polynésiennes qu'avec le maori des îles Cook. D’ailleurs, le pukapuka reste incompréhensible pour les locuteurs du maori.

Le maori des îles Cook est, depuis 2003 et l'adoption de la Loi sur le Te Reo Maori (en anglais: Te Reo Maori Act), la langue officielle des îles Cook avec l'anglais. Mais l’anglais n'est la langue maternelle que d'environ 700 locuteurs, tous des Néo-Zélandais, des Européens et des Australiens. Les populations autochtones l’utilisent surtout comme langue seconde.

3 Données historiques

Les îles Cook servirent d’escale aux Polynésiens maoris au cours de leur migration à la Nouvelle-Zélande vers le XIVe siècle. Des navigateurs espagnols (Alvaro de Mendana et Pedros Quiros) et portugais atteignirent les îles à la fin des années 1500 et au début des années 1600. Les Britanniques explorèrent la région en 1664 et nommèrent l’île de Pukapuka Danger Island. Le célèbre navigateur James Cook visita plusieurs fois les îles entre 1773 et 1779, et il les nomma Hervey Islands. Cook fut le premier Européen à aborder l’île de Rarotonga en 1773, alors qu’il poursuivait sa route vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce sont des navigateurs russes qui, au XIXe siècle ont nommé «îles Cook» l’archipel en souvenir du célèbre navigateur britannique. On peut lire la biographie du capitaine Cook en consultant le document «James Cook».

3.1 Les missionnaires protestants

En 1823, le missionnaire anglais John Williams, représentant de la London Missionary Society, importa le christianisme (protestantisme). Puis tous les missionnaires ou pasteurs imposèrent leurs moeurs et leur langue (l’anglais) aux insulaires de Rarotonga ainsi qu’à leurs «cousins», les Maohi de la Polynésie française. Malheureusement, les Européens amenèrent avec eux des maladies, lesquelles décimèrent la population maorie de Rarotonga, qui passa de quelque 7000 habitants à environ 2000 en quelques années. En 1843, au moment où les Français occupaient Tahiti et les îles de ce qui deviendra la «Polynésie française», les habitants des îles Cook demandèrent la protection du gouvernement britannique pour les défendre en cas d’attaque française.

3.2 La période britannique

Le gouvernement britannique n’accéda à la requête des habitants des îles Cook qu’en 1888 en instaurant un protectorat. Mais les Britanniques se montrèrent peu disposés à les défendre contre les Français et préférèrent inciter les insulaires à émigrer en Nouvelle-Zélande. En 1898, un Néo-Zélandais, le major W. E. Gudgeon devint le «résident» britannique" avec l'objectif de préparer la voie à la Nouvelle-Zélande pour qu’elle annexât les îles Cook, mais beaucoup de Néo-Zélandais préférèrent que les îles Cook fussent plutôt annexées par la Grande-Bretagne. L’un des résultats de l’annexion britannique entraîna la liberté de religion et l’arrivée de nombreux missionnaires provenant de confessions différentes. La première église catholique fut érigée en 1896. Au terme de leur protectorat, les Britanniques s’étaient simplement contentés d’imposer l’anglais dans l’Administration de l’archipel et avaient laissé le domaine de l’éducation aux missionnaires qui enseignaient à la fois en maori et en anglais.

3.3 La période néo-zélandaise

Après plusieurs magouilles politiques, les îles Cook furent officiellement annexées le 7 octobre 1900 par la Nouvelle-Zélande. L’année suivante, l’île Niue subit le même sort, bien que traditionnellement les îles Cook et l’île Niue avaient toujours été associées aux Samoa et à Tonga. En 1903, les îles Cook furent placées sous une administration distincte, mais demeurèrent en fait une colonie sous le contrôle de la Nouvelle-Zélande.

En 1946, les habitants des îles Cook purent élire leur propre Conseil législatif et participer davantage à l’administration de leur archipel. Après la Seconde Guerre mondiale, la Nouvelle-Zélande fit venir sur son territoire des milliers d’ouvriers en provenance non seulement des îles Cook, mais aussi des îles Samoa, de l'île Niue et de l'île Tokelau. Le Nouvelle-Zélande acquit ainsi le plus grand nombre de Polynésiens ayant quitté leur île d’origine.

Au cours des années soixante, le mouvement de décolonisation qui balayait le monde atteignit aussi la Nouvelle-Zélande, ce qui incita le gouvernement à accorder aux îles Cook une autonomie substantielle. Aux élections du 20 avril 1965, les habitants de l'archipel élurent leur premier gouvernement et celui-ci acquit une grande autonomie politique.

3.4 Un territoire autonome

Les îles Cook devinrent autonomes, mais conservèrent une association politique avec la Nouvelle-Zélande. Ce statut particulier a fait en sorte que, depuis cette époque, les îles Cook reçoivent une aide financière annuelle, alors que les insulaires sont automatiquement reconnus comme des citoyens de la Nouvelle-Zélande. L’article 41 de la Constitution de 1965 définit ainsi le statut de la souveraineté-association des îles Cook:

This new status is not sovereign independence in the juridical sense, for the Cook Islanders wish to remain New Zealand citizens and in the meantime they wish New Zealand to discharge the responsibilities in the field of external affairs and defence in consultation with them; but it means that the Cook Islanders have a continuing right to self-determination. Henceforth the legal links between the Cook Islands and New Zealand rests on consent; this is what we understand by "free association". Ce nouveau statut n'est pas l'indépendance souveraine au sens juridique, car les insulaires des îles Cook désirent rester des citoyens de la Nouvelle-Zélande et entre-temps ils veulent que la Nouvelle-Zélande se libère en consultation avec eux des responsabilités dans le domaine des affaires extérieures et la défense; mais cela signifie que les insulaires des îles Cook ont un droit ininterrompu à l'autodétermination. Dorénavant, les liens juridiques entre les îles Cook et la Nouvelle-Zélande reposent sur le consentement; c'est ce que nous comprenons par «l'association libre».

Autrement dit, ce «nouveau» statut ne correspond pas à une indépendance politique au sens juridique du terme pour les habitants des îles Cook, qui désirent ainsi rester des citoyens de la Nouvelle-Zélande. De plus, les questions relatives à la défense militaire et aux affaires étrangères restent sous la responsabilité du gouvernement néo-zélandais. Ce statut signifie néanmoins que les insulaires conservent leur droit à l’autodétermination, mais que désormais les liens juridiques qui les lient à la Nouvelle-Zélande reposent sur un accord de «libre association».

En 2003, les îles Cook ont adopté la Loi sur le Te Reo Maori (Te Reo Maori Act) faisant ainsi du maori une langue officielle au même titre que l'anglais. En même temps, la loi créait la Te Kopapa Reo Maori, c'est-à-dire la Commission de la langue maorie. Il s'agit d'un organisme chargé de la mise à jour et de la norme nationale du maori des îles Cook sur des questions concernant les phonèmes, la grammaire, le vocabulaire (y compris l'invention de nouveaux mots si nécessaire), l'orthographe et l'alphabet. Ses membres sont, selon la loi, au nombre de cinq et ils sont désignés par le ministre du Développement culturel des îles Cook.

4 La politique linguistique

La Constitution de 1965 ne traite pas directement de la question linguistique, même pour des motifs de non-discrimination. Les dispositions constitutionnelles précisent que toute discrimination fondée sur la race, le sexe, la religion ou le statut social est interdite. Il n’y avait pas de législation linguistique aux îles Cook jusqu'en 2003. L’anglais était la langue officielle de facto, mais non parce qu’il était proclamé par une loi. Soulignons qu’en Nouvelle-Zélande la Constitution ne fait aucune référence à la langue. L'anglais n'est proclamé langue officielle dans aucun texte juridique néo-zélandais, sauf dans de vieilles lois anglaises qui ne sont plus en vigueur. Paradoxalement, en Nouvelle-Zélande, seule la langue maorie fait l'objet d'une reconnaissance juridique par la Loi sur la langue maorie (Maori Language Act) de 1987. Autrement dit, l'anglais est la langue officielle de facto (selon le fait), le maori est une langue officielle de jure (selon le droit). Dans les faits, la Nouvelle-Zélande est un État bilingue.

4.1 Les langues officielles

Dans le Territoire des îles Cook, il existe depuis 2003 deux langues officielles. En effet, l'article 4 de la Loi sur le Te Reo Maori (en anglais: Te Reo Maori Act) déclare que le maori est une langue officielle des îles Cook, mais l'article 5 précise que rien ne doit affecter le statut de l'anglais comme langue officielle des îles.

Article 4

Le maori comme langue officielle

Le maori est une langue officielle des Îles Cook.

Article 5

Effet de la déclaration

Rien dans l'article 4:

(a) ne doit affecter le statut de l'anglais comme langue officielle des îles Cook; ou

(b) ne doit affecter un droit qu'une personne a, autrement qu'en vertu du présent article, de recevoir ou de communiquer en maori; ou

(c) ne doit affecter le droit pour une communauté linguistique ou dialectale dans les îles Cook d'employer la langue ou le dialecte de cette communauté.

4.2 Le Parlement

Étant donné que le Territoire des îles Cook possède deux langues officielles, le Parlement (Conseil des Ariki) utilise à la fois l'anglais et le maori parlé à Rarotonga. La Loi sur le Conseil des Ariki (1966) prescrit l'emploi des deux langues officielles, le maori et l'anglais, au Conseil des Ariki. Dans les faits, le maori des îles est massivement employé lors des débats, bien que les lois continuent d'être rédigées en anglais avant d'être traduites en maori.

Article 18

Langues

1) Tous débats et discussions du Conseil sont effectués en maori parlé à Rarotonga et également en anglais.

2) Chaque recommandation d'un rapport ou d'une résolution du Conseil doit être en maori parlé à Rarotonga et également en anglais:

À la condition que le Conseil puisse par résolution décider qu'un compte rendu, une recommandation ou une résolution soit en anglais seulement.

3) Les compte rendus des délibérations du Conseil ou de ses comités doivent être en anglais et ceux qui sont spécifiés dans le Règlement du Conseil doivent être également en maori parlé à Rarotonga.

4) Lorsqu'il y a conflit entre la version maorie et la version anglaise d'un compte rendu, d'une recommandation ou d'une résolution, la version anglaise prévaudra.

4.3 Les tribunaux

Les langues des cours de justice sont l’anglais et le maori des îles, car cette dernière langue demeure l’idiome d’usage pour les insulaires; le juge ne rend ses sentences qu’en anglais. La Loi sur la procédure criminelle (1980-1981) prescrit l'emploi des deux langues sous certaines conditions

Article 31

Traduction des documents en maori


Lorsqu'un document est remis à une personne originaire des îles Cook, les dispositions réglementaires de l'article 325 du Code de procédure civile de la Haute Cour de 1972, relatives aux traductions des documents remis à des Maoris dans une procédure civile doivent s'appliquer.

Article 99

Procédure préliminaire

1)
Lorsqu'un procès d'une personne doit être entendu par un juge avec ou sans jury, conformément aux dispositions soit de l'article 14, de l'article 16 ou de l'article 17 de la Loi sur l'organisation judiciaire de 1980-1981, la procédure suivante doit s'appliquer :

(d) lorsqu'un témoin est originaire des îles Cook, la déclaration écrite présentée en vertu du présent article doit être à la fois en anglais et en maori:

à la condition qu'un accusé originaire des îles Cook puisse exiger que toutes les déclarations soient rédigées
dans toute les deux langues susmentionnées
;

4.4 L'administration

Il en est ainsi dans l’administration gouvernementale. La documentation écrite est généralement unilingue anglaise mais parfois bilingue; les services auprès des citoyens sont, sauf exception (pour les étrangers), en maori des îles. L'article 8 de la Loi sur le Te Reo Maori accorde à la Commission sur la langue maori, la Kopapa Reo, les fonctions principales suivantes:

Article 8

Fonctions de la Kopapa Reo

La Kopapa Reo dispose des fonctions suivantes :

(a) créer, et mettre à jour au besoin une norme nationale pour le maori sur des questions comme les phonèmes, la grammaire, le vocabulaire (y compris l'invention de nouveaux mots si nécessaire), l'orthographe et l'alphabet;

(b) publier un avis dans la Gazette des îles Cook et autres médias jugés appropriés lorsque la Kopapa Reo approuve formellement la norme ou une mise à jour de la norme (un avis fixant les exemples de norme et où une mise à jour peut être acquise);

(c) agir comme l'autorité nationale pour la normalisation;

(d) sous réserve de l'article 13, accorder les
certificats de compétence et exercer les fonctions conférées selon la présente loi relativement à ces certificats;

(e) conseiller le Ministère sur ce que la Kopapa Reo considère comme les façons les plus efficaces pour mettre en œuvre les objectifs de principe et la fonction principale du Ministère, tel qu'il est prévu à l'article 6;

(f) observer et rapporter au secrétaire toute question relative au maori à laquelle:

(i) celui-ci peut éventuellement se référer à la Kopapa Reo pour son conseil; ou
(ii) la Kopapa Reo considère nécessaire ou désirable;

(g) exercer toute autre fonctions attribuées à la Kopapa Reo selon des règlements adoptés en vertu de la présente loi. 

4.5 L'éducation

L'éducation est conçue sur le modèle du système néo-zélandais. Le ministère de l'Éducation des Îles Cook gère 22 écoles publiques; il existe aussi huit établissements d'enseignement privés. Au primaire, tous les enfants reçoivent leur instruction en maori des îles, puis suivent des cours de langue seconde en anglais. L'enseignement primaire aux Îles Cook couvre les cinq premières années et met l'accent sur l'agriculture, les mathématiques et les sciences.

Au secondaire (îles Cook) et dans les universités de Nouvelle-Zélande, seul l’anglais est enseigné. Bien que le gouvernement local ait imposé un enseignement bilingue (maori-anglais), la pratique du maori chez les jeunes semble perdre du terrain au profit de l'anglais. Les études du programme secondaire comprennent des cours techniques spécifiques, des études commerciales, des études environnementales, des sciences sociales, de la santé ainsi que de la culture et du patrimoine maoris. Les études gouvernementales révèlent que les jeunes écoliers maîtrisent mal le maori des îles.

L'enseignement à distance comprend l'enseignement professionnel et culturel, avec une attention particulière pour la culture maorie. Le ministère de l'Éducation entend également utiliser les deux stations de radio, les journaux, le système téléphonique avec accès à Internet ainsi que les deux bibliothèques et musées. On a également constaté récemment une augmentation du recours aux cours par correspondance en provenance de la Nouvelle-Zélande.

L'Université du Pacifique-Sud exploite un campus à l'île de Rarotonga; certains cours de l'enseignement supérieur sont disponibles auprès de l'Institut de formation tertiaire des Îles Cook.

4.6 Les médias

Du côté des médias, il n’existe pas de quotidien unilingue en maori des îles: le seul quotidien, le Cook Islands News, est bilingue. Il existe aussi deux hebdomadaires, le Cook Islands Press et l’Akatauira (organe du Cook Islands Party). Les articles sont rédigés soit en anglais, soit en maori des îles, soit dans les deux langues à la fois (en traduction). La station de radio nationale, la Cook Islands Radio, diffuse en anglais et en maori des îles; le secteur privé, KC Radio, diffuse davantage en maori qu’en anglais. Il est possible aussi de capter les radios de la Nouvelle-Zélande en anglais et en maori standard, mais aussi celles de l’Australie (en anglais). La télévision nationale des îles Cook, la Cook Islands Television, diffuse en anglais (surtout) et en maori des îles; en outre, les insulaires ont recours à la télévision nationale néo-zélandaise ou australienne. Le ministre de l'Éducation a affirmé qu'il souhaitait que 50 % du temps d'antenne sur les radios locales soit diffusé en maori, que tous les employés de l'État qui doivent avoir affaire au public soient bilingues et, enfin, que ceux qui demandent un permis de résident soient capables de parler le maori.

Dans la vie économique, le maori des îles Cook est largement utilisé dans les communications orales informelles, mais l’anglais reprend du galon dans les transactions importantes ou les documents écrits. L’affichage est soit en maori, soit en anglais, soit bilingue.

Jusqu'ici, le gouvernement des îles Cook ne pratique pas une politique concertée dans la mesure où 88 % (ou plus) de la population parle le maori des îles. Mais l’archipel est une ancienne colonie britannique mise sous tutelle néo-zélandaise; il a subi l’influence de l’anglais, notamment en matière administrative, judiciaire, scolaire et commerciale. L’anglais a donc conservé toutes ses prérogatives dans ces domaines.

La nouvelle politique officielle de bilinguisme adoptée par le gouvernement se veut pragmatique: l’anglais est demeuré la première langue écrite de l’État, mais la grande majorité des citoyens utilise une autre langue, le maori des îles. L’État reconnaît donc cette sorte de diglossie où la langue orale d’usage est le maori des îles, la langue écrite officielle, l’anglais. Dans la vie concrète, cette situation ne semble pas encore déranger outre mesure les 18 000 citoyens du pays, mais la situation pourrait changer prochainement, surtout que le gouvernement local s'est rendu compte que le maori des îles était de moins en moins utilisé par les jeunes générations. Depuis quelques années, des efforts de redressement ont été entrepris.

Dernière mise à jour: 07 janv. 2024
 

Bibliographie

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[http://www.ciral.ulaval.ca/geo/CLNM4_Intro_Biggs.html].

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[http://www.ck/govt.htm].

JARVY WEB. «The People» dans The Hearth of Polynesia - the Cook Islands, 6 février 2000,
[http://www.ck/index.html].

JARVY WEB. «The Cook Islands: What is in our past?» dans The Hearth of Polynesia - the Cook Islands, 6 février 2000,
[http://www.ck/index.html].

 

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