Drapeau des Bermudes

Bermudes

Territoire britannique d'outre-mer

Capitale:  Hamilton
Population:  62 700 (2023)
Langue officielle: anglais (de facto)
Groupe majoritaire:  anglais bermudien (69,2 %)
Groupes minoritaires: anglais standard (24,8 %), portugais (4,6 %)
Système politique: territoire britannique d'outre-mer
Articles constitutionnels (langue):  art. 5 et 6 de la Constitution
de 1968 (modifiée en 1989 et 2001)

Lois locales à portée linguistique :
Loi sur les jurés (1971); Règlement de la Cour suprême (1985); Loi sur l'éducation (1996); Loi sur les restaurants interdits (1997); Loi sur les banques et les sociétés de dépôt (1999); Loi sur la protection des consommateurs (1999); Règlement sur l'hypothèque des aéronefs (procédure) (1999); Loi sur les entreprises des prestataires de services aux entreprises (2012); Loi sur les jeux de casino (2014); Loi sur la lutte contre le tabagisme (2015); Loi sur les entreprises d'actifs numériques (2018); Loi sur les activités des prestataires d'administration de fonds (2019).

1   Situation géographique

Les Bermudes (en anglais: Bermuda) constituent un archipel de 53,3 km², situé dans l'océan Atlantique, à 1437 km à l'est de Charleston en Caroline du Sud et à 5360 km à l'ouest des côtes du Maroc. C'est un caillou perdu au milieu de l'Atlantique Nord (voir la carte agrandie).

L'archipel se compose de quelque 360 îles (et îlots), dont une vingtaine seulement sont habitées. Les sept îles principales, appelées «Grande Terre», sont Ireland Island North, Ireland Island South, Boaz Island, Somerset Island, Main Island ou "Great Bermuda" (ou en français «Grande Bermudes), St. David's Island et St. George's Island.

Toutes ces îles habitées sont reliées entre elles par des ponts, ce qui leur donne la forme d'un hameçon (voir la carte ci-contre). La Grande Bermude ("Main Island") a une longueur de 34 km et sa largeur ne dépasse pas trois kilomètres.

Les Bermudes sont parfois appelées «la Petite Suisse de l'Atlantique» en raison du grand nombre de banques et d'institutions financières, et du niveau de la vie des habitants comptant parmi les plus élevés au monde.

Les Bermudes sont devenues célèbres en raison de la légende dite du «Triangle des Bermudes». Selon cette croyance faussement répandue, des centaines de navires et d'avions, sinon des milliers, auraient disparu dans une région de l'Atlantique circonscrite entre les Bermudes, Porto Rico et la côte sud de la Floride, formant ainsi une sorte de triangle. La paternité de cette légende reviendrait à Vincent Gaddis dans un article de la revue Argosy paru en 1964, et intitulé "The Deadly Bermuda Triangle", inspiré par de nombreux articles antérieurs publiés par divers magazines au cours des années 1950.

En réalité, il n'existe aucune force mystérieuse à l'origine de ces disparitions. Le nombre de disparitions rapporté ne semble pas particulièrement élevé si l'on tient compte de certains facteurs tels que la superficie (près de quatre millions de km2), l'importance du trafic maritime dans cette zone et les conditions météorologiques imprévisibles sous ces latitudes.  

Devonshire 7 087
Hamilton 5 584
Paget 5 899
Pembroke 11 160
Saint-Georges 5 559
Sandys 6 983
Smith's 5 984
Southampton 6 421
Warwick 9 002
Année de recensement 2016 64 628
L'archipel des Bermudes compte neuf paroisses («parishes» en anglais) et deux municipalités.

Les deux municipalités sont Hamilton (854) dans la paroisse de Pembroke et Saint-Georges (1527) dans la paroisse de St. George's. La ville de Hamilton est la capitale des Bermudes. La population est répartie d'une manière relativement égale entre les neuf paroisses des Bermudes, sauf pour Pembroke.

Au point de vue de leur statut, les Bermudes forment un territoire britannique du Royaume-Uni. La capitale est Hamilton.

Les Bermudes vivent du tourisme, environ 500 000 par année, dont une majorité d'Américains. La monnaie officielle des Bermudes est le dollar des Bermudes, mais le dollar américain est accepté partout au pair. Les livres sterling britanniques, les dollars canadiens, les euros et autres devises ne sont pas acceptés.

2   Données démolinguistiques

La population des Bermudes était estimée en 2023 à quelque 62 700 habitants. On compte 58 % de Noirs, 36 % de Blancs et 6 % d'autres races (Mulâtres, Asiatiques, etc.). Quelque 73 % de la population est d'origine bermudienne, les autres étant principalement des Britanniques, des Américains, des Canadiens, des Australiens, des Néo-Zélandais, des Indo-Pakistanais, des Portugais et des Brésiliens, des Philippins. Une bonne partie de la population blanche est issue des premiers colons d'origine britannique, écossaise, galloise et irlandaise; la population noire provient de la traite des esclaves.

2.1 L'anglais bermudien

Près de 70 % de la population parle l'anglais bermudien ("Bermudian English") comme langue maternelle, notamment les Noirs et les Mulâtres. Cet anglais bermudien, qui n'est pas un créole, est une variété régionale de l'anglais que l'on trouve uniquement aux Bermudes. Les linguistes ont du mal à situer l'anglais bermudien, car il diffère de ceux qui sont clairement britanniques, américains ou caribéens. Pour les Américains, cette variété semble légèrement britannique, tandis que pour les Britanniques elle paraît américaine.  En réalité, l'anglais bermudien comprend des traits à la fois britanniques, américains et caribéens, ce qui en fait un anglais particulier.

L'anglais bermudien demeure tout de même assez proche de l'anglais standard, sauf qu'il se caractérise par des archaïsmes phonétiques et lexicaux, ainsi que par des emprunts particuliers aux langues africaines et un peu au portugais. Au point de vue culturel, les Bermudiens ont des origines complexes, car certains descendent d’esclaves d’Afrique de l’Ouest, d'autres de peuples amérindiens d’Amérique du Nord, ou de colons britanniques blancs, de serviteurs sous contrat écossais et irlandais, sans oublier les immigrants caribéens, américains et portugais des XIXe et XXe siècles. Ces diverses influences et cette longue histoire ont donné naissance à cette variété d'anglais assez inhabituelle dont on dit souvent qu'elle sonne américaine ou antillaise à une oreille britannique, et étrangement britannique pour les auditeurs américains.

2.2 L'anglais standard et les autres langues

La langue anglaise que les premiers colons des Bermudes ont apportée avec eux a évolué vers deux formes principales : une langue vernaculaire locale aux divers accents et un anglais standard. Ce sont surtout les Blancs anglo-saxons (36 %) et les Indo-Pakistanais qui s'expriment normalement en anglais standard. Pour les Noirs et les Mulâtres, l'anglais standard est généralement employé dans un cadre professionnel et à l'écrit, alors que l'anglais bermudien est parlé dans les situations plus informelles.

Les Portugais (3,6 %) parlent en portugais et les Philippins en filipino (philippin), ainsi qu'en anglais bermudien. Il faut ajouter des résidants temporaires asiatiques travaillant dans les hôtels et la restauration. Quand on additionne les locuteurs de l'anglais, on atteint les 94%.

Groupe ethnique Population Pourcentage Langue Filiation linguistique Religion
Afro-Bermudien 39 000 62,2 % anglais bermudien langue germanique christianisme
Anglophone (en général) 15 000 23,9 % anglais standard langue germanique christianisme
Mulâtre bermudien 4 400 7,0 % anglais bermudien langue germanique christianisme
Portugais 2 900 4,6 % portugais langue romane christianisme
Britannique 600 0,9 % anglais standard langue germanique christianisme
Philippin 500 0,7 % philippin famille austronésienne christianisme
Autres 300 0,4 % - - -
Total 62 700 100 %

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Après l'anglais et ses variétés, il existe deux autres langues parlées dans l'archipel: le portugais et le français. De nombreux descendants des premiers immigrants portugais habitent toujours aux Bermudes — 25% de la population serait d'origine portugaise — et il est possible de trouver parfois des informations écrites en portugais dans les centres commerciaux, les banques et quelques administrations municipales, sans oublier des sites Web. Le français est moins courant, car la population francophone est beaucoup plus petite que celle des Portugais avec environ 120 personnes, mais de nombreux touristes du Canada français visitent également cet archipel. Depuis 1965, une Alliance français a été créée; elle promeut la culture française et offre des bourses aux étudiants des Bermudes qui parlent français et souhaitent visiter le pays pour étudier.

On trouve aux Bermudes un éventail de religions chrétiennes: 28 % d'anglicans, 15 % de catholiques, 12 % de méthodistes africains, 6 % d'adventistes du Septième Jour et 5 % de méthodistes américains.

3  Données historiques

C'est un marin espagnol du nom de Juan de Bermúdez qui a découvert en 1503 l'archipel des Bermudes, à l'époque où celui-ci était encore inhabité. Bien que Bermúdez ait donné son nom à l'archipel, il ne revendiqua pas les îles pour l'Espagne, mais par la suite les Bermudes devinrent un point de repère important pour les navires qui naviguaient sur l'Atlantique, entre l'Espagne et le Nouveau Monde. Étant donné que les Bermudes étaient entourées de récifs dangereux, beaucoup d'Espagnols perdirent la vie en tentant d'aborder l'une ou l'autre des îles de l'archipel.

Plus tard, l'explorateur français Samuel de Champlain, fondateur de Québec (1604), aborda les côtes des Bermudes en 1600; il inscrivit l'archipel sur une carte, mais ne revendiqua pas l'archipel pour la France.

3.1 La colonisation anglaise

La colonisation anglaise aurait commencé en 1609 à la suite du naufrage du Sea Venture qui faisait voile vers la Virginie. C'était le navire de l'amiral George Somers qui s'était échoué aux Bermudes. Il fit construire des bateaux de remplacement avec du cèdre et reprit la mer en laissant des hommes dans l'archipel, ce qui permettait de revendiquer les îles au nom de l'Angleterre. Les premiers véritables colons permanents arrivèrent en 1612. L'un d'eux, Richard Moore, devint le premier gouverneur de l'archipel. La ville de Saint-Georges fut fondée la même année. La population fondatrice, qui s'est installée aux Bermudes entre 1609 et les années 1630, était presque entièrement anglaise. Étant donné que l'archipel des Bermudes n’abritaient pas de population autochtone, l'anglais s'est imposé tout seul, mais avec divers accents et vocabulaires locaux qui reflétaient les endroits différents de l'Angleterre d'où étaient issus les premiers colons.

La Chambre d'Assemblée des Bermudes qui, à l'exception de la Chambre des communes de la Grande-Bretagne, reste le plus ancien corps législatif du Commonwealth britannique; elle fut fondée en 1620. Les Bermudes constituent le plus ancien et l'un des plus petits, quoique des plus peuplés, territoires britanniques d'outre-mer et le membre le plus ancien du Commonwealth britannique. À cette époque, l'archipel appartenait par une charte royale à la Bermuda Company, qui avait divisé le territoire en neuf tribus (appelées aujourd'hui «paroisses»), auxquelles elle avait donné le nom de ses principaux actionnaires (Devonshire, Hamilton, Paget, Pembroke, Sandys, Smith's, Southampton, Warwick). L'archipel des Bermudes avait été rebaptisé du nom de Somers Islands en l'honneur de l'amiral qui avait échoué dans l'archipel, mais la nouvelle dénomination n'est pas restée, les habitants continuant d'utiliser le terme Bermuda (nom de la compagnie qui possédait l'archipel).

Le commerce du tabac, du cèdre et du sel ainsi que la pêche à la baleine constituaient les piliers de l'économie des Bermudes. Le gouvernement britannique allait racheter la colonie de la Bermuda Company en 1684. La variété de l'anglais bermudien a commencé à se développer après la colonisation au début du XVIIe siècle en empruntant à ce moment-là les traits de l'anglais élisabéthain.
 

Pour combler la main-d'œuvre, la Bermuda Compagny fit venir des esclaves dès 1616, en plus des colons de la Grande-Bretagne; on importa aussi des Amérindiens des colonies de la Nouvelle-Angleterre. Sur la base d'un échantillon de testaments et d'inventaires datant de 1663 à 1707, qu'au moins 80% des chefs de famille blancs possédaient des esclaves, bien qu'ils le fassent généralement en petit nombre.

En 1663, le plus grand propriétaire terrien n'en possédait que dix-sept. Cependant, le nombre des esclaves augmenta progressivement de sorte que, de 1782 à 1834, environ 5000 Noirs furent maintenus en esclavage, soit plus que la population blanche de l’île à ce moment-là.

Cependant, il n'y eut jamais de grandes concentrations d'esclaves en un même endroit. La plupart vivaient dans la maison de leur maître et servaient de domestiques ou de main-d'œuvre à tout faire. Ils n'ont jamais formé de créole parce qu'ils ont vite parlé l'anglais insulaire de leurs maîtres, tout en adoptant en même temps des variétés locales d'anglais en étant en contact les uns avec les autres.

3.2 Les États-Unis et la France

La situation stratégique de l'archipel favorisa le développement économique lors de la guerre d'Indépendance américaine grâce à la construction de places fortes et de ports militaires. Pendant la Révolution américaine, le marquis de Lafayette avait proposé au général George Washington de s'emparer des Bermudes. L'article 5 du traité de 1778 entre les États-Unis et la France accordait le droit aux États-Unis de récupérer le Canada (autrefois sous domination française) et les Bermudes. L'article 6 du traité énonçait que la France s'engageait à renoncer à toute revendication sur l'un ou l'autre de ces territoires. Mais Washington déclina l'offre parce qu'il avait d'autres priorités. Des troupes américaines ont tenté de prendre les Bermudes en 1777, mais elles furent repoussées.

Pendant la guerre de 1812 entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, la France tenta encore d'intervenir pour que les Américains se saisissent des Bermudes, mais la tentative échoua encore une fois. Au cours de la guerre, les Britanniques se servirent des Bermudes pour garder en captivité des prisonniers français et américains. En 1838, un groupe de huit Canadiens français (des «patriotes)», qui s'étaient révoltés contre le régime britannique, furent expulsés aux Bermudes en tant que «prisonniers politiques».

De 1782 jusqu'en 1834, quelque 5000 esclaves, des Noirs et des Amérindiens du Mexique furent maintenus en esclavage. Beaucoup d'esclaves tentèrent de s'échapper, bien qu'il ne soit pas aisé de quitter l'île, la terre la plus proche étant située à 1400 km.

3.3 La nouvelle main-d'œuvre

La Grande-Bretagne abolit l'esclavage en 1834. Les autorités coloniales bermudiennes recensèrent alors quelque 5000 Noirs et autres «gens de couleur» parmi les 9000 personnes résidant dans les Bermudes.

Afin de combler la main-d'œuvre bon marché, le gouvernement fit appel à des travailleurs agricoles portugais en provenance de l'île de Madère, puis des Açores. Par la suite, la plupart des immigrants portugais se sont installés dans les paroisses centrales (Warwick, Paget et Pembroke) tout en conservant leur langue et en développant en même temps un anglais bermudien d'influence portugaise. Beaucoup de descendants de ces immigrants portugais parlent encore leur langue ancestrale. À peu près à la même époque, des immigrants portugais des îles du Cap-Vert vinrent également s'installer aux Bermudes.

Ce sont des planteurs portugais qui travaillaient dans les fermes des Bermudes à la fin des années 1870 et dans les années 1880 qui furent en grande partie responsables de l’afflux sans précédent d’Açoriens dans l'archipel et jusqu'au début des années 1900. Le mode de vie agricole des Portugais s'est maintenu jusqu'en 1920. C'est en grande partie ce mode de vie agricole relativement autarcique qui a favorisé le maintien de la culture, des traditions et de la langue portugaise dans l'archipel. Par la suite, les mariages mixtes ont modifié la composition démographique des lusophones, sans compter la pénurie de prêtres portugais, de livres portugais et de l'absence de l'enseignement du portugais à l'école. Finalement, les Portugais auront ajouté un accent, un rythme, une cadence et même un vocabulaire différents à l'anglais parlé dans les îles.

Au cours de la décennie de 1880, le gouvernement fit venir un millier d'Indo-Pakistanais qui s'installa dans l'archipel. Progressivement, ils s'intégrèrent et perdirent leur langue pour adopter l'anglais, un anglais local qu'on appellera "Bermudian English", influencé par l'anglais américain plutôt que par l'accent britannique.

Au cours du XXe siècle, de nombreux travailleurs antillais immigrèrent aux Bermudes, notamment des centaines d'ouvriers amenés pour l'agrandissement des chantiers navals de la Royal Navy dans la paroisse de Sandys. Beaucoup d'autres immigrèrent plus tard au cours du siècle en s'installant principalement dans la paroisse de Pembroke et dans l'ouest de la paroisse de Devonshire, au nord de la ville de Hamilton, ce qui occasionna un anglais particulier parlé par des Noirs et par des travailleurs britanniques blancs qui étaient employés au chantier naval jusqu'à ce que celui-ci devienne une base navale en 1951. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Bermudes étaient devenues une importante base militaire en raison de leur situation stratégique dans l'océan Atlantique: en 1941, les États-Unis avaient conclu un accord avec le Royaume-Uni. En échange de la cession de contre-torpilleurs américains, les Britanniques concédaient aux Américains, pour une durée de 99 ans, un terrain dans le but d'y établir des bases militaires aériennes et navales.  Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement local assouplit ses lois afin d'encourager l'immigration blanche pour contrer l'immigration noire des Antilles. Il se développa ainsi des variétés d'anglais mêlé d'accents anglais et écossais, et antillais.

À partir des années 1960, les Bermudes développèrent l'industrie touristique. Dès lors, l'archipel devint une destination à la mode pour les riches touristes britanniques, américains et canadiens, ce qui entraîna une influence américaine dans le parler anglais, et ce, d'autant plus la relative proximité des îles avec les États-Unis signifiait l'intrusion de la culture américaine au moyen de la télévision et du plus grand nombre de touristes.

3.4 L'autonomie

En 1963, le Progressive Labour Party (Parti progressiste-travailliste) se présenta comme le représentant des intérêts des Bermudiens non blancs face à un gouvernement presque totalement composé de propriétaires terriens blancs. Les parlementaires se sont unis pour former l'United Bermuda Party (Parti des Bermudes unies). C'est ainsi qu'est issue la Constitution de 1968 qui prévoyait un gouvernement local responsable des affaires internes en laissant la sécurité, la défense et des affaires diplomatiques à la Couronne britannique.

La politique de décolonisation accélérée qui avait pris forme sous les gouvernements britanniques entre le début des années 1960 et la fin des années 1970 avait cédé la place, à une «ère de permanence coloniale» dans le cas des Bermudes. En effet, ce territoire refusa de s'avancer vers l'indépendance. Les gouverneurs locaux appartenant à la minorité blanche se sont très bien accommodés de la dépendance de Londres à la fois pour des raisons pragmatiques et des affinités culturelles et raciales communes. C’est cette dynamique qui a procédé à la réforme constitutionnelle de 1963 à 1968, puis jusqu'en 1977. Cette période a vu une diminution rapide de la puissance britannique aux Bermudes, un processus accéléré par la prolifération des ambiguïtés constitutionnelles et le déclin métropolitain. En revanche, le pouvoir des conservateurs bermudiens s’est consolidé grâce à des avantages électoraux et à une autonomie locale renforcée.

En 1995, les deux bases américaines cessèrent de fonctionner, de même que les bases britannique et canadienne; leur évacuation a libéré un dixième de la superficie totale du territoire. La même année, un référendum sur l'indépendance échoua, les habitants préférant, dans une proportion de 75 %, demeurer une colonie britannique. Le gouvernement local décida de modifier l'industrie du «paradis fiscal» afin de réduire les cas de fraude; n'oublions pas que plus de 13 000 sociétés, surtout des entreprises américaines, canadiennes et britanniques, sont enregistrées aux Bermudes. Le tourisme a toujours une grande importance pour l'économie de l'île, bien que le commerce international ait dépassé les avantages financiers du tourisme.

4 La politique linguistique

Le gouvernement local des Bermudes n'a pas de véritable politique linguistique, car ce n'est pas nécessaire. La non-intervention a pour effet de perpétuer les usages linguistiques en cours depuis le début de la colonisation. En tant que colonie britannique, les Bermudiens ont toujours eu l'anglais comme langue officielle, sans qu'il n'ait été obligatoire de le proclamer ou de le reconnaître dans quelque texte que ce soit.

La Common Law et les lois du Parlement britannique en vigueur au 11 juillet 1612 sont considérées comme étant en vigueur aux Bermudes. Depuis 1968, les Bermudes ont adopté leur propre législation et leur Common Law s'est développée devant les tribunaux des Bermudes, avec beaucoup d’influence de la part d’autres juridictions de la Common Law britannique. Ainsi, la législature des Bermudes promulgue ses lois, bien que certaines lois du Royaume-Uni s’appliquent dans la mesure où elles ont été spécifiquement étendues à l’île ou ont survécu depuis qu’elles sont entrées en vigueur ici en 1612.

4.1 L'anglais, langue de l'État

Le gouvernement local perpétue donc les pratiques en vigueur depuis le début de la colonie. L'anglais est la seule langue admise à l'Assemblée législative, dans l'administration, les tribunaux et l'éducation. Bien que les lois soient rédigées en anglais standard, la majorité de la population continue de parler son anglais local, l'anglais bermudien, que ce soit dans les tribunaux ou l'administration, qui s'accommodent sans problème de la langue parlée par les insulaires.

4.2 La langue des tribunaux

Dans les tribunaux ou procédures judiciaires, les articles 5 et 6 de la Constitution de 1968 (modifiée en 1989 et en 2001) prévoient des dispositions particulières pour les Bermudiens et non-Bermudiens, qui ne connaîtraient pas la langue du tribunal:

Article 5

Protection contre l’arrestation ou la détention arbitraire

2)
Toute personne arrêtée ou détenue doit être informée aussitôt qu'il est raisonnablement possible de le faire,
dans une langue qu'elle comprend, des raisons de son arrestation ou de sa détention.

Article 6

Dispositions visant à garantir la protection de la loi

2)
Quiconque est accusé d'une infraction pénale :

(a) est présumé innocent jusqu'à ce qu'il soit prouvé ou qu'il ait plaidé coupable;

(b) sera informé aussitôt qu'il est raisonnablement possible de le faire,
dans une langue qu'il comprend et en détail, de la nature de l'infraction reprochée;

(c) bénéficiera du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense;

(d) est autorisé à se défendre devant le tribunal en personne ou à ses frais par un représentant légal de son choix ou, lorsque la loi le prévoit, par un représentant légal aux frais de l'État;

(f) sera autorisé à bénéficier gratuitement
de l'assistance d'un interprète s'il ne peut pas comprendre la langue employée lors du procès de l'accusation; et

Pour les jurés, l'article 3 de la Loi sur les jurés (1971) précise qu'il faut maîtriser l'anglais pour être qualifié:

Article 3

Service de juré, qualifications et responsabilité

2)
Une personne sera disqualifiée pour le service de jurés :

(a) si elle est incapable de lire et d’écrire la langue anglaise; ou
(b) si elle est aveugle, sourde ou muette ou souffre de troubles mentaux ; ou
c) si elle est actuellement détenue dans une prison ou un autre lieu de détention ou dans un hôpital et reçoit un traitement principalement pour des troubles mentaux ;

 

 Le Règlement de la Cour suprême (1985) énonce que seuls les documents étrangers en anglais n'ont pas besoin d'être traduits :

Article 11/6

Notification des brefs à l'étranger par l'intermédiaire de gouvernements étrangers, d'autorités judiciaires et de consuls britanniques

5)
Une copie d'un bref déposé en vertu du paragraphe 4 doit être accompagnée d'une traduction du bref dans la langue officielle du pays dans lequel la notification doit être effectuée ou, s'il existe plus d'une langue officielle de ce pays, dans l'une des langues appropriées au lieu de ce pays où la notification doit être effectuée:

Toutefois, le présent paragraphe ne s’applique pas à l’égard d’une copie d’un bref qui doit être notifiée dans
un pays dont la langue officielle est l’anglais ou dont les langues officielles comprennent l’anglais, ou qui doit être notifiée dans un pays par une autorité consulaire britannique à un sujet britannique, à moins que la notification ne soit effectuée en vertu du paragraphe 2 et que la Convention de procédure civile à l’égard de ce pays ne l’exige expressément, la copie doit être accompagnée d’une traduction.

Article 70/2

Demande d'ordonnance

1)
Sous réserve de la règle 3, une demande d’ordonnance en vertu de la loi doit être présentée par la partie et doit être appuyée par un affidavit.

2) Il faut joindre à l'affidavit la demande en vertu de laquelle celle-ci est faite et,
si la demande n'est pas en langue anglaise, une traduction de celle-ci dans cette langue.

D'après ces rares documents juridiques mentionnant la langue employée, il est clair que c'est l'anglais qui sert de langue pour les tribunaux.

4.3 La langue des services publics

Dans un pays où 94% des locuteurs ont l'anglais comme langue maternelle, la question ne se pose pas pour les services publics. Parmi les centaines de lois administratives, seuls quelques rares textes mentionnent la langue.

- L'exigence de l'anglais

L'anglais est exigé expressément dans certains cas. Par exemple, l'article 8 de la Loi sur les entreprises d'actifs numériques (2018) impose l'anglais dans les rapports financiers des entreprises d'actifs numériques:

Article 8

Exigences concernant la préparation des états financiers statutaires en général

1)
En ce qui concerne les déclarations financières statutaires―

(a) tous les rapports financiers statutaires doivent être préparés en anglais ;

Il en est ainsi dans le Règlement sur l'hypothèque des aéronefs (procédures) (1999):

Section 3

Enregistrement des hypothèques aéronautiques

5)
Lorsqu'une hypothèque est rédigée
dans une autre langue que l'anglais, la demande d'inscription de cette hypothèque au registre doit être accompagnée non seulement d'une copie de celle-ci, mais également d'une traduction que le demandeur doit certifier comme étant, au mieux de ses connaissances et de ses convictions, une traduction fidèle.

L'anglais est obligatoire pour les inscriptions sur les produits du tabac, comme l'indique l'article 8 de la Loi sur la lutte contre le tabagisme (2015):

Article 8

Langue des informations d'étiquetage


Nul ne doit vendre, offrir à la vente ou posséder à des fins de vente un produit de cigarette, un produit du tabac ou un produit du tabac sans fumée dont les informations d'étiquetage
ne contiennent pas de l'anglais.

- Une langue obligatoirement comprise

Dans les textes qui suivent, il est formellement indiqué que si une personne ne comprend pas l'anglais une traduction doit lui être transmise. C'est le cas dans la Loi sur les jeux de casino (2014):

Article 181

Pouvoirs d'exécution

5)
La déclaration faite par une personne interrogée en vertu du présent article doit :

a) être consignée par écrit ;
(b) lui être lue ;
(c)
si elle ne comprend pas l'anglais, lui être interprétée dans une langue qu'elle comprend ; et
(d) après correction, le cas échéant, être signée par elle-même.

C'est plus ambigu dans la Loi sur la protection des consommateurs (1999), car il est interdit de recourir à des pratiques commerciales qui entravent la compréhension en raison de messages trop complexes ou de menaces verbales  :
 

Article 11

Pratiques commerciales déloyales

1)
Aux fins du présent article, les éléments suivants seront considérés comme des pratiques commerciales déloyales :

(b) une représentation inadmissible d'un consommateur faite à l'égard d'une transaction particulière et, pour déterminer si un consommateur la représentation est inadmissible, on peut tenir compte du fait que la personne qui fait la représentation ou son employeur ou son mandant sait ou devrait savoir :

(i) que le consommateur n'est pas raisonnablement en mesure de protéger ses intérêts en raison de son infirmité physique, de ses troubles ou déficiences mentaux, de son âge, son analphabétisme, son incapacité à comprendre la langue d'un accord ou des facteurs similaires ;

(c) un acte inadmissible concernant une transaction particulière et, pour déterminer si un acte est inadmissible ou non, il peut être tenu compte du fait que la personne est :

(i) le fait de recourir à un langage abusif ou à des menaces verbales ou physiques à l'encontre du consommateur ;

(ii) de dissimuler au consommateur des informations importantes ou fournir des informations importantes dans des termes qui ne peuvent pas être compris par le consommateur; et en particulier, lorsque la personne sait ou devrait savoir que le consommateur n'est pas raisonnablement en mesure de protéger ses intérêts en raison de son infirmité physique, de ses troubles ou ses déficiences mentaux, de son âge, de son analphabétisme ou de
son incapacité à comprendre la langue ou des facteurs similaires ;

- L'emploi d'une raison sociale

Les textes qui suivent impliquent la langue indirectement. Il s'agit de termes ou d'expressions inadéquats dans les raisons sociales. L'article 57 de la Loi sur les banques et les sociétés de dépôt (1999) interdit d'employer le mot «Bank» si l'entreprise n'est pas une banque à moins qu'il ne s'agisse d'une institution titulaire d'une licence bancaire :

Article 57

Restriction d’utilisation du mot « banque »


Quiconque exerçant une activité commerciale aux Bermudes ne doit employer un nom indiquant ou pouvant raisonnablement être interprété comme indiquant (
que ce soit en anglais ou dans toute autre langue) qu'il est une banque ou un banquier ou qu'il exerce une activité de réception de dépôts autorisée en vertu d'une licence bancaire, à moins qu'il ne s'agisse d'une institution titulaire d'une licence bancaire en vertu de la présente loi.

C'est le même genre de contrainte avec la Loi sur les entreprises des prestataires de services aux entreprises (2012):

Article 62

Restriction sur l'emploi des mots « Prestataire de services d'entreprise »

1)
Nul exerçant une activité commerciale aux Bermudes ou à partir de celle-ci ne doit employer un nom indiquant ou pouvant raisonnablement être interprété comme indiquant (
que ce soit en anglais ou dans toute autre langue) exercer une activité de fournisseur de services aux entreprises, à moins qu'il ne s'agisse d'une entreprise agréée ou exemptée en vertu de l’article 9.

2) Toute personne employant un nom en contravention du paragraphe 1 commet une infraction et est passible, sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, d'une amende de 5000$.

Ainsi que dans la Loi sur les activités des prestataires d'administration de fonds (2019):

Article 64

Restriction sur l'emploi des mots « Entreprise de fournisseur d'administration de fonds »

1)
Nulle autre qu'une entreprise agréée ne peut employer un nom qui indique ou peut raisonnablement être interprété comme indiquant (
que ce soit en anglais ou dans toute autre langue) qu'elle est autorisée à exercer des activités de fournisseur d'administration de fonds en vertu de la présente loi.

2) Quiconque emploie un nom en contravention du paragraphe 1 commet une infraction et est passible, sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, d'une amende de 5000 $.

- L'affichage des entreprises et des messages

Il ne semble pas y avoir de loi ou de règlement concernant l'affichage aux Bermudes, à part le fait que les raisons sociales ne doivent pas tromper le public. Dans la pratique, seul l'anglais est employé sans qu'il faille recourir à des lois pour ce faire. Tout est permis.

- Les restaurants interdits

En fait, la législation bermudienne interdit l'affichage de mauvais goût (design, aspect extérieur, emballage, etc.) et les chaînes de restauration rapide, mais les textes ne font aucune mention de la langue, sauf de façon très indirecte. La Loi sur les restaurants interdits (1997) voulait exclure les restaurants de restauration rapide (en anglais: fast food) afin d'éviter la concurrence des chaînes extérieures qui auraient pu absorber complètement les entreprises locales. D'où la loi reproduite entièrement par la traduction ci-dessous:

Article 1

Appellation


La présente loi peut être désignée sous le nom de Loi sur les restaurants interdits de 1997.

Article 2

Interprétation

Dans la présente loi, à moins que le contexte ne l'exige autrement:

« date d'exclusion » désigne le 10 mai 1996 ;

« restaurant interdit » désigne un restaurant exploité de quelque manière que ce soit, que ce soit
par son nom distinctif, son design, son aspect extérieur, son emballage, sa décoration ou autre, qui suggère raisonnablement une relation avec un restaurant ou un groupe de restaurants opérant en dehors des Bermudes ;

« restaurant » désigne une taverne, un établissement public ou un lieu faisant du commerce dans un but lucratif en fournissant au public de la nourriture ou des rafraîchissements avec ou sans divertissement.

Article 3

Restaurants interdits

1) Sous réserve du paragraphe 2, nul ne peut, après l'entrée en vigueur de la présente loi, exploiter un restaurant interdit aux Bermudes.

2) Le paragraphe 1 n'interdit pas l'exploitation d'un restaurant interdit, qui était exploité aux Bermudes à la date d'exclusion, sensiblement de la même manière que ce restaurant interdit était exploité à la date d'exclusion.

Ce n'est donc pas une loi à portée linguistique, puisqu'un nom distinctif pourrait être en anglais. L'interdiction vise les entreprises étrangères, fussent-elles britanniques ou américaines. Le seul restaurant de type «restauration rapide» est le "Ice Queen", une entreprise locale de Paget, qui attire touristes et locaux pour son service rapide... en anglais. 

4.4 La langue de l'éducation

Dans les écoles, l'anglais sert d'unique langue d'enseignement. D'ailleurs, le système d'éducation est calqué sur le modèle britannique, y compris les manuels. La Loi sur l'éducation (1996) ne mentionne que l'anglais:

Article 25A

Système de responsabilisation

1)
Le commissaire à l'éducation, en consultation avec le conseil scolaire, doit concevoir et mettre en œuvre un système de responsabilisation qui fixe des normes de performance annuelles pour les écoles afin de mesurer la performance des élèves de chaque école.

2) Le système de responsabilisation doit :

a) se concentrer sur la performance des élèves en anglais, en arts et en lecture, en mathématiques, en sciences et en études sociales, au niveau primaire 3, au niveau secondaire 2 inclusivement ;

b) fixer des normes de performance minimales pour les écoles en général ;

c) fixer les niveaux de croissance des performances attendus pour chaque école ;

d) rendre les directeurs et les enseignants responsables de la croissance d'apprentissage des élèves de leurs écoles

Article 25G

Examens des élèves

1) Le commissaire à l'éducation doit élabore des examens pour évaluer sur une base annuelle les performances des élèves du niveau primaire 3 au niveau secondaire 2 inclus, en anglais, en arts et en lecture, en mathématiques, en sciences et en études sociales.

2) Les examens doivent être comparés aux normes d'évaluation internationales lorsque cela est possible.

Les langues secondes apprises sont généralement le portugais, l'espagnol ou le français.

Il existe une école où l'on enseigne le portugais à des élèves (au nombre d'une quarantaine) de six à douze ans. C'est l'école portugaise du "Clube Vasco da Gama" («Club Vasco de Gama») qui a vu le jour dans les années 1980 lorsque des immigrants portugais, n'ayant aucune garantie de vivre sur l'archipel et devant revenir, ont voulu apprendre ou continuer à apprendre la langue portugaise. Cette école, qui fait partie d'un club de football d'origine portugaise, est «un point de rencontre» pour la communauté portugaise à Hamilton, la capitale de l'archipel. Elle a demandé l'accréditation et le suivi de l'Institut Camões afin d'augmenter le niveau d'éducation et de délivrer des certificats aux étudiants. L'enseignant, portugais et licencié au Portugal, enseigne la langue aux élèves à l'aide de manuels scolaires portugais qui ont un contenu historique sur le pays.

4.5 Les médias 

Les médias écrits bermudiens sont tous en langue anglaise: Bermuda Sun, The Royal Gazette, Mid Ocean News et Bermudian. Les médias électroniques ont également recours à l'anglais, que ce soit à la radio (Bermuda Harbour Radio) ou à la télévision (National Television Networks et CATV). ll ne pourrait difficilement en être autrement puisque l'archipel est très isolé du continent et que, de toute façon, les stations ne pourraient provenir que des États-Unis ou du Canada.


L'unilinguisme anglais standard est omniprésent dans le fonctionnement de l’État et de l'administration territoriale, notamment dans la langue écrite. Un certain pragmatisme est monnaie courante dans les communications orales au moyen de l'anglais bermudien, que ce soit dans l’administration locale ou les tribunaux, ainsi qu'à la radio, moins à la télévision. Étant donné que les Bermudes bénéficient d'une grande autonomie, les autorités locales peuvent prendre leurs propres décisions, sauf pour la langue puisque l'histoire et l'insularité ont imposé l'anglais et qu'il ne pourrait en être autrement. Les Bermudes, la plus ancienne colonie britannique, se présente comme une terre américaine dans un îlot perdu dans l'Atlantique-Nord. 

Dernière mise à jour: 09 févr. 2024

Bibliographie 

MANNING, Patrick. Bermuda Politics in Transition, Hamilton, Island Press, 1978, 231 p.

PORY, John. A Lost Description of Plymouth Colony, Boston-New York, Houghton Mifflin Limited, 1918. 

RAINE, David F. Sir George Somers: A Man and his Times, Hamilton, Pompano Publications, 1986, 189 p.

STRUDWICK, Marin Rogers. The Bermuda Indenture, Novel, Court Street Press Montgomery & Alabama and The Bermudian Publishing Co. Ltd., 2001.

THOMAS, Ruth. "Notes on Bermudian Language", dans Bermuda connections, Smithsonian Folklife Festival 2001. Washington, DC: Smithsonian Institution, 2001.

TUCKER, Terry. The Islands of Bermuda, Hamilton, Island Press, 1970. 138 p.

 

Les territoires britanniques d'outre-mer

 

L'Amérique du Nord

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