L'Empire byzantin

476 - 1453

1. L'Empire romain d'Orient

L’Empire romain d'Orient, appelé aussi Romanie dans les documents d'avant 1557 et Roum par les musulmans, désigne l'État apparu au moment de la division de l'Empire romain en 395 (voir la carte ci-dessous). Le terme «byzantin» fut créé en 1557 par l'historien allemand Jérôme Wolf (1516-1580) en référence au nom de l'antique Constantinople, la capitale impériale : Byzance, située à l'entrée du Bosphore.

1.1 Le partage de l'Empire

En cette année de 395, à la mort de l'empereur Théodose (de 379 à 395), qui avait fait du christianisme la religion d'État, l'Empire romain, trop vaste pour être gouverné, fut partagé entre les deux fils de l'empereur : l'Orient revint à Arcadius (395-408), l'Occident à Honorius (384-423). Le partage de l'Empire s'est fait selon une stricte ligne droite : elle passait, au nord, au milieu des actuels Serbie et Monténégro et, au sud, au milieu de la Libye. À cette époque, cette division ne devait être qu'administrative.

1.2 Constantinople

Pendant que l'Empire romain d'Occident conservait Rome comme capitale, l'Empire romain d'Orient avait choisi Constantinople du nom du 34e empereur romain, Constantin (272-337). Dès lors, les ambitions politiques de chaque empereur ne devaient plus venir empiéter sur les prérogatives de l'autre. Ainsi, l'unité de l'Empire romain se trouvait définitivement brisée en deux entités politiques. Le latin était la langue officielle de l'Empire romain d'Occident, alors que dans l'Empire romain d'Orient c'étaient à la fois le latin et le grec médiéval ("Μεσαιωνική Ελληνική" > mesaionikí ellinikí).

Pendant que l'Empire romain d'Occident périclitait sous le coup des invasions germaniques, l’Empire romain d’Orient s’affirmait progressivement comme une construction politique distincte. Le 4 septembre 476, l'empereur Romulus Auguste abdiquait, ce qui signifiait la disparition de l'Empire romain d'Occident, laissant par le fait même toute le place à l'Empire romain d'Orient.

2. L'Empire byzantin

Cette date de 476 détermine conventionnellement le début d'une nouvelle ère dans l'histoire de l'Europe : le Moyen Âge. Mais ce n'est qu'à partir du VIIe siècle que de profonds bouleversements frappèrent ce que les historiens ont appelé l’Empire byzantin, dont la capitale Constantinople est l'ancienne cité grecque de Byzance, capitale de la Thrace, et qui deviendra officiellement Istanbul en 1930. Lors de la disparition de l'Empire romain d'Occident, Constantinople est devenue la «Deuxième Rome», capitale de la chrétienté orientale. Lorsque Constantinople fut prise par l'Empire ottoman en 1453, Moscou se revendiqua comme «Troisième Rome» et le patriarche de toutes les Russies se posa en protecteur des chrétiens sujets du sultan ottoman, que celui-ci continua à appeler «Roum» et dont le chef et responsable était le patriarche de Constantinople. La tradition impériale russe s'enracine directement dans la tradition impériale byzantine.

2.1 L'apport de Justinien Ier

Justinien Ier (né le 11 mai 482) est l'un des plus importants empereurs de l'Empire byzantin; il a régné de 527 à 565 sur une population d'environ 19 millions d'habitants, ce qui était considérable pour l'époque. Il a augmenté les territoires de son empire en tentant de reconstituer l'Empire romain, tel qu'il était au IIe siècle. Pour cela, il conduisit des campagnes militaires expansionnistes sur les anciennes terres romaines et en Afrique du Nord, reprise aux Vandales, dont ce fut le premier objectif. Ensuite, ce fut l'Italie qu'il reprit aux Ostrogoths, sans oublier la Sicile, la Sardaigne et la Dalmatie continentale. L'Empire était continuellement en état de guerre!

Comme dans tout empire, les langues parlées par la population étaient très diverses. En Italie, en Sicile, en Afrique du Nord et en Bétique (Hispanie), les habitants parlaient des langues romanes; il en était ainsi dans les Balkans (aroumain, istrien, mégléniote et roumain). Dans certaines régions des Balkans et en Anatolie, on parlait des langues thraces et illyriennes ainsi que des dialectes albanais. Il y avait aussi des langues slaves tels le sorabe et le slavon qui contribua à l'apparition du serbo-croate. On trouvait également des langues irano-turques et une foule d'autres langues tels l'arménien, le persan, l'arabe, le berbère, etc.

2.2 La culture hellénique

Justinien Ier est également connu pour avoir été à l'origine d'un grand nombre de lois très importantes qu'on a appelé le «Code justinien», lequel a réglementé la vie de l'Empire byzantin pendant des siècles et, par voie de conséquence, a influencé l'évolution du droit en Europe à l'époque médiévale. Au plan religieux, Justinien a joué un grand rôle en tentant d'unifier les chrétiens. Il contribua à l'épanouissement de l'art byzantin qui est représenté par la construction de la basilique Sainte-Sophie à Constantinople, ainsi que par de nombreux autres édifices. Sous Justinien, l'empire était encore romain et chrétien, mais il était devenu principalement de langue grecque et non plus de langue latine.

Bref, héritier de la Rome antique, l'Empire byzantin développa rapidement des caractéristiques qui lui furent particulières. Georg Alexandrovitch Ostrogorsky (1902-1976), un historien yougoslave d'origine russe dont la spécialité portait sur l'Empire byzantin, décrit cet empire comme «la synthèse de la culture hellénistique et de la religion chrétienne avec la forme romaine de l'État».

3. L’hellénisation de l'Empire

Cette évolution progressive d’un Empire romain occidental à un empire oriental plus particulier se fit au cours du VIIe siècle après que, avec des hauts et des bas, l'Empire byzantin eut tenté de restaurer l'universalité de l'Empire romain à l'image de l’œuvre de Justinien Ier. Étant donné que, comme tout empire, l’Empire byzantin abritait des populations d’origine et de langue diverses, l’élément grec prédominait généralement de sorte que l’hellénisation devenait une condition de l’ascension sociale. Le latin de l'Empire romain d'Occident perdit rapidement sa place comme langue principale au profit du grec, qui servit de langue administrative. L’usage de la langue grecque concernait principalement l’élite de l'Empire; c'est pourquoi au moment de ses premiers siècles de son existence, le grec servait de langue véhiculaire.

3.1 Le grec médiéval

À Constantinople, sur les côtes des Balkans et de l'Anatolie, dans le sud de l'Italie et dans toutes les îles de la Méditerranée orientale, les habitants parlaient le grec byzantin ou la «langue grecque médiévale» (Μεσαιωνική ελληνική γλώσσα = Mesaionikí ellinikí glóssa) avec ses nombreuses variantes. Les lettrés utilisaient la langue grecque de l'époque hellénistique, tandis que l'Église privilégiait le grec liturgique. En 775, la population de l'Empire était descendue à sept millions d'habitants, contre 19 millions sous Justinien.

Le grec médiéval constitue la phase de la langue grecque située entre la fin de l'Antiquité classique au Ve siècle de notre ère et la fin du Moyen Âge , qui est conventionnellement datée de la chute de Constantinople en 1453. À partir du VIIe siècle, le grec restait la seule langue d'administration et de gouvernement dans l'Empire byzantin. Cette phase de la langue est décrite comme le grec byzantin.

Le début du grec médiéval remonte parfois au IVe siècle, soit en 330 de notre ère, lorsque le centre politique de l'Empire romain s'installa à Constantinople, soit en 395 au moment de la division de l'Empire romain. Cependant, cette approche est plutôt arbitraire, car il s'agit davantage de critères politiques que culturels et linguistiques.

3.2 L'évolution de la langue grecque

En effet, à cette époque, la langue grecque parlée, en particulier la prononciation, avait déjà évolué vers des formes modernes. On peut affirmer que le grec médiéval est le lien entre le grec commun populaire et le grec moderne. Bien que la littérature grecque byzantine aie continué à être fortement influencée par la langue attique, elle a également été influencée par le grec vernaculaire commun, qui est la langue du Nouveau Testament et la langue liturgique de l'Église grecque orthodoxe.

Toutefois, l'Empire byzantin a aussi eu une importante composante latine, en Hispanie méridionale, en Afrique du Nord et en Italie (conquêtes de Justinien), mais aussi dans les Balkans (langues romanes orientales dites «valaques»). En outre, le rite liturgique chrétien était lui aussi latin en Hispanie, en Afrique du Nord et en Italie. Les textes de l'Antiquité ont été conservés en grec et en latin par les lettrés byzantins, qui les ont transmis aux Arabes d'Orient et d'Espagne, où ils ont été par la suite retrouvés par les croisés et par les royaumes de la Reconquista, et traduits par des lettrés occidentaux comme Gerbert d'Aurillac, pape sous le nom de Sylvestre II de 999 à 1003.

4. Les menaces arabes et slaves

En 827, les Arabes commencèrent à envahir systématiquement la Sicile et la région, réduisant ainsi davantage l'influence byzantine. Au cours du règne de Michel III (de 842 à 867), le prince Rostislav (820-870) de Moravie demanda des missionnaires à Constantinople en 862 afin de combattre l'influence des religieux francs.

L'empereur Michel III répondit favorablement en envoyant les frères Cyrille et Méthode pour traduire les Saintes Écritures. Les deux missionnaires s'employèrent à diffuser la religion chrétienne en recourant à la langue slave vernaculaire et en inventant un alphabet pour l’écrire, l'alphabet cyrillique. En évangélisant les peuples slaves, les deux frères accrurent considérablement la sphère d'influence culturelle de Byzance.

4.1 Les campagnes militaires

Progressivement, l'Empire byzantin connut des vagues d'expansion et de réduction territoriales, qui atteignirent leurs limites sous le règne de Basile II (de 976 à 1025). Celui-ci mena des campagnes militaires pour détruire l'Empire bulgare, ce qui valut le titre de "Bulgaroktonos", ou «bulgarochtone», le tueur de Bulgares.

La conquête de la Bulgarie en 1018 permit à l'Empire byzantin de se libérer d'un ennemi qui avait menacé sa survie à plusieurs reprises. À ce moment-là, l'Empire comprenait la péninsule des Balkans, l'Asie Mineure (ou Anatolie), le nord de la Syrie, la Haute Mésopotamie, l'Arménie et l'Italie du Sud (voir la carte ci-dessus). Basile II s'allia avec la République de Venise, dont il était toujours le suzerain, et lui accorda divers privilèges commerciaux que les Vénitiens durent défendre par la force, notamment en Dalmatie.

4.2 La perte de territoires

Ayant eu à combattre les Arabes de la Syrie, de l'Égypte et de l'Afrique du Nord, ainsi que les Bulgares dans les Balkans et les Lombards dans le nord de l'Italie, l'Empire byzantin dut se reconstituer sur de nouvelles bases. À partir de 1025, l'Empire allait continuellement perdre des territoires. Cette période s’étendit jusqu'au pillage de Constantinople par les croisés en 1204 lors de la Quatrième Croisade. Seuls les hellénophones des littoraux, ceux des grandes villes de la Grèce centrale (Péloponnèse) et de l'Anatolie, les romanophones des Balkans (Dalmates et Valaques) et les Arméniens se considéraient encore comme des Romains. Au fur et à mesure que l'Empire byzantin perdait des territoires, plus il se transformait en un État ethniquement plus homogène.

Tout au cours de l'histoire millénaire de l'Empire byzantin, il n'y eut jamais une seule année sans campagne militaire, l'empire étant toujours en état de guerre. Le métier des armes faisait partie de la vie courante pour beaucoup de Byzantins. Il y avait toujours des bataillons  qui paradaient dans toutes les grandes villes. La langue de l'armée était le grec, surtout après la chute de l'Empire d'Occident.

5. La rupture religieuse

La rupture survenue le 16 juillet 1054 entre l’Église de Rome (Occident) et l’Église de Constantinople (Orient) le schisme de 1054 n'était que canonique et non théologique. Une première rupture avait déjà eu lieu deux siècles auparavant, et n'avait pas duré. Celle-ci aurait pu aussi être résorbée, mais devint irréversible en raison du pillage de Constantinople par la Quatrième Croisade et des 14 conciles qui, depuis 1054, ont largement fait évoluer la théologie catholique (alors que les églises orthodoxes en sont restées aux sept premiers conciles). En 1143, la population du bassin hydrographique méditerranéen se chiffrait à environ 10 millions d'habitants.

5.1 Langue et religion

Au-delà d'une simple séparation religieuse, l'évènement traduisait aussi l'éloignement politique, économique et culturel des deux parties de l'Europe au cours des derniers siècles. Cette division ouvrait la voie à deux mondes distincts : d'un côté, le monde latin et la religion catholique (signifiant «universelle») romaine; de l'autre, le monde grec et la religion orthodoxe (signifiant «juste-croyante»). Politiquement, l'Empire carolingien et à sa suite le Saint-Empire romain germanique revendiquèrent pour eux-mêmes l'héritage romain, et le dénièrent à l'Empire romain d'Orient, que les auteurs occidentaux latins de l'époque désignèrent dès lors par "Imperium Graecorum", "Terra Græcorum" ou simplement "Græcia", tandis que ses citoyens, qui se désignaient comme «Romées», furent appelés «Grecs».

5.2 Mongols et Ottomans

Durant le XIIIe siècle, l'invasion mongole détruisit le sultanat seldjoukide, un empire turco-persan du Moyen Âge, qui régnait sur une vaste zone s'étendant de l'Asie centrale à l'Anatolie, entraîna la venue d'une nouvelle vague de peuples turcophones, lesquels chassèrent les Byzantins d'Asie Mineure à partir de la bataille de Mantzikert (aujourd'hui Malazgirt en Turquie, au nord du lac de Van) en 1071.

Les Ottomans, modeste dynastie d'un émirat vassal des Seldjoukides, réussirent, à la faveur de conflits dynastiques byzantins et seldjoukides, à s'installer à demeure en Bithynie, une région située sur la côte sud de la mer Noire près du détroit du Bosphore, menaçant toujours davantage Constantinople. Ils débarquèrent en Europe en 1331, à Gallipoli dans les Dardanelles , et encerclèrent Constantinople en 1390. À partir de là, l'Empire byzantin ne comprenait plus que sa capitale et quelques îles grecques, ainsi que les derniers lambeaux impériaux : les despotats grecs de Crimée, d'Épire, de Mistra et de Trébizonde. Le dernier à tomber sera celui de Crimée en 1475.

6. Le déclin et la chute de l'Empire

En 1450, il ne restait plus grand-chose de l'Empire byzantin de Justinien Ier : l'Empire avait  non seulement perdu les Balkans, mais aussi l'Anatolie centrale au profit des Turcs ottomans. Il ne subsistait plus qu'à Constantinople et dans le Péloponnèse. Ainsi morcelé et très réduit, l'Empire comme petit État devenait une proie facile pour les Ottomans, et ce, d'autant plus qu'il ne put faire face aux nombreux défis qui survinrent par la suite. Ruiné économiquement par les républiques italiennes, telles Venise et Gênes, et affaibli en plus de l'intérieur par une aristocratie grecque toute puissante, mais incapable de s'opposer à la pression ottomane, l'Empire byzantin devait finir par tomber après un siècle et demi d'une lente agonie. Sa population était en-deçà de deux millions d'habitants, alors qu'il avait déjà été de 19 millions 900 ans auparavant.

6.1 La chute de Constantinople

En fait, ce fut l'arrivée au pouvoir chez les Ottomans de Mehmed II en 1451, qui mit véritablement fin à l'Empire byzantin. Après de longs préparatifs, le sultan ottoman vint mettre le siège devant Constantinople et, avec une armée d'au moins 80 000 hommes, soutenue par une puissante marine ainsi qu'une artillerie nombreuse, il réussit à prendre la ville, dont les défenseurs ne dépassaient pas les 7000 hommes pour défendre 22 km de remparts.

 Le pillage dura trois jours, alors que la population fut massacrée ou réduite en esclavage, sans oublier les viols innombrables de femmes et de jeunes garçons. Bref, ce fut un grand carnage de chrétiens!

La chute de Constantinople, le 29 mai 1453, prise par les troupes ottomanes après 54 jours de siège, devait marquer la disparition de l’Empire byzantin en tant qu’entité politique et juridique. D'un monde chrétien, l'Anatolie allait devenir musulman avec l'arrivée des Ottomans. Après la prise de Constantinople, le sultan Mehmed II prit le titre de "Kaysar-i Rûm", l'équivalent ottoman de «César» à Rome, car il était déterminé à faire de l’Empire ottoman l’héritier de l’Empire romain d’Orient. Avec Mehmed II, l'impérialisme ottoman commencera une expansion européenne qui bouleversera l'Occident pendant plus de trois siècles. La Grèce et les pays balkaniques allaient entrer dans une très longue période d'asservissement qui durera jusqu'aux traités d'Andrinople (1829) et de Constantinople (1832).

Les Ottomans allaient ainsi acquérir un immense empire, l'Empire ottoman, lequel dominera une bonne partie des pays balkaniques chrétiens et ceux du Proche-Orient musulman jusqu'au XXe siècle après la Première Guerre mondiale.

6.2 Le repli de la langue grecque

La perte de Constantinople et la conquête ottomane changèrent le destin du peuple grec et de sa langue. L'Anatolie se vida de ses Grecs byzantins. Anéantis politiquement et soumis à la colonisation, les Grecs se replièrent à l'ombre de leur Église, rassemblés par leur langue et leur orthodoxie. Ces deux éléments constituèrent des facteurs d'identité et la condition de leur survie.

Puis des vagues d'émigration poussèrent de nombreux des érudits qui préférèrent quitter le nouvel Empire ottoman. Ces émigrés étaient des grammairiens, des écrivains, des poètes, des humanistes, des imprimeurs, des musiciens, des astronomes, des architectes, des philosophes, des scientifiques, etc. Ils se déversèrent dans l'Europe chrétienne en divulguant leurs connaissances accumulées et préservées de leur civilisation gréco-romaine. En ce sens, l'Empire byzantin laissa un héritage durable dans de nombreuses cultures ultérieures, ce qui allait favoriser le développement de la Renaissance dans l’humanisme et la science. Au plan religieux, l'Église chrétienne orthodoxe se maintint après 1453 et assura la survie de l'orthodoxie; elle put ainsi compter sur l'appui des grands-ducs de Moscou, soucieux aussi d'en récupérer l'héritage politique en affirmant que Moscou était devenue la Troisième Rome. Cette culture gréco-orthodoxe devait servir de ciment à une conscience nationale qui sera utile au moment de la guerre d'indépendance dans la période de 1821-1829.

6. Les conséquences dans le monde d'aujourd'hui

Les événements qui marquèrent l'histoire de l'Empire byzantin entraînèrent des répercussions jusqu'à aujourd'hui, notamment dans les religions en Europe. L’héritage catholique favorisa l’alphabet latin avec les langues romanes, germaniques, celtiques et certaines langues slaves (croate, polonais, tchèque, slovaque, slovène). Par ailleurs, l’héritage du monde orthodoxe privilégia l’alphabet cyrillique avec le serbe, le russe, le biélorusse, l'ukrainien, le bulgare, le ruthène et le macédonien, sans oublier l'alphabet grec en Grèce et à Chypre. Aujourd'hui, l'Église orthodoxe orientale est la deuxième plus grande Église chrétienne du monde. Cependant, la Moldavie, tenue d'employer l'alphabet cyrillique sous l'Union soviétique, est revenue à l'alphabet latin.

Plus tard, en Europe du Nord, apparaîtra une autre division des chrétiens avec le protestantisme (calvinisme et luthérianisme) et l'anglicanisme.

On peut constater également que la religion musulmane (en vert sur la carte) est pratiquée en Albanie et au Kosovo, ainsi que dans certaines régions de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie, de la Bulgarie et de la Grèce, une réminiscence de l'occupation islamo-ottomane en Europe.

Dernière mise à jour: 17 févr. 2024

L'Empire romain d'Occident

Page précédente

Les empires et les langues

Accueil: aménagement linguistique dans le monde