République du Suriname
Suriname

(Republiek Suriname)

Capitale: Paramaribo
Population: 460 742 (est. 2004)
Langue officielle: néerlandais 
Groupe majoritaire: aucun
Groupes minoritaires: créole surinamais à base d'anglais (27 %), hindi (34,4 %), javanais (13,7 %), créole guyanais (11,4 %), aukaans (5,7 %), saramaccan (5,2 %), chinois hakka (1,3 %), néerlandais (0,23 %), etc.
Système politique: république
Langue coloniale: néerlandais
Articles constitutionnels (langue): art. 8 de la Constitution de 1987 (modifiée en 1992)
Lois linguistiques:  
Ordonnance sur la sécurité au travail (1947); Loi établissant le Code de procédure civile (1935); Code civil (1859); Loi réglementant les sociétés coopératives (1944); Loi sur l'éducation primaire (1960); Loi sur la création de l'Ordre des avocats (2004).

1 Situation géographique

Situé tout au nord du Brésil, le Suriname (écrit avec un -e final en français, selon l'orthographe officielle de l'ONU, mais souvent «Surinam» en d'autres langues) est limité à l'ouest par le Guyana, à l'est par la Guyane française et au nord par l'océan Atlantique. 

Le Suriname est le plus petit État d'Amérique du Sud, soit 163 000 km², après la Guyane française (91 000 km²), et équivalant tout de même à près de quatre fois les Pays-Bas (41 526 km²).

Se situant dans l’aire géographique de la grande forêt amazonienne, le Suriname est boisé à 96%, la population vivant généralement sur le littoral. La capitale du pays est Paramaribo.

Au point de vue administratif, le pays est divisé en dix districts: Brokopondo, Commewijne, Coronie, Marowijne, Nickerie, Para, Paramaribo, Saramacca, Sipaliwini et Wanica (voir la carte).

  District Estimation 2004 Superficie (km²)
1 Brokopondo      8 553     7 364
2 Commewijne    25 908     2 353
3 Coronie      4 065     3 902
4 Marowijne    20 950     4 627
5 Nickerie    42 377     5 353
6 Para    15 577     5 393
7 Paramaribo 220 306        183
8 Saramacca    14 107     3 636
9 Sipaliwini    30 203  130 567
10 Wanica    78 696       442
 

Suriname

460 742 163 820

2 Données démolinguistiques

Les habitants du Suriname sont appelés des Surinamais (ou Surinamiens).

Composition ethnique
- Hindoustanis
- Créoles surinamais
- Javanais surinamais
- «Noirs de brousse»
- Amérindiens
- Chinois
- Blancs
- Autres

37 %
31 %
15 %
10 %
2 %
2 %
1 %
2 %
Selon diverses évaluations regroupées, la population totale du Suriname était de 436 935 habitants en 2005. La composition ethnique du pays est formée d’Indiens originaires de l’Inde, les Hindoustanis (37 %), de Créoles surinamais (31 %) ou Métis, de Javanais surinamais (15 %), de Bosnegers (Bush Negroes) ou «Noirs de brousse» (10 %), d'Amérindiens (2 %), de Chinois (2 %), de Blancs (1 %), d'Arabes et d'Asiatiques divers (2 %).

2.1 Les langues

Les locuteurs des différentes ethnies se partagent quelque 25 langues. Les langues numériquement les plus importantes sont l'hindoustani ou «sarnami hondi», parlé par au moins 122 000 locuteurs (mais 150 000, selon Ethnologue), le sranan ou sranan tongo, parlé par 112 000 locuteurs (mais 120 000, selon Ethnologue), le javanais surinamais (60 000), le créole guyanais (54 000), l'aukaan ou ndyuka (36 000 ou 15 500, selon Ethnologue), le saramaccan (24 000), le bahasa indonesia (15 000), le chinois hakka (7300) et le chinois cantonais (5300). 

D'après le groupe ''Joshua Project'', les ethnies et langues se présenteraient ainsi:

Ethnie
 

Population
 

Pourcentage
 

Langue maternelle
 

Affiliation linguistique

Sarnami Hindi 122 000 13,5 % sarnami hondi (hindoustani) groupe indo-iranien
Créoles surinamais (Sranan) 112 000 12,4 % sranan tongo créole anglais
Javanais surinamais  60 000 6,5 % javanais surinamais famille austronésienne
Afro-Guyanais
(«Noirs de brousse»)
 54 000 5,9 % créole guyanais (Guyana) créole anglais
Aukaans (Ndjukas)  36 000 4,0 % aukaan (ndyuka) créole anglais
Saramaccans  24 000 2,6 % saramaccan créole anglais
Indonésiens  15 000 1,6 % bahasa indonesia famille austronésienne
Chinois hakka   7 300 0,8 % chinois hakka sino-tibétaine
Chinois cantonais   5 300 0,6 % chinois cantonais sino-tibétaine
Caribes (Galibis)   2 600 0,3 % caribe famille caribe
Latinos   2 600 0,3 % espagnol groupe roman
Arawaks lokonos   2 100 0,2 % arawak famille arawak
Hmongs (Laotiens)   1 800 0,2 % hmong famille hmong-mien
Saramaccans (Matawari)   1 000 0,1 % saramaccan (matawari) créole anglais
Surinamais néerlandophones   1 000 0,1 % néerlandais groupe germanique
Britanniques     900 0,1 % anglais groupe germanique
Trió    800 0,0 % ndyuka-trió pidgin
Wayana (Oyana)    600 0,0 % wayana famille caribe
Apalai    500 0,0 % apalaí famille caribe
Arabes libanais    500 0,0 % arabe leventin chamito-sémitique
Arabes syriens    500 0,0 % arabe leventin chamito-sémitique
Warao    400 0,0 % warao isolat linguistique
Portugais    300 0,0 % portugais groupe roman
Kwinti    200 0,0 % kwinti créole anglais
Akuliyo (Wama)      40 0,0 % akurio famille caraïbe
Total (2005) 451 440      

Précisons que plus de 120 000 locuteurs parlent le créole surinamais (ou sranan tongo) comme langue seconde et 100 000, le néerlandais, la langue officielle, qui n'est une langue maternelle que par environ un millier de locuteurs. Les langues véhiculaires sont d’abord le sranan tongo, puis le néerlandais et ensuite l’anglais.

En raison du grand nombre de groupes ethniques dans le pays, il n'y a pas de religion principale ou majoritaire. Les religions sont partagées entre les chrétiens (45 %, dont 21 % de protestants), les musulmans (24 %), les hindous (23 %), les animistes (3 %), les bahaïs (1 %) et... les athées (3 %).

2.2 Les groupes de langues

Parmi les nombreuses langues parlées au Surinam, on compte cinq créoles (sranan tongo, créole guyanais, aukan, saramaccan et kwinti), cinq langues amérindiennes (arawak, wayana, apalaí, warao et akurio), une langue indo-iranienne (sarnami hindi), deux langues austronésiennes (javanais surinamais et bahasa indonesia ou indonésien), deux langues sino-tibétaine (chinois hakka et chinois cantonais), deux langues germaniques (néerlandais et anglais), deux langues romanes (espagnol et portugais), une langue hmong-mien (lao ou hmong), une langue chamito-sémitique (arabe leventin). Certaines de ces langues créoles et des langues amérindiennes forment un continuum avec celles parlée au Guyana et en Guyane française.

Précisons que les créoles parlés au Suriname(sranan tongo, créole guyanais, aukaan, saramaccan et kwinti) sont à base d'anglais, bien que le saramaccan ait également puisé dans le portugais, même davantage que dans l'anglais; quant au sranan tongo, il a puisé aussi dans le français. Tous ces créoles se caractérisent par une morphologie relativement simple et un lexique plus ou moins limité, qui comprend néanmoins quelques milliers de mots. Ces particularités en font des langue plus faciles à apprendre. Dans les villes, notamment à Paramaribo (la capitale), les locuteurs du créole ont tendance à se néerlandiser: les jeunes sont maintenant devenus néerlandophones et beaucoup d'entre eux ne comprennent plus le sranan tongo.

3 Données historiques

Avant l'arrivée des Européens, le territoire correspondant aujourd'hui au Suriname était peuplé de tribus d'Amérindiens, des Arawaks et des Caraïbes. À l’exemple de la Guyane française et de Guyana (ancienne Guyane anglaise), le Suriname (ancienne «Guyane néerlandaise») fait partie, au plan historico-politique, d’une bande de territoires nés dans une certaine marginalité, puisque les trois Guyanes furent dédaignées, après la bulle papale de 1494, tant par les Portugais que les Espagnols.

En effet, on sait qu’en 1494 le pape Alexandre VI Borgia avait contraint les Espagnols et les Portugais à signer le traité de Tordesillas qui traçait les limites territoriales entre l'Espagne et le Portugal: tout ce qui serait découvert à l'ouest du méridien appartiendrait à l’Espagne et à l'est (Brésil et Afrique), au Portugal. Ces territoires furent très tôt délaissés par les Espagnols qui les jugeaient trop petits et de peu d’intérêt. C’est pourquoi les Guyanes ont été plus tardivement colonisées, mais cette fois par les Hollandais (Guyane néerlandaise), les Anglais (Guyane britannique) et les Français (Guyane française). Contrairement aux Portugais et aux Espagnols, les trois pays coloniaux n’y ont jamais pratiqué une politique de métissage triracial. C’est ce qui explique que les Amérindiens d’origine y ont reçu un héritage différent.

3.1 L’héritage britannique

Après les voyages de repérage des premiers navigateurs espagnols (Alonso de Ójeda, Juan de la Cosa, Vincente Yáñez Pinzón, Américo Vespucci, Diego de Lepe, Cristobal et Luis Guerra) vers 1499-1501, ce qui sera plus tard le Suriname fut déclaré espagnol. En avril 1594, Domingo de Vera en fit officiellement une possession espagnole. Cependant, les Conquistadores accordèrent à la région un intérêt mitigé, pour ne pas dire nul. Les Guyanes furent ainsi livrées aux aventuriers européens, qui pratiquèrent le troc avec les Amérindiens et les rafles parmi les populations autochtones pour les emmener travailler dans les colonies des Antilles.

En 1630, les Anglais fondèrent un premier établissement et, en 1640, ce sont les Français qui firent de même en Guyane française. Puis, peu après, la colonie britannique fut pratiquement abandonnée. Quelques années plus tard, en 1650, elle fut colonisée de nouveau par Francis Willoughby, comte de Parham. Le territoire lui fut cédé en 1652 ainsi qu’à Laurence Hilde, fils du comte de Clarendon.

3.2 La colonie hollandaise

Après avoir réussi à chasser, entre 1637 et 1641, les Portugais d’Afrique occidentale en prenant les forteresses d'Elmina (Ghana), de Luanda (Angola) et de São Tomé, les Hollandais organisèrent à leur profit leurs propres réseaux de la traite négrière (jusqu’en 1863, au moment de l’abolition de l’esclavage). Avec la création de la première Compagnie des Indes occidentales en 1621, les Hollandais s'arrogèrent le monopole de la traite pour le compte des Espagnols et, dès 1634, possédaient déjà les îles antillaises de Saint-Martin, Saint-Eustache, Aruba, Bonaire et Curaçao.

Par la suite, en 1667, le Suriname, qui était encore une colonie britannique, fut conquis par Abraham Krynssen au nom des États de Zélande et cédé aux Hollandais, lors de la paix de Breda (31 juillet 1667), ce qui clôturait la guerre anglo-hollandaise. Mais les Britanniques s'emparèrent aussitôt de la colonie, pour l'abandonner encore en 1668. L’année suivante, Krynssen en reprit possession en échange de la Nouvelle-Amsterdam (en Amérique du Nord), qui deviendra plus tard New York; et les Britanniques cédèrent enfin leur part. Les États de Zélande vendirent leurs droits sur la Guyane hollandaise en 1683 à la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Celle-ci fut dissoute en 1674 et remplacée en 1683 par la Société octroyée de Suriname. Cette dernière éprouva également des pertes financières considérables, de sorte que la concession ne fut pas prolongée en 1791. 

On institua un «Conseil des Colonies pour les possessions aux Indes occidentales», lequel fut remplacé en 1795 par un «Comité chargé des affaires des colonies et des possessions en Afrique et en Amérique» et, en 1800, par un «Conseil des colonies américaines». De 1828 à 1845, toutes les possessions néerlandaises aux Indes occidentales furent réunies sous le pouvoir d'un gouverneur général, qui avait son siège à Paramaribo, capitale de la Guyane hollandaise.

- L’esclavage

Pendant toute la période de colonisation, les Hollandais firent venir un certain nombre d’esclaves noirs afin de les faire travailler dans les plantations (café, cacao, indigo, coton, canne à sucre, etc.). Comme dans d'autres colonies esclavagistes, la société guyanaise était partagée en trois classes. Au sommet, une petite élite blanche d’origine européenne dirigeait la colonie. On trouvait d’abord des miliciens, des représentants gouvernementaux, des marchands, des propriétaires terriens et des administrateurs qui géraient les plantations à la place des propriétaires généralement absents du pays. La plupart de ces Européens étaient d’origine hollandaise, mais d’autres étaient allemands, français ou anglais. En-dessous cette élite, il y avait un certain nombre de «citoyens libres», c’est-à-dire des Européens nés en Guyane ou leurs descendants, parfois des anciens esclaves capables d’acheter leur liberté. Puis, en bas de l'échelle sociale, les esclaves noirs formaient évidemment la grande majorité de la population. On estime que, sur plus d’un demi-million d’esclaves «hollandais», quelque 37 000 furent importés en Guyane hollandaise; l’île de Curaçao reçut, entre 1640 et 1863, presque tous les autres.

Dans l’incapacité ou l’impossibilité d’apprendre la langue du maître, les esclaves s’approprièrent néanmoins les mots de celui-ci en recourant à la grammaire (africaine) qu’ils connaissaient. Du contact entre les maîtres dominants et les ethnies africaines dominées sont nées de nouvelles langues: les créoles. C’est donc à l’époque de l’esclavage que se formèrent les différents créoles de la région des Antilles et de Guyanes. Au Suriname, la base lexicale du créole surinamais ou sranan tongo s’est élaborée à partir de l’anglais; le créole guyanais, originaire de Guyana (ancienne Guyane britannique), est formé également à base d’anglais. Un autre créole, tout aussi connu dans les Antilles néerlandaises, le papiamento, est, pour sa part, à la fois à base de portugais, d’espagnol, de néerlandais, d’anglais et de français.

L'esclavage en Guyane hollandaise était réputé pour sa sévérité. Les esclaves constituaient une forme de propriété personnelle et ceux-ci ne bénéficiaient d’aucun droit civil. Le système n’était pas très différent de celui pratiqué, par exemple, par la France qui avait imposé à ses colonies le fameux Code noir de 1685. Sous le régime colonial hollandais, les maîtres exerçaient un très grand pouvoir sur leurs esclaves, mais les désertions restaient un problème permanent pour les planteurs. Les esclaves fugitifs, appelé les Noirs marrons remontaient à l’origine des fleuves dans les forêts tropicales éloignées du littoral et s’établissaient dans des villages autonomes, afin de vivre comme leurs ancêtres. C’est en raison de leur mode de vie en forêt qu’on les appelle aujourd’hui les «bush negroes» ou «Bosnegers» (ou «nègres des bois» ou «nègres de brousse»), d’où le terme de Bushi-Nengé (ou Bushinengués) pour les identifier. Les Bosnegers vivent maintenant sur les rives du fleuve Maroni (ou l’un de ses affluents) qui délimite la frontière entre le Suriname et la Guyane française (voir la carte). C’est pour cette raison que les Bosnegers préfèrent être appelés riviermensen ou «gens du fleuve». Ils constituent, après les Amérindiens et les colons blancs, les premiers habitants originels du pays.

Les Hollandais abolirent l’esclavage le 1er juillet 1863. Cet événement mettait fin à un mode de production fondé sur le système des plantations. La réorganisation économique et sociale dut s'opérer sur de nouvelles bases. Ce fut le passage obligé au travail salarié et la création en 1865 de la Surinaamsche Bank à Paramaribo. En remplacement des esclaves, les Hollandais recoururent à une main-d’oeuvre immigrante en provenance de l’Inde (d’où l’apparition de l’hindi) et de l’Indonésie (d’où le javanais); au total, dans les années soixante-dix, 34 000 immigrés de l'Inde britannique (ouvriers sous contrat sur les plantations) arrivèrent en Guyane hollandaise, et les deux tiers restèrent; près de 34 000 immigrés de l'Inde hollandaise, surtout de Java, vinrent travailler, et les deux tiers se fixèrent au pays. Quelques auparavant, dans les années 1850, les Hollandais avaient fait venir des Chinois (3000 au total). Pendant la Première Guerre mondiale, se développèrent les cultures du cacao, du café et, vers 1930, l'exportation du riz d’Asie et du thé.

En 1865, une nouvelle constitution fut adoptée à La Haye. Elle instituait à Paramaribo un Conseil législatif (Koloniale Staten), c’est-à-dire un véritable parlement et un conseil administratif à caractère délibératif, le tout sous l’autorité d’un gouverneur. Le budget colonial devait être soumis «pour approbation à Sa Majesté». Étant donné que les 13 membres du Staten étaient élus (pour six ans) sur la base de leurs possessions foncières, ils étaient très majoritairement des planteurs et des propriétaires terriens. Ce ne fut qu’en 1937 qu’une nouvelle disposition fit intervenir le degré d'instruction des parlementaires. Mais la détérioration de l'économie de la colonie envenima rapidement les rapports du Staten et de La Haye.

- L’autonomie

En 1922, la Guyane devint partie intégrante du territoire des Pays-Bas, puis en 1948 le nom de Guyane hollandaise fut remplacé par celui de Suriname. La Seconde Guerre mondiale amena encore de nombreux étrangers, notamment des milliers de soldats américains dans la colonie, particulièrement des capitaux américains. Le Staten de Paramaribo mit à profit ces années de guerre pour développer un mouvement autonomiste qui ne passa pas inaperçu; lors d’un discours à la radio (7 décembre 1942), la reine Wilhelmine promit au Suriname et aux autres colonies une plus grande autonomie après la guerre. La puissance coloniale des Pays-Bas s’écroula aussitôt lorsque les colonies demandèrent leur émancipation.

L'Indonésie accéda à l'indépendance en 1949, le Suriname et les Antilles néerlandaises deviennent des partenaires égaux au sein du Royaume, aux termes de la Charte du royaume des Pays-Bas (Statuut van het Koninkrijk de Nederlanden), signé en 1954, ce qui laissait au gouvernement néerlandais toute compétence en matière de défense et de relations internationales, mais laissait une large autonomie en matière intérieure. L'État du Suriname devint responsable des questions politiques internes, sauf pour ce qui concernait le Koninkrijkregering (gouvernement du Royaume), c’est-à-dire la défense, les affaires étrangères, la sécurité, l'administration, le pouvoir de suspendre les mesures législatives et administratives. Les Surinamais et les Antillais devirent, de par la Charte du royaume des Pays-Bas, des citoyens néerlandais (rijksgenoten). De nombreux partis politiques, représentant les groupes créoles, bosnegers, hindoustanis, indonésiens, chinois et européens, furent fondés afin d’exiger plus d’autonomie par rapport aux Pays-Bas.

Le climat politique se détériora en 1967 avec la dégradation de la situation économique et sociale, puis les grèves d'enseignants de 1969 qui mirent fin définitivement au développement. Un chômage grandissant et l'émigration aboutirent à la grève générale de février-mars 1973. Étant donné que les Pays-Bas cherchaient, d’une part, à se débarrasser des immigrants qui leur posaient d’énormes problèmes sociaux et raciaux, d'autre part, à se dégager de la responsabilité des mesures répressives pour conserver l’image d’un pays pacifique, ils ne firent pas de difficulté pour fixer la date de l'indépendance du Suriname au 25 novembre 1975. Une centaine de milliers de Surinamais décidèrent cependant de conserver la nationalité néerlandaise et d’émigrer aux Pays-Bas.

Depuis le 1er janvier 1986, Aruba — l’une des six îles constituant les Antilles néerlandaises — se vit octroyer un statut distinct, le Status Aparte, au sein du Royaume; ce statut particulier permet à l’île d’Aruba de devenir un partenaire à part entière des Pays-Bas et des Antilles néerlandaises (Curaçao, Bonaire, Saint-Eustache, Saba et Saint-Martin).

3.3 Après l’indépendance

Le Suriname fut doté d'une constitution de type parlementaire. Henck Arron, un homme politique d'origine créole, devient alors premier ministre du nouveau pays, tandis que Johan Ferrier accéda au poste de premier président de la République. Les 300 militaires néerlandais quittèrent le Suriname. En ce qui a trait aux langues, le gouvernement de l’époque ne s’en est guère préoccupé, laissant en place les pratiques existantes: le néerlandais dans les activités officielles, le sranan tongo dans les activités informelles.

Le régime parlementaire instauré en 1975 fut renversé en 1980 par un coup d'État militaire qui voulut mettre fin à un «système caractérisé par l'injustice, la corruption, les inégalités sociales, la bureaucratie et le clientélisme». La Constitution fut suspendue, le Parlement dissous, tandis que le Centre politique, un conseil de militaires, commença à gouverner par décret.

Tandis que la dictature militaire du lieutenant-colonel Dési Bouterse s'affirmait, la guérilla antigouvernementale s'intensifia en 1982 dans le sud et l'est du pays (entre 1981 et 1991). Le 11 mars 1982, un coup d'État déclenché par des officiers et sous-officiers commandés par le lieutenant Surrendre Rambocus, qui entendait «sauver le Suriname du communisme» et «restaurer la démocratie», fut fermement réprimé. En décembre 1982, l’armée déclencha un coup de force qui s'accompagna d'incendies, d'exécutions de personnalités et de soldats. Les Pays-Bas et les États-Unis suspendirent leur aide financière. Les militaires au pouvoir multiplièrent les obstacles administratifs pour empêcher le départ des Surinamais traumatisés par l'explosion de violence de décembre 1982. Bouterse pratiqua une politique nationaliste en s'appuyant sur l'emploi du créole surinamien. En décembre 1984, le gouvernement de Bouterse annonça un «retour à la démocratie». À la fin de 1986, six gouvernements militaires s'étaient succédé à la tête du pays. Dans l'est du Suriname, une rébellion se développa contre la dictature du colonel Dési Bouterse. Celui-ci accusa les Pays-Bas, les États-Unis et la France (Guyane française) de soutenir la guérilla et exerça des exactions punitives auprès de la population. Les pénuries de denrées alimentaires et les exécutions sommaires augmentèrent le mécontentement populaire et provoqua des manifestations de rue à Paramaribo en février 1987. Organisées par les militaires, des élections chassèrent Bouterse à la fin de janvier 1988. Mais le nombre de réfugiés qui avaient traversé le Maroni pour la Guyane française continua d’augmenter et dépassait les 10 000. L'attitude de l'ancien dictateur et de l'armée posait encore de sérieux problèmes.

Les militaires durent accepter en 1991 un processus de démocratisation et portèrent au pouvoir le candidat Johannes Ronald Venetiaan, qui leur était hostile. La guerre civile prit fin en 1992 avec la signature de l'accord de paix, ce qui stoppa les conflits armés dans l'intérieur du pays et favorisa le dépôt des armes par les groupes paramilitaires. Le Suriname accorda une place aux droits de l'homme dans la Constitution de 1987 (modifiée en 1992) et adhéra à un certain nombre d'instruments internationaux de défense des droits de l'homme. Depuis, le pays s'efforce de reconstruire son économie, mais, comme l’ont démontré les événements de 1994, il n'est pas à l'abri des émeutes. Vers la fin de 1997, les relations du Suriname avec les Pays-Bas se sont encore détériorées, contribuant à réduire la vie économique du pays. En mai 2010, les élections générales placèrent la coalition de Dési Bouterse en tête, sans majorité absolue. Bouterse fut quand même élu président de la République en juillet et a pris ses fonctions le 12 août. Cet ancien dictateur demeure aujourd'hui l'une des personnalités les plus controversées de l'histoire du Suriname contemporain. Bouterse est suspecté d’être impliqué dans l’assassinat de quinze opposants au régime militaire en 1982; il est aussi accusé de trafic de drogue au cours des années 1990 et fut condamné en 1999 par contumace par un tribunal des Pays-Bas. Enfin, il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par Interpol, ce qui l'empêche de quitter son pays.

4 La politique linguistique

Le gouvernement du Suriname pratique une politique linguistique essentiellement pragmatique à l'égard des nombreuses langues parlées sur son territoire. Il n'existe pas de loi linguistique, sauf de rarissimes dispositions d'ordre linguistique dans de vieilles lois coloniales encore en vigueur: l'Ordonnance sur la sécurité au travail (1947), la Loi établissant le Code de procédure civile (1935), le Code civil (1859), la Loi réglementant les sociétés coopératives (1944).

Dans la Constitution de 1987, à l'article 8, on peut lire cette unique disposition:

Article 8

2) Nul ne peut subir de discrimination en raison de sa naissance, de son sexe, de sa race, de sa langue, de sa religion, de son origine ethnique, de son éducation, de ses convictions politiques, de sa situation économique ou sociale, ou de toute autre situation.

Autrement, dit la langue officielle, celle de l'ancienne colonie, le néerlandais, n'est pas définie dans le texte constitutionnel. Néanmoins, les parlementaires s'expriment presque toujours en néerlandais, parfois en créole surinamais (le sranran tongo), mais les textes législatifs ne sont rédigés et promulgués qu'en néerlandais.

Le gouvernement du Suriname a pensé adopter une loi sur la langue (Wetstaal) en 2011, mais pour diverses raisons le projet de loi n'a jamais abouti. On devait reconnaître plus de 20 langues en plus du néerlandais.

4.1 Les langues des tribunaux

Dans les tribunaux, seule la Loi sur la création de l'Ordre des avocats (2004) précise quelle langue doit être employée. L'article 27.5 de cette loi autorise l'emploi d'une autre langue que le néerlandais lorsque le juge chargé de l'audience, lors d'une cause avec un avocat invité, autorise l'emploi d'une autre langue, s'il estime que les fins de la justice ne sont pas compromises, et ce, à la condition qu'un interprète soit employé:

Article 27

1)
Dans l'exercice de ses activités professionnelles concernant la représentation et la défense d'un client dans une procédure judiciaire, un avocat invité doit travailler de concert avec un mandataire inscrit au Suriname, ci-après appelé «avocat partenaire de coopération».

5) Le juge chargé de l'audience dans une cause avec un avocat invité peut autoriser l'emploi d'une autre langue que le néerlandais, s'il estime que les fins de la justice ne sont pas compromises, à la condition qu'un interprète soit employé.

Autrement dit, le néerlandais est la langue de la justice. Dans les faits, la plupart des langues du pays sont utilisées à l'oral, notamment, le néerlandais, le créole surinamais (ou sranran tongo), l'hindi, le javanais et le créole guyanais. Néanmoins, les juges rendent leurs sentences uniquement en néerlandais et les documents juridiques ne sont rédigés et disponibles qu'en cette langue. Cependant, en vertu de la Loi établissant le Code de procédure civile (1935), toujours en vigueur, il est possible qu'un tribunal de district autorise une autre langue, mais avec une traduction en néerlandais:

Article 312c

2)
Le tribunal de district peut légaliser le texte d'une décision, d'un acte de vente ou de tout autre document prévu lors d'une requête.

Le tribunal peut aussi exiger que la décision, l'acte de vente ou tout autre document soit traduit en néerlandais, et cette traduction doit être certifiée conforme soit par un traducteur assermenté agréé au Suriname soit par un traducteur assermenté enregistré dans le pays où la décision ou l'acte a été rédigé ou adopté, que ce soit par le représentant diplomatique ou le représentant consulaire de ce pays au Suriname.

Ces quelques textes démontrent amplement l'obligation d'employer le néerlandais dans une cour de justice.

4.2 Les langues de l'Administration

Dans l'Administration gouvernementale, deux langues sont couramment employées: le néerlandais et, dans une certaine mesure, le créole surinamais (ou sranran tongo), tant à l'oral qu'à l'écrit. Mais les documents officiels des divers ministères qui parviennent aux citoyens ne paraissent qu'en néerlandais. Très peu de textes prévoit l'usage spécifique d’une langue en particulier, sauf le Code civil (Burgerlijk Wetboek) de 1859, dont l'article 1613j est encore en vigueur. Cet article énonce qu'un employeur qui a élaboré des règlements destinés à ses employés est tenu de les rédiger en néerlandais sous peine de nullité:

Article 1613j

1)
Tout règlement élaboré par un employeur à l'intention des travailleurs n'est contraignant que s'il est rédigé dans la langue néerlandaise et si l'employé a déclaré par écrit se soumettre aux règles de procédure et qu'il réponde également aux conditions suivantes:

1° Un exemplaire complet des règles de procédure sans frais que l'employeur destine à employé;

2° Au nom ou par l'employeur un exemplaire du règlement dûment signé mis à la disposition de quiconque à des fins d'inspection doit être déposé auprès du greffe du juge de paix, selon la juridiction où est située de l'entreprise ;

3° Un exemplaire complet de la réglementation doit être placé dans un endroit facilement accessible pour l'employé, si possible dans l'espace de travail, et rester ainsi fixé de façon clairement lisible.

4) Toute disposition incompatible avec une disposition du présent article est considérée nulle.

Il en est ainsi de l'Ordonnance sur la sécurité au travail (1947), qui précise que tout gestionnaire ou administrateur d'une entreprise est tenu d'apposer, de placer et de poser, ou de garder épinglée, un avis en néerlandais, conformément à l'article 3, avec les exigences émises concernant la société, le lieu ou l'endroit le plus proche de l'entreprise où le travail est effectué:  

Article 4

1)
Le gestionnaire ou l'administrateur est tenu d'apposer, ou de placer et de poser, ou de garder épinglée, un avis en néerlandais conformément à l'article 3, avec les exigences émises concernant la société, le lieu ou l'endroit le plus proche de l'entreprise où le travail est effectué.

En vertu de l'article 31 de la Loi réglementant les sociétés coopératives (1944), l'acte constitutif établissant une société coopérative, qui contient ses statuts et règlements, dont les statuts modifiés, doit être rédigé en langue néerlandaise sous peine de nullité juridique:

Article 31

1.
L'acte constitutif établissant la société coopérative, qui contient ses statuts et règlements, dont les statuts modifiés, doit être rédigé en langue néerlandaise sous peine de nullité juridique, sauf dans les cas prévus au paragraphe 3.

3) Tout acte notarié pour la création ou la modification de la charte de la coopérative n'est pas nécessaire lorsque le fondateur ou le co-fondateur est l'État.

Il est donc indéniable que, malgré les possibilités d'utiliser une autre langue, le néerlandais est de toute façon obligatoire.

4.3 L'éducation

Dans le domaine de l'éducation, l'enseignement ne se faisait qu'en néerlandais jusqu'après l'indépendance. Il s'agissait, en effet, d'un système non adapté aux besoins des enfants dont le programme scolaire était calqué sur celui des Pays-Bas. Les manuels scolaires étaient fabriqués dans ce pays et toutes les références culturelles, historiques et géographiques étaient néerlandaises, alors que les enfants ne parlaient pas le néerlandais comme langue maternelle.

Ce n'est qu'en 1979 que des mesures ont été prises pour les élèves surinamais, surtout ceux d'origine afro-surinamaise ou hindo-surinamaise, puissent avoir une instruction plus adaptée. En 1985, le gouvernement modifia la législation scolaire pour permettre au élèves de recevoir un enseignement dans une langue qu'ils connaissent. Le gouvernement a même obligé les écoles primaires et secondaires à donner une éducation multiculturelle à tous les enfants, de quelque origine raciale qu'ils soient: Blancs, Noirs, Indiens, Chinois, etc. Le gouvernement voulait éviter que les Blancs apprennent le néerlandais, alors que, par exemple, les Noirs n'apprennent que le créole surinamais, créant ainsi à la base une discrimination contraire aux dispositions constitutionnelles (article 8).

Il en résulte que les parents peuvent, du moins théoriquement, choisir les écoles (maternelles et primaires) qui offrent une éducation dans la langue qu'ils désirent pour leurs enfants. Cependant, le néerlandais est obligatoire dès le primaire pour tous, avec des manuels adaptés au pays. Au secondaire, seul le néerlandais est enseigné, peu importe l'origine géographique des manuels (Pays-Bas ou Belgique), et la langue seconde obligatoire est l'anglais ou l'espagnol. Bref, une fois que les élèves ont appris à lire et à écrire en néerlandais au primaire, ils peuvent se consacrer exclusivement au néerlandais. L’Université du Suriname, fondée en 1968 à Paramaribo, n’enseigne qu’en néerlandais (et partiellement en anglais).

Cependant, l'article 24 de la Loi sur l'éducation primaire (1960) ne mentionne comme langues que le néerlandais, l'anglais, l'espagnol et le français:

Article 24-1

Au Suriname, il faut acquérir les compétences suivantes:

5) En vertu de la loi sur l'éducation:
a. la langue néerlandaise;
b. la langue anglaise;
c. la langue espagnole;
d. la langue française;

Cela dit, en 1995, un comité des Nations unies — le Comité des droits économiques, sociaux et culturels — notait que l'enseignement n’était encore dispensé dans les faits qu’en néerlandais au secondaire (et dans un grand nombres d’écoles primaires). Le comité des Nations unies soulignait également que le gouvernement surinamais ne faisait pas suffisamment d'effort pour promouvoir l'usage du sranan tongo parlé par la majorité des habitants du Suriname et encore moins pour préserver les langues parlées par les divers groupes autochtones d’origine amérindienne. On notait aussi que l’enseignement dispensé exclusivement en néerlandais au secondaire était probablement un facteur qui contribuerait au fort taux d'abandon scolaire. C’est pourquoi le Comité des droits économiques, sociaux et culturels recommandait au gouvernement surinamais d'envisager de promouvoir l'usage du sranan tongo à l'école et dans les autres domaines, et également de prendre des mesures en vue de sauvegarder les langues parlées particulièrement chez les groupes autochtones. Il recommandait, en outre, de faire des études pour déterminer les causes de l'abandon scolaire. De fait, si en 1993-1994, on comptait 87 882 élèves dans les écoles primaires, on n’en relevait que 18 165 au secondaire, soit une chute de 80 %.

4.4 Les médias et la vie économique

Dans la vie économique, le néerlandais prend une large place, mais le créole surinamais est à l'oral la langue courante du commerce. L'affichage commercial est très massivement en langue néerlandaise, de même que les médias écrits; ensuite, c’est l’anglais.

Si la plupart des journaux nationaux de Paramaribo sont en néerlandais (De Ware Tijd, De West, Dagblad Suriname) et en anglais (Surinam Globe, Surinam News, Surinam Post), il existe une presse écrite importante dans une langue amérindienne (en arawak) et en aukaans, en hindi, en créole surinamais (sranan tongo), en javanais, en indonésien, en créole guyanais, en chinois, etc. La radio locale offre un grand nombre d'heures en créole (surinamais et guyanais), hindi, javanais, etc., où toutes les langues sont à peu près représentées. Les stations de télévision publiques (STVS, RBN, ABC, ATV, Mustika et Garuda) diffusent principalement en néerlandais, en créole surinamais (sranan tongo) et en anglais, mais aussi en d'autres langues pour des bulletins d'information. La télévision par câble diffuse des émissions en anglais, en hindi (hindoustani), en portugais, en espagnol et en indonésien ainsi qu'en néerlandais.

Le Suriname ne s'est pas embarrassé de grands principes pour élaborer sa politique linguistique. On peut même parler de non-intervention, exception faite du domaine scolaire, c’est-à-dire dans l’enseignement primaire. En effet, la seule intervention politique concerne l’enseignement du néerlandais au primaire. Pour le reste, seule l'approche pragmatique a compté, tout en s’abstenant d’intervenir d’une façon ou d’une autre. Il est vrai que cette politique linguistique est pratiquement absente de coercition, ce qui constitue presque un exploit dans un pays où, dans le passé, s’est souvent installée la dictature.

Par ailleurs, le discours public sur les langues du Suriname fait partie d'un débat important sur l'identité nationale du pays. Bien que le néerlandais soit perçu comme un vestige du colonialisme par certains, l'emploi du créole surinamais (sranan tongo) est maintenant associé à la politique nationaliste, notamment après son emploi massif par l'ancien dictateur Dési Bouterse dans les années 1980. De nombreux Surinamiens proposent de changer la langue néerlandaise pour l'anglais, afin d'améliorer les liens commerciaux vers les Caraïbes et l'Amérique du Nord, ou encore par l'espagnol, alors que le Suriname n'a pas de voisins de langue espagnole. En réalité, l'anglais est nettement favorisé du fait qu'il est avantagé par deux 2 langues créoles à base lexicale anglaise: le sranan tongo et le saramaca.

Dernière mise à jour: 21 déc. 2023

Bibliographie

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SEDOC-DAHLBERG, Betty. The Dutch Caribbean: Prospects for Democracy, New York, Gordon & Breach, 1990.

YACOUB, Joseph. «Amérique du Sud tropicale» dans Les minorités dans le monde, Paris, 1998, p. 793-813. 

 

 
 
Voir aussi le document: Antilles néerlandaises.
 

L'Amérique du Sud et les Antilles

 
 

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