Indonésie

(1) Situation géographique et
données démolinguistiques

   République d'Indonésie

 
Capitale: Jakarta
Population: 276,3 millions (est. 2021)
Langue officielle: indonésien ou malais indonésien (bahasa indonesia)
Groupe majoritaire: aucune (mais le javanais est la langue la plus parlée)
Groupes minoritaires: plus de 700 langues, dont le javanais, le soundanais, le pesisir du Sud, le madourais, le minangkabau, le bouguinais, le balinais, l'a
cihais), le banjar, le sasak, le makassar, le batak, le komering, le gorontalo, le jambi, etc.
Système politique: république unitaire
Articles constitutionnels (langue): art. 32 et 36 de la Constitution de 1945 (modifiée en 2002)
Lois linguistiques:
 Code civil (1927); Loi n° 12 sur le système éducatif national (1954);  Code pénal (1982);  Loi n° 2 sur le système éducatif national (1989);  Loi n° 30 sur l'arbitrage et la résolution extrajudiciaire des litiges (1999); Loi n° 8 sur la protection des consommateurs (1999)Loi sur le Code de procédure pénale (1981); Loi n° 21 sur l'autonomie spéciale de la province de Papouasie (2001); Loi n° 18 sur l’autonomie spéciale pour la province de la région spéciale d’Aceh en tant que province de Nanggroe Aceh Darussalam (2001); Loi n° 32 sur la diffusion (2002);  Loi n° 20 sur le système éducatif national (2003); Loi n° 24 sur la Cour constitutionnelle (2003);  Loi sur la fonction de notaire (2004);  Loi n° 24 sur le drapeau, la langue, les symboles de l'État et l'hymne national (2009); Décret présidentiel sur l'emploi de la langue indonésienne (2019).

1 Situation géographique

L'Indonésie est formée d'un archipel baigné par l'océan Indien au Sud, la mer de Chine au Nord et l'océan Pacifique à l'Ouest. Cet archipel est composé traditionnellement de plus de 13 600 îles (17 500 après un décompte récent par satellite), dont 3000 sont habitées, et s’étend sur 5000 km d’est en ouest, dans les mers équatoriales; les principales îles sont Java, Sumatra, Bornéo (ou Kalimantan), Célèbes (ou Sulawesi), Moluques, Timor et Irian Jaya (partie ouest de l'île de la Nouvelle-Guinée). L’Indonésie a une superficie totale de 1 904 443 km² (France: 547 030 km²), ce qui en fait le 15e plus grand pays du monde. La capitale et la plus grande ville du pays est Jakarta.

L'Indonésie a comme voisins immédiats la Malaisie, les Philippines et les petits États de Singapour et de Brunei au nord, la Papouasie-Nouvelle-Guinée à l'est, et l'Australie au sud. Le pays est divisé administrativement en 34 provinces (''propinsi'') et deux territoires spéciaux : le «territoire spécial de la capitale» (''Daerah Khusus Ibukota Jakarta'') et le «territoire spécial de Yogyakarta» (''Daerah Istimewa Yogyakarta''). Le nombre des provinces est passé de 26 à 30 en 2000 par la création de nouvelles unités administratives en les séparant des provinces existantes; le pays compte 34 provinces depuis 2004.

Les provinces : Aceh, Bali, Bangka-Belitung, Banten, Bengkulu, Gorontalo, Îles Riau, Jambi, Java-Centre, Java occidental (Ouest), Java oriental (Est), Kalimantan-Centre, Kalimantan-Ouest, Kalimantan-Est, Kalimantan du Sud, Lampung, Moluques (Maluku), Moluques du Nord, Nusa Tenggara Ouest, Nusa Tenggara Est, Papouasie, Papouasie occidentale, Riau, Sulawesi-Centre, Sulawesi-Nord, Sulawesi-Ouest, Sulawesi du Sud, Sulawesi du Sud-Est, Sumatra-Nord, Sumatra-Sud et Sumatra-Ouest (voir la carte détaillée).

Provinces à statut spécial:

Aceh (autonomie),
Papouasie (autonomie),
Papouasie occidentale (autonomie);
Yogyakarta, ancien sultanat érigé en «territoire spécial», administré par un prince;
Jakarta, le territoire spécial de la capitale situé dans l'ouest de Java.

 

En 2001, l'Indonésie a accordé à l'Irian Jaya un statut d'autonomie. Depuis lors, le nom d'Irian Jaya est devenu la Papouasie occidentale.

Selon les îles, la répartition des provinces est la suivante:

Sur l'île de Sumatra

Archipel de Riau (Kepulauan Riau, créée en 2000)
Bangka-Belitung (créée en 2000)
Bengkulu
Jambi
Lampung
Nanggroe Aceh Darussalam
Riau
Sumatra-Nord (Sumatera Utara)
Sumatra-Ouest (Sumatera Barat)
Sumatra-Sud (Sumatera Selatan)

Sur l'île de Java

Banten (créée en 2000)
Jakarta (district spécial de la capitale)
Java-Centre (Jawa Tengah)
Java-Ouest (Jawa Barat)
Java-Est (Jawa Timur)
Yogyakarta (région spéciale)

 

Sur Kalimantan (partie indonésienne de l'île de Bornéo) 

Kalimantan-Centre (Kalimantan Tengah)
Kalimantan-Ouest (Kalimantan Barat)
Kalimantan-Est (Kalimantan Timur)
Kalimantan du Sud (Kalimantan Selatan)

 

Sur l'île de Célèbes (Sulawesi)

Gorontalo (créée en 2000)
Sulawesi-Centre (Sulawesi Tengah)
Sulawesi-Nord (Sulawesi Utara)
Sulawesi-Ouest (Sulawesi Barat, créée en 2000)
Sulawesi-Sud (Sulawesi Selatan)
Sulawesi du Sud-Est (Sulawesi Tenggara)

Dans les Petites Îles de la Sonde

Bali
Nusa Tenggara-Ouest (Nusa Tenggara Barat)
Nusa Tenggara-Est (Nusa Tenggara Timur)

 

 

Dans l'archipel des Moluques 

Moluques (Maluku)
Moluques du Nord (Maluku Utara, créée en 2000)

Sur la partie occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée

Papua (ou Papouasie occidentale, ex-Irian Jaya)
Irian Jaya Ouest 

2 Données démolinguistiques

Le recensement de 2020 répertoriait 270,2 millions d'habitants en Indonésie. Selon les cinq grandes régions du pays, la répartition de la population était alors la suivante:

C'est l'île de Java qui est la plus peuplée avec 56,10% de la population de tout le pays. Suivent Sumatra (21,68%) et Sulawesi (7,36%). Les provinces les plus populeuses sont celles comptant plus de 10 millions d'habitants: Java-Ouest (17,3%), Java-Est (16,9%), Java-Centre (15,1%) et Sumatra-Nord (5,6%). On peut consulter le tableau complet des provinces en cliquant ICI, s.v.p
Région insulaire Population
(en million)
Pourcentage
(%)
Java 151,6 56,10 %
Sumatra 58,6 21,68 %
Sulawesi 19,9   7,36 %
Kalimantan 16,6   6,15 %
Bali - Nusa Tenggara 15,0   5,54 %
Moluques et Papouasie occidentale 8,6  3,17 %
Total 270,20

100 %

Source: Population Census 2020, BPS-Statistics Indonesia

L'Indonésie est estimée à au moins 275millions d'habitants en 2021 et est répartie en plus de 750 peuples et autant de langues (et dialectes). L'Indonésie est la quatrième nation la plus très peuplée sur la planète; seuls la Chine, l'Inde et les États-Unis comptent une population numériquement supérieure. Si l'on fait exception des Papous de la Papouasie occidentale (l'ex-Irian Jaya), de quelque 200 000 Arabes, des Chinois et de quelques milliers d'Occidentaux, tous les Indonésiens sont des Malais. C'est paradoxalement aussi l'un des pays les plus hétérogènes du monde au plan linguistique.

2.1 La fragmentation ethnique

À l'instar de son morcellement territorial, l'Indonésie est peuplée par des groupes ethniques divers, aux cultures et langues multiples. Les groupes humains implantés depuis longtemps dans l'archipel forment trois grandes familles inégales: les Austronésiens, les Papous et les Chinois.

Parmi les Austronésiens, les Javanais (île de Java) constituent le groupe le plus important, avec près de 40 % de la population totale ou plus de 43 millions d'individus. En raison de leur hégémonie, les Javanais suscitent une certaine hostilité de la part des autres ethnies de l'archipel; ils sont souvent perçus comme paternalistes, populistes et parfois anti-islamistes. On les accuse aussi de «féodalisme», parce qu'ils imposeraient un modèle très hiérarchisé non seulement auprès des autres ethnies, mais aussi au sein de leur propre communauté. Après les Javanais, le groupe le plus nombreux est celui des Soundanais (Java-Est) avec près de 30 millions de membres; les Soundanais possèdent une culture proche de celle des Javanais, mais en moins hiérarchique et en plus musulmane. 

À l'extérieur de Java, aucun groupe ethnique n'atteint les 10 millions de membres, sauf les Madourais habitant à Java et aussi à Bali (13 millions). Citons les Minangkabau de Sumatra (8,2 millions), les Malais de la Côte de Kalimantan (7 millions), les Bouguinais de Célèbes (3,8 millions), les Balinais de l'île de Bali (3,7 millions), les Acihais d'Aceh (3,5 millions), les Banjar de Kalimantan (3 millions), les Sasak de Nusa Tenggara (2,8 millions), les Makassar de Célèbes (2,2 millions), les Bataks de Sumatra (2 millions), etc.

Deux autres groupes ethniques méritent d'être soulignés. Les Chinois ou Sino-Indonésiens et les Papous. Parmi les Sino-Indonésiens, on distingue les Chinois min, les Chinois mandarins et les Chinois cantonais. Malgré leur présence souvent ancienne (début de l'ère chrétienne) en Indonésie, les Chinois continuent d'être perçus comme des étrangers; la plupart des Chinois vivent du commerce.

Dans l'île de l'île de la Nouvelle-Guinée (Papouasie occidentale) et dans l’île de Halmahera du Nord, ainsi que dans une importante section de l'île de Timor, on trouve des Papous. Les Papous sont plus d'un million en Papouasie occidentale. Les Papous constituent un peuple très différent des Austronésiens en raison de leur origine distincte, de leurs nombreuses langues et cultures. Toute une civilisation oppose les Papous et les Austronésiens de l'Indonésie.

2.2 Les langues indonésiennes

L'Indonésie compte officiellement plus de 700 langues et dialectes, et aucune de ces langues n'est numériquement majoritaire par rapport à la population totale, une conséquence de la fragmentation linguistique due à l'insularité du pays (quelque 13 700 îles). Si l'on fait exception des langues papoues de la Papouasie occidentale (ex-Irian Jaya), de quelques langues immigrantes comme le chinois et l'arabe comme langue du Coran, toutes les langues parlées en Indonésie appartiennent au groupe des langues malayo-polynésiennes du groupe occidental de la famille austronésienne.

Dans le tableau ci-dessous, seules les langues parlées par plus de 80 000 locuteurs ont été prises en compte, ce qui signifie que la plupart des langues indonésiennes ne sont pas citées ici. Les langues numériquement plus importantes demeurent les suivantes: le javanais (29,6%), le soundanais (15,0%), le malais (5,4%), le badak (3,2%), le minangkabau (2,4%), le bétawi (2,0), le bouguinais (2,0), etc. Toutes ces langues sont parlées par plusieurs millions de locuteurs. On remarquera que trois langues dépassent les 10 millions de locuteurs: le javanais, le soundanais et le malais. Manifestement, la langue numériquement la plus importante est le javanais, bien que le malais indonésien (bahasa indonesia) demeure la langue officielle.  

Groupe ethnique Population Pourcentage Langue Filiation linguistique Religion
Javanais 81 961 000 29,6 % javanais langue austronésienne  islam
Soundanais 41 722 000 15,0 % soundanais langue austronésienne  islam
Malais 14 961 000 5,4 % malais langue austronésienne  islam
Badak  9 077 000 3,2 % batak langue austronésienne chrétienne
Indonésien 8 676 000 3,1 % indonésien langue austronésienne  islam
Madura 7 754 000 2,8 % madourais langue austronésienne  islam
Minangkabau 6 886 000 2,4 % minangkabau langue austronésienne  islam
Bétawi 5 725 000 2,0 % bétawi langue austronésienne  islam
Bougis 5 725 000 2,0 % bouguinais langue austronésienne  islam
Palembang 4 937 000 1,7 % musi langue austronésienne  islam
Banjar 4 397 000 1,5 % banjar langue austronésienne  islam
Balinais 4 182 000 1,5 % balinais langue austronésienne hindouisme
Acihais 4 007 000 1,5 % aceh ou acihais langue austronésienne  islam
Sasak 3 383 000 1,2 % sasak langue austronésienne  islam
Makassar 2 446 000 0,8 % makasar langue austronésienne  islam
Dayak 2 072 000 0,7 % ngaju langue austronésienne chrétienne
Chinois mandarinophone 1 304 000 0,4 % chinois mandarin langue sino-tibétaine aucune
Gorontalo 1 167 000 0,4 % gorontalo langue austronésienne  islam
Malais papou 1 162 000 0,4 % malais papou (créole) langue austronésienne  islam
Chinois min nan 1 034 000 0,3 % chinois min nan langue sino-tibétaine religion ethnique
Niassan nias 1 021 000 0,3 % nias langue austronésienne chrétienne
Toraja-Sa'dan 984 000 0,3 % toraja-Sa'dan langue austronésienne chrétienne
Lampung 884 000 0,3 % lampung api langue austronésienne  islam
Mbojo 833 000 0,3 % bima langue austronésienne  islam
Timorais de l'Ouest 822 000 0,3 % uab meto langue austronésienne chrétienne
Manggarai 782 000 0,3 % manggarai langue austronésienne chrétienne
Chinois hakka 772 000 0,3 % chinois haak langue sino-tibétaine bouddhisme
Mandar 546 000 0,1 % mandar langue austronésienne  islam
Komering 520 000 0,1 % komering langue austronésienne  islam
Sumbawa 462 000 0,1 % sumbawa langue austronésienne  islam
Timorais de l'Est 457 000 0,1 % tétoum langue austronésienne chrétienne
Wakatobi 454 000 0,1 % tukang besi langue austronésienne  islam
Bangka 445 000 0,1 % bangka langue austronésienne  islam
Rejang 401 000 0,1 % rejang langue austronésienne  islam
Konjo 398 000 0,1 % konjo langue austronésienne  islam
Kaili ledo 396 000 0,1 % kaili ledo langue austronésienne  islam
Sangir 368 000 0,1 % sangir langue austronésienne chrétienne
Louwou 364 000 0,1 % tae' langue austronésienne  islam
Mouna 346 000 0,1 % mouna langue austronésienne  islam
Gayo 343 000 0,1 % gayo langue austronésienne  islam
Osing 343 000 0,1 % osing langue austronésienne  islam
Kerinci 302 000 0,1 % kerinci langue austronésienne  islam
Mongondow 302 000 0,1 % mongondow langue austronésienne chrétienne
Arabe 283 000 0,1 % arabe léventin langue austronésienne  islam
Sumba 282 000 0,1 % kambera langue austronésienne chrétienne
Dani occidental 266 000 0,0 % dani occidental langue papoue chrétienne
Sikkanais 256 000 0,0 % sikanais langue austronésienne chrétienne
Wolio 248 000 0,0 % wolio langue austronésienne  islam
Lembak 240 000 0,0 % lembak (ou col) langue austronésienne  islam
Tountemboan 230 000 0,0 % tontemboan langue austronésienne chrétienne
Chinois cantonais 217 000 0,0 % chinois cantonais langue sino-tibétaine aucune
Lamaholot 209 000 0,0 % lamaholot langue austronésienne chrétienne
Lampung abung 208 000 0,0 % lampung nyo langue austronésienne  islam
Pamona 180 000 0,0 % pamona langue austronésienne chrétienne
Banggai 176 000 0,0 % banggai langue austronésienne  islam
Ékagi 170 000 0,0 % ékari langue austronésienne chrétienne
Bakumpai 167 000 0,0 % bakumpai langue austronésienne  islam
Tolaki 163 000 0,0 % tolaki langue austronésienne  islam
Sabou 154 000 0,0 % sabou langue sino-tibétaine religion ethniques
Mamasa 151 000 0,0 % mamasa langue austronésienne chrétienne
Tonsea 147 000 0,0 % tonsea langue austronésienne chrétienne
Duri 146 000 0,0 % duri langue austronésienne  islam
Saluan de la Côte 142 000 0,0 % saluan langue austronésienne  islam
Selayar 133 000 0,0 % selayar langue austronésienne  islam
Ende 129 000 0,0 % ende langue austronésienne chrétienne
Kangean 125 000 0,0 % kangean langue austronésienne  islam
Lio 123 000 0,0 % lio langue austronésienne chrétienne
Galela 121 000 0,0 % galela langue austronésienne  islam
Tondanou 121 000 0,0 % tondano langue austronésienne chrétienne
Kei 117 000 0,0 % kei langue austronésienne chrétienne
Adonara 116 000 0,0 % adonara langue austronésienne chrétienne
Buol 114 000 0,0 % buol langue austronésienne  islam
Sanggau-Sekadau 114 000 0,0 % sanggau langue austronésienne  islam
Talaud 110 000 0,0 % talaud langue austronésienne chrétienne
Tombulu 110 000 0,0 % tombulu langue austronésienne chrétienne
Hindi 93 000 0,0 % hindi langue indo-iranienne hindouisme
Ngad'a 93 000 0,0 % ngad'a langue austronésienne chrétienne
Sula 92 000 0,0 % soula langue austronésienne  islam
Tenggerese 92 000 0,0 % tengger langue austronésienne hindouisme
Philippin 85 000 0,0 % filipino langue austronésienne chrétienne
Enrekang 81 000 0,0 % enrekang langue austronésienne  islam
Amarasi 80 000 0,0 % amarasi langue austronésienne chrétienne
Autres 44 843 000 16,2 % - -  
Total (787 peuples) 2021 276 362 000        

Source: d'après Joshua Project 2021

Toutes les autres langues sont très minoritaires par rapport à l'ensemble du pays. Cependant, au plan local, beaucoup de langues sont majoritaires dans leur île ou leur région. En réalité, la plupart des langues indonésiennes ne sont parlées que par peu de locuteurs. Lors du recensement de 1990, moins de 20 % des Indonésiens ne parlaient pas du tout la langue nationale (basaha indonesia). Les provinces où l'on ignore davantage la langue nationale sont les suivantes: Nusa Tenggara Ouest, Java-Est, Bali, Nusa Tenggara Est, Papua, Sulawesi-Sud, Yogyakarta et Java-Centre (voir le tableau et la carte des provinces).

2.3 Le bahasa indonesia ou l'indonésien

La langue officielle est le bahasa indonesia, ce qui signifie «langue indonésienne» ou simplement «indonésien». Le mot bahasa provient du sanskrit et signifie «langue». Il s'agit d'une variété de malais normalisée et officialisée. Cette langue a été élaborée à la manière de l'espéranto, donc simple et en principe avec peu d'exceptions, à partir des différents dialectes indonésiens. Il s'agit d'une langue proche de toutes les variétés de langues indonésiennes et n'appartenant à aucun groupe en particulier. C'est donc une langue considérée comme «neutre» pour toutes les langues indonésiennes. Le terme de bahasa indonesia fut inventé par les jeunes nationalistes indonésiens au lendemain de l'indépendance pour dissocier le malais parlé par la majorité des locuteurs vivant à Jakarta, la capitale nationale. Puisque le bahasa indonesia n'était pas associé à un groupe ethnique particulier, cette variété linguistique a servi à symboliser l'unité nationale. Face à la grande diversité linguistique du pays, l'indonésien officiel permet de surmonter les barrières de l'incompréhension. D'ailleurs, c'est la seule langue des communications, praticable d'un bout à l'autre de l'archipel.

- Le malais

Le malais est aussi la langue officielle de trois États voisins: Singapour, le Brunei et la Malaisie. L'Indonésie fait également partie de ce grand ensemble linguistique malais. C'est pourquoi on distingue généralement le bahasa Malaysia, le bahasa Indonesia et le bahasa brunei.  Cependant, le malais parlé en Indonésie est légèrement différent, surtout dans le lexique. On parle aussi du malais du Nord (dans la péninsule de la Malaisie) et du malais du Sud (île de Bornéo et Indonésie)

Écriture malaise

Semua manusia dilahirkan bebas dan samarata dari segi kemuliaan dan hak-hak. Mereka mempunyai pemikiran dan perasaan hati dan hendaklah bertindak di antara satu sama lain dengan semangat persaudaraan.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Ce sont des raisons historiques qui expliquent ces différences entre les deux grandes variétés de malais: celui de l'Indonésie et celui de la Malaisie. C'est que l'Indonésie a été colonisée par les Hollandais; la Malaisie, par les Britanniques. Alors que le malais indonésien a été influencé par le néerlandais, le malais de Malaisie l'a été par l'anglais.

Le malais a traditionnellement été écrit avec l'alphabet arabe, mais l'écriture a été latinisée dans les années soixante-dix; cette écriture demeure phonétique, surtout depuis la réforme de l'orthographe de 1972, qui a modifié les formes basées sur la langue néerlandaise (comme le [tj] pour le son [ch]). Il a fallu aussi développer une norme commune aux deux grandes variétés de malais. La norme linguistique officielle, définie par le Dewan Bahasa dan Pustaka (ou Conseil de la langue et de l'écriture), a été acceptée par l'Indonésie, la Malaisie et le Brunei; il s'agit de la variété dite Bahasa Riau, c'est-à-dire la langue de l'archipel de Riau (face à Singapour), celui-ci étant considéré comme «le berceau du malais». Malgré les divergences, l'intercompréhension demeure aisée entre les variétés de malais (à l'exemple de l'anglo-américain et de l'anglo-britannique).

- Les emprunts aux autres langues

Le fonds lexical du malais indonésien repose dans les langues indonésiennes et reflète son origine de la langue de la mer et de la terre (agriculture). C'est pourquoi le vocabulaire maritime et agraire est fort riche et compte un ensemble abondant de proverbes et d'aphorismes qui puisent à ces deux sources. 

Quant aux apports étrangers, ils retracent l'histoire des multiples contacts de l'archipel avec le monde extérieur. L'indonésien a emprunté une grande quantité de mots (environ 40 % du total) aux autres langues indonésiennes, surtout au javanais, au soundanais et au minangkabau. Les emprunts au sanskrit des Indiens sont estimés à environ 1300 mots; l'arabe aurait transmis 24000 mots; le portugais, 150 mots; le tamoul, 70; le chinois une bonne centaine; l'anglais, 1700. Mais le néerlandais aurait donné pas moins de 10 000 mots, ce qui est considérable. Il faudrait aussi ajouter à cette liste plusieurs autres langues qui sont venues enrichir le lexique de l'indonésien: le persan, l'hindi, le bengali, le japonais, le latin et le français. Aujourd'hui, la plupart des emprunts proviennent essentiellement de l'anglais.

Dans le tableau qui suit, on peut comparer quelques mots en bahasa malaysia (malais malaisien) et en bahasa indonesia (malais indonésien) de façon à évaluer quelque peu l'influence soit de l'anglais (bahasa malaysia) soit du néerlandais (bahasa indonesia), dans la mesure où des mots ont été empruntés à l'une ou l'autre de ces langues (E = emprunt):

Français Bahasa malaysia Anglais Bahasa indonesia Néerlandais
Mars Mac (E) March Maret (E) Maart
Août Ogos (E) August Agustus (E) Augustus
Défi cabaran Challenge tantangan Uitdaging
Parler bercakap To speak berbicara Spreken
Boutique kedai Shop toko Winkel
ticket - billet tiket (E) Ticket karcis (E) Kaartje
Pharmacie farmasi (E) Pharmacy apotik (E) Apotheek
Lundi Isnin Monday Senin Maandag
Restaurant restoran (E) Restaurant rumah makan (salle à manger) Restaurant
Parce que kerana Because karena Omdat
Hôpital hospital (E) Hospital rumah sakit (E) Ziekenhuis (dérivé)
Zoo zoo (E) Zoo kebun binatang (E) Dierentuin (dérivé)
Télévision televisyen (E) Television televisi (E) Televisie
Université universiti (E) University universitas (E) Universiteit
Bureau de poste pejabat pos (E) Post office kantor pos (E) Postkantoor
Voiture kereta Car mobil (E) Auto

On peut constater que certains mots malais ont été empruntés à l'anglais et au néerlandais: Mac/Maret, Ogos/Agustus, tiket/karcis, farmasi/apotik, televisyen/televisi, universiti/universitas. Au cours de l'histoire du malais, les mots d'origine européenne (néerlandais, anglais, portugais et espagnol) et arabe ne représentent qu'environ 5 % du total des mots; ceux d'origine sanskrite, près de 2 %. Tous les autres mots proviennent de diverses souches locales (malaises). Cela dit, au plan linguistique, l'anglais semble exercer une grande influence sur le bahasa indonésien d'aujourd'hui. Les médias indonésiens traduisent constamment de l'anglais et, dans leur façon de précéder, ils contaminent l'indonésien avec des structures et des mots anglais. Néanmoins, la majorité des mots proviennent du fonds lexical malais (et ses variétés).

- Les locuteurs de la langue nationale

Le cas de l'Indonésie est l'un des plus intéressants en fait d'aménagement linguistique: une langue minoritaire nationale y assimile les autres langues avec le consentement de la plupart des locuteurs.  Aujourd'hui, on estime que les trois quarts des Indonésiens, soit 166 millions, parlent le malais indonésien comme langue seconde, ce qui signifie que la plupart des Indonésiens sont bilingues; ils parlent leur langue locale et l'indonésien. C'est la langue de l'Administration et des médias. Les membres des classes plus instruites sont généralement trilingues: la langue nationale, la langue régionale et une langue étrangère (souvent l'anglais).

Cependant, la langue indonésienne officielle diffère de celle utilisée par l'ensemble de la population. On distingue la «langue du bazar» ou «langue simplifiée» de celle plus formelle de l'Administration, d'un maniement plus délicat. Lorsque l'indonésien paraît insuffisant pour désigner de nouvelles réalités technologiques, les lexicographes ont recours à l'anglais ou à des néologismes élaborés par une commission chargée des questions linguistiques.   

Le recensement officiel de 1990 révèle que 12,1 % des Indonésiens parlent l'indonésien comme langue maternelle, 70,7 % comme langue seconde et 17,2 % ignorent totalement la langue nationale. En ajoutant les enfants de moins de cinq ans, qui n'ont pas répondu au questionnaire du recensement et qui n'ont pas l'indonésien comme langue maternelle, on peut supposer que le nombre des non-indonésianophones atteindrait 44 millions, soit 25 % de la population totale.

Cependant, il faut pouvoir analyser davantage les détails du recensement de 1990 pour savoir ce qu'il en est au sujet des locuteurs de la langue nationale. M. Jérôme Samuel (2005) présente un tableau (cliquer ICI, s.v.p.) illustrant l'indonésien parlé en fonction des différentes régions de l'Indonésie. Ainsi, la région spéciale de Jakarta est indonésiaphone dans une proportion de 63 %; la province de Sulawesi-Nord est indonésiaphone à 45,8 %; Sumatra-Nord, 35,5 %; Kalimantan-Est, 26,3 %; Sulawesi-Centre, 22,7 %; Moluques, 18,9 %; Riau, 14,8 %; Java-Ouest, 13 %; Sulawesi du Sud-Est, 12,9 %; Nusa Tenggara Est, 12 %. Ces provinces renferment un taux d'indonésiaphones supérieur ou égal à la moyenne nationale, qui est de 21,1 %. La région spéciale de Jakarta est la plus indonésiaphone du pays avec un taux de 63 % de locuteurs; par ailleurs, plus de 93 % des habitants de cette région ont recours à l'indonésien comme langue véhiculaire. L'indonésien semble être une langue essentiellement urbaine, car 73,6 % de ses locuteurs habitent dans des villes. À l'inverse, on ne dénombre que 6,8 % des non-indonésianophones dans les villes.

Parallèlement, les locuteurs de 14 provinces utilisent leur idiome local comme langue véhiculaire dans des proportions supérieures aux trois quarts: Riau, Jambi, Aceh, Lampung, Kalimantan-Ouest, Sumatra-Sud, Bengkulu, Kalimantan-Centre, Bali, Sumatra-Ouest, Yogyakarta,
Java-Est, Kalimantan-Sud et Java-Centre (cliquer ICI, s.v.p. pour le tableau). 

- Les variantes linguistiques

Nous avons mentionné précédemment qu'il est d'usage de distinguer le malais du Nord (le malais de Malaisie) et le malais du Sud (Bornéo, Bunei et Indonésie), plus généralement appelé indonésien.

Cependant, la variante du Sud peut à son tour être divisée en deux grandes ères linguistiques: l'indonésien occidental et l'indonésien oriental.  L'indonésien occidental est surtout parlé dans les îles de Sumatra, Kalimantan, Java, Bali, Lombok, Sumbawa et le sud des Célèbes (Sulawesi). On parle l'indonésien oriental dans le nord des Célèbes (Sulawesi), l'île d'Ambon, les îles Moluques, l'île Florès, l'île de Timor et la Papouasie. Chacune de ces variantes est caractérisée par des accents légèrement différents, des intonations et un certain nombre de différences lexicales.

Dans l'écriture, les variantes s'estompent, car la normalisation a imposé une forme unique d'écriture. Seules les variantes lexicales peuvent identifier l'origine géographique d'un écrit.

- Le sanskrit

Le sanskrit continue d'être employé dans l'élaboration des technologies destinées à remplacer les mots d'origine étrangère. En général, les Indonésiens se servent du sanskrit pour le nom de leurs enfants ou pour indonésianiser les mots chinois, pour désigner les bâtiments ou créer des raisons sociales destinées aux entreprises et aux commerces. C'est en sanskrit que sont formulées les devises sacrées des Forces armées, les décorations officielles, parfois les édifices publics, les salles du parlement, etc. Bref, le sanskrit conserve un grand prestige, malgré les protestations des nationalistes indonésiens qui réclament que soit respectée la primauté de l'indonésien.

- L'anglais

Même si l'indonésien officiel est bien implanté dans le pays, les classes moyennes supérieures ont aussi recours à la langue anglaise. Ou bien ces Indonésiens le parlent comme langue étrangère ou bien ils parsèment leurs discours de mots anglais. C'est ainsi qu'on peut distinguer un indonésien émaillé d'anglicismes et réservé à l'élite, ainsi qu'un indonésien sans anglicisme et utilisé pour communiquer avec «le peuple». Les journaux et la presse en général introduisent dans la langue de nombreux anglicismes (américanismes) et contribuent à diffuser ceux qui sont employés par l'élite. La publicité fait de même en utilisant une grande quantité de mots anglais.

Pourtant, en 1995, l'État indonésien a déclaré illégales les dénominations anglaises dans la création des noms d'usage public, alors que l'indonésien est obligatoire dans la désignation des commerces, des ensembles immobiliers et des toponymes. Paradoxalement, depuis 1997, le doublage des films américains en indonésien est interdit au profit du sous-titrage en indonésien. L'objectif était d'éviter que les spectateurs ou téléspectateurs ne soient trop influencés par des personnages parlant indonésien et véhiculent ainsi des valeurs extérieures.

Plus récemment, en 2007, un projet de loi linguistique, comptant neuf chapitres et 32 articles, a été présenté au Parlement afin que l'indonésien ait la préférence sur les langues étrangères dans la politique, l'administration, l'enseignement, le journalisme et les affaires.

Bref, de nombreux Indonésiens, qui font partie de l'élite, ont recours aux anglicismes tout en recommandant la défense de la langue indonésienne. Certains reprochent à ces individus, par ailleurs influents, de reproduire de façon inconsciente le modèle colonial qui réservait aux Européens ou aux assimilés la langue des coloniaux. C'est évidemment une façon pour l'élite indonésienne de se distinguer du peuple. Cependant, en général, les Indonésiens ne parlent pas l'anglais facilement dans la mesure où ils n'ont pas de tradition angliciste à l'exemple des Malaisiens et des Philippins.        

2.4 Les langues papoues

L'Indonésie compte aussi un grand nombre de langues dites «papoues», pratiquement toutes concentrées en Papouasie occidentale de l'île de la Nouvelle-Guinée. Ces  langues appartiennent à des familles linguistiques bien particulières: les familles papoues.

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famille asma
famille awyu
famille marind
famille kiwaian
famille suki-gogodala
famille eleman
famille goilalan
famille koiarian
famille binanderean
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famille angan
famille kainantu
famille gorokan
famille chimbu
famille engan
famille ok
famille dani
famille des lacs Wissel
famille sentani
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famille sko
famille torricelli
famille ndu
famille du Bas-Sépik
famille grass
famille kalam
famille huon
famille su sud de Bougainville

Les langues papoues sont réparties en 26 familles papoues (selon le linguiste William Foley), dont cinq groupes très importants et six groupes très limités. Par ailleurs, il est à noter qu’une demi-douzaine des langues papoues sont tout de même demeurées tout à fait inclassables. Le nombre de locuteurs d’une langue papoue varie de 150 locuteurs à 180 000 locuteurs dont certaines langues sont rarissimes, comme l'enga, la seule langue papoue importante parlée dans la province du même nom, située dans la partie ouest des Hautes Terres. Outre l'enga, il existe quatre autres langues autochtones comptant un grand nombre de locuteurs: le kuanua avec 80 000 locuteurs dans la région de Rabaul (province orientale de Nouvelle-Bretagne), le melpa avec 75 000 locuteurs dans la région des Hautes Terres occidentales, le kuman avec 70 000 locuteurs (province de Simbu) et le huli avec 65 000 locuteurs autour de Tari dans les Hautes Terres méridionales. Beaucoup de langues ont une extension très réduite et comptent moins de 100 locuteurs. En fait, la plupart des langues papoues sont utilisées par moins de 1000 locuteurs; il est fréquent de dénombrer moins d’une centaine de locuteurs pour plusieurs d’entre elles, ce qui explique le nombre élevé des langues papoues en voie d’extinction.

Les langues papoues sont parlées dans la majeure partie de l'île de la Nouvelle-Guinée, notamment dans l’île de Halmahera du Nord, dans une importante section de l'île de Timor (à l'est), sur l'ensemble des îles d’Alors et de Pantar, en plusieurs zones de l'île Bougainville (Papouasie), dans quelques régions de l’île de la Nouvelle-Bretagne (Papouasie), dans l’île de la Nouvelle-Irlande (Papouasie) et dans les îles Salomon.

En Papouasie occidentale (l'ex-Irian Jaya), le territoire couvre quelque 414 800 km², soit à peine moins que la surface de la Papouasie-Nouvelle-Guinée voisine (462 840 km²), indépendante depuis 1974. Cette province indonésienne, annexée en 1969, était peuplée à l'origine par des Papous qui n'ont rien de commun avec les Indonésiens. Cependant, la Papouasie occidentale a été progressivement minorisée par les Indonésiens, ces derniers formant maintenant plus de la moitié de la population qui atteint un total d'environ deux millions d'habitants.

Les Papous d'Indonésie forment une population d'environ un million d'habitants, tous en Papouasie occidentale. On estime que plus de 250 communautés linguistiques sont présentes dans cette région, soit 40 % des 600 langues répertoriées dans l'ensemble de l'archipel indonésien par le Summer Institute of Linguistics. Or, la totalité de l'île de la Nouvelle-Guinée en compterait près de 1000. En ce qui a trait à la partie indonésienne de l'île, on compterait au moins 200 langues papoues, dont le dani, seule langue parlée par plus de 330 000 locuteurs.

De façon générale, les langues indonésiennes (le malais et ses variétés locales) sont parlées dans les zones côtières par les colons malais, alors que les langues papoues sont surtout utilisées à l'intérieur des terres. En raison de la grande diversité des langues et de la politique linguistique menée par Jakarta, le bahasa indonesia est devenu la principale langue véhiculaire de la Papouasie occidentale. L'intention du gouvernement de Jakarta est d’imposer à plus ou moins longue échéance l'unique usage de l'indonésien. Par le fait même, la plupart des langues papoues de l'Indonésie sont en danger d'extinction.

3 Les religions

Les religions présentes en Indonésie sont moins nombreuses que les ethnies et les langues. De fait, l’islam est pratiqué par plus de 85 % de la population indonésienne; c'est donc le plus grand pays musulman au monde, ce qui témoigne que les musulmans ne sont pas tous arabophones. Cependant, les Javanais pratiquent un islam très particulier, appelé parfois la «religion de Java» ou encore le «javanisme». Les adeptes du javanisme mêlent à leur islam des valeurs et des pratiques relevant d'un vieux fonds culturel javanais (avec un mélange d'animisme et de thèmes bouddhistes et hindouistes) et généralement perçues comme peu orthodoxes par les musulmans orthodoxes. C'est pourquoi les Javanais sont souvent considérés comme des «faux musulmans», voire des anti-islamistes, bien que la plupart des adeptes du javanisme se déclarent musulmans.

Parmi les autres groupes religieux, on compte plus de 17 millions de chrétiens, notamment des protestants (6,5 % de la population) et des catholiques (3,1 %). Les communautés protestantes sont surtout présentes chez les Bataks, les Papous et les Dayaks, alors que les catholiques sont répandus dans l'île de Timor et l'île Flores. L'Indonésie compte plus de 1,5 million de bouddhistes, dont la plupart sont d’origine chinoise, mais de nombreux Sino-Indonésiens sont protestants ou confucianistes. Quant à l'hindouisme, il est demeuré très présent surtout dans l'île de Bali. Bref, l'Indonésie présente une population très diversifiée, tant par les langues, les cultures et les religions.

Dernière mise à jour: 20 mars 2022

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Indonésie

 

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(1) Situation géographique et données démolinguistiques
 

(2) Données historiques
 


(3) Politique linguistique indonésienne

L'Asie
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