Aux États-Unis, deux grands partis politiques dominent la vie politique depuis la fin du XIXe siècle : le Parti démocrate (angl.: "Democratic Party") et le Parti républicain (angl.: "Republican Party"). Il existe aussi plusieurs tiers partis tels le Parti libertarien ("Libertarian Party"), le Parti vert ("Green Party"), le Parti de la réforme ("Reform Party"), le Parti constitutionnaliste ("Constitution Party"), etc. Quant aux petits partis, ils sont innombrables. Dans ce pays, les partis politiques sont organisées de façon très libre. Un Américain est membre d'un parti politique simplement en le déclarant. Il n'est pas nécessaire de s'inscrire ou de payer des cotisations. Dans certains États, un électeur peut s’enregistrer comme membre d’un parti tout en votant pour un autre. La participation à un parti politique devient plus formelle lorsqu'un individu se porte candidat dans une élection. On peut résumer la situation quant à l'appartenance politique entre les deux grands partis politique nationaux de la façon qui suit.

- Le Parti républicain

Le Parti républicain se présente habituellement comme un parti patriotique et défenseur de l’identité et des valeurs américaines. C'est un parti conservateur, dit de droite ou de centre-droit, qui propose généralement des mesures restrictives à l'endroit des minorités, surtout hispanophones, qui milite pour l'officialisation de l'anglais comme langue officielle, qui alimente la méfiance envers les autres religions que la religion protestante et particulièrement l'islamophobie, qui soutient les politiques identitaires xénophobes et discriminatoires, etc. Le Parti républicain défend aussi le principe d’une fiscalité modérée avec des baisses d’impôts et d’une intervention réduite au minimum de l’État dans l’économie. La base électorale du Parti républicain est composée majoritairement d’hommes d’affaires, d’entrepreneurs et des membres de professions libérales. On y trouve majoritairement des hommes, des Blancs d’ascendance WASP, des couples mariés avec enfants, des banlieusards, des citoyens des zones rurales et des chrétiens croyants.

- Le Parti démocrate

Le Parti démocrate se caractérise normalement comme un mouvement libéral, progressiste et ouvert sur la diversité. Les démocrates s'opposent à toutes les mesures conservatrices ou xénophobes des républicains, notamment toute discrimination fondée sur la langue. Ils militent plutôt pour une société pluraliste et multiculturelle; ils sont portés à favoriser les mesures de protection à l'égard des minorités, ainsi que celles implantant un minimum de sécurité sociale, de façon à réduire les inégalités sociales. La plupart des minorités ethniques, linguistiques, religieuses ou sociales, ainsi que les citoyens habitant les zones urbaines, forment la base électorale du Parti démocrate. Mais le Parti démocrate est tiraillé par une faction progressiste, une faction centriste et une faction conservatrice.

- Le président des États-Unis, un élu de Dieu

Il est courant aux États-Unis de croire que Dieu a élu les représentants de leur Grande Nation. En janvier 2019, l'attachée de presse de la Maison Blanche, Sarah Sanders, déclarait qu'elle croyait que Dieu voulait que le président Donald Trump remporte les élections de 2016, selon le Christian Broadcasting Network:

I think God calls all of us to fill different roles at different times and I think that he wanted Donald Trump to become president, and that's why he's there. [...] I think he has done a tremendous job in supporting a lot of the things that people of faith really care about. [Je pense que Dieu nous appelle tous à occuper différents rôles à différents moments et je pense qu'il voulait que Donald Trump devienne président, et c'est pourquoi il est là. [...] Je pense qu'il a fait un travail formidable en soutenant beaucoup de choses qui intéressent les gens de foi.]

Rick Perry, alors secrétaire à l'Énergie sous l'administration Trump, disait au sujet de son patron: ""You didn't get here without God's blessing" («Vous n'êtes pas arrivé ici sans la bénédiction de Dieu»). Il a aussi déclaré: "Barack Obama didn't get to be the president of the United States without being ordained by God. Neither did Donald Trump" («Barack Obama n'est pas devenu président des États-Unis sans avoir été ordonné par Dieu. Donald Trump non plus.»)

De plus, étant donné que le président des États-Unis est le représentant choisi par Dieu sur terre, il faut nécessairement obéir à ses lois et à ses commandements. Comme le disait l'ex-ministre de la Justice de Donald Trump en juin 2018, Jeff Sessions, que l’on peut considérer comme un fidèle apôtre de l'envoyé de Dieu, il faut obéir aux lois du gouvernement (Trump), car Dieu les a décrétées afin d’assurer l’ordre

Let everyone be subject to the governing authorities, for there is no authority except that which God has established. The authorities that exist have been established by God. Consequently, whoever rebels against the authority is rebelling against what God has instituted, and those who do so will bring judgment on themselves.  For rulers hold no terror for those who do right, but for those who do wrong. Do you want to be free from fear of the one in authority? Then do what is right and you will be commended. For the one in authority is God’s servant for your good. But if you do wrong, be afraid, for rulers do not bear the sword for no reason. They are God’s servants, agents of wrath to bring punishment on the wrongdoer. Therefore, it is necessary to submit to the authorities, not only because of possible punishment but also as a matter of conscience. [Chacun doit être soumis aux autorités dirigeantes, car il n'y a aucune autorité autre que celle que Dieu a établie. Les autorités actuelles ont été voulues par Dieu. Par conséquent, quiconque se rebelle contre l'autorité se rebelle contre ce que Dieu a institué, et ceux qui le font porteront un jugement sur eux-mêmes. Car les dirigeants ne sont pas effrayés par ceux qui agissent bien, mais par ceux qui agissent mal. Voulez-vous être libérés de la peur de l'autorité?Alors faites ce qui est juste et vous serez félicité. Car celui qui est en autorité est le serviteur de Dieu pour votre bien. Mais si vous faites mal, ayez peur, car les dirigeants ne portent pas l'épée sans raison. Ils sont les serviteurs de Dieu, les agents de la colère pour apporter la punition sur le malfaiteur. Par conséquent, il est nécessaire de se soumettre aux autorités, non seulement à cause d'une sanction possible, mais aussi pour des motifs de conscience. ]

Ce genre de déclaration pourrait soulever une vague de grande hilarité dans d'autres pays occidentaux, mais pas aux États-Unis. Bien que quelques religieux dénoncent une telle lecture fondamentaliste, personne aux États-Unis n’osent ridiculiser les croyances religieuses qui se cachent derrière ces déclarations relativement courantes. En fait, les dirigeants américains refusent de contester les fondamentalistes religieux parce qu’ils craignent une réaction négative d'une bonne partie de leur électorat. Effectivement, le fondamentalisme religieux continue de prospérer aux États-Unis où l'on est convaincu que Dieu a créé l’Amérique pour diriger le monde. C'est en quelque sorte le fondement de l’exceptionnalisme américain, un pays de contrastes qui conjugue le conservatisme et les découvertes des chercheurs américains, souvent les plus avancés de la planète. Ces faits démontrent que la séparation de la religion et de l'État est très ténue aux États-Unis, un peu comme dans certains États arabo-musulmans.